A l’heure actuelle, le surfeur, ou tout simplement le plagiste, qui se rend sur un spot n’a aucun moyen de connaître la qualité de l’eau dans laquelle il va se baigner en temps réel.

Les analyses effectuées par les DDASS  (Direction départementale de l’action sanitaire et sociale), ne sont réalisées que certains jours, sur certains spots et les résultats ne sont connus qu’en différé. En pratique, quand vous arrivez sur une plage et que vous demandez : « quel est le degré de pollution de l’eau aujourd’hui ? » , vous n’obtiendrez pas de réponse précise. On pourra au mieux vous dire que l’eau était de telle qualité l’avant-veille ou l’an passé…

Les Pavillons Bleus ne vous éclaireront pas plus sur la qualité de l’eau. Ils passent pour un système de renseignement sur la qualité de l’eau mais ils n’apportent qu’une information sur la gestion environnementale de la plage. Les Pavillons Bleus s’appuient sur des analyses qualitatives de l’eau de l’année précédente ( ! ). Une plage peut connaître un grave problème de pollution un été et néanmoins avoir le Pavillon bleu !!!

Mais pourquoi s’intéresser à la qualité des eaux de baignade ? Car la pollution de l’eau pourrait entraîner des pathologies, infectieuses notamment. Mais on manque cruellement de connaissances sur la probabilité de tomber malade en cas de pollution marine faute d’études épidémiologiques sérieuses menées sur le sujet.

Bref, il y a du pain sur la planche mais les choses semblent avancer dans le bon sens grâce à l’action de Surfrider Foundation et à son lobbying au niveau européen.

Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, a présenté vendredi dernier à Perros-Guirec une nouvelle certification des eaux de baignade pour anticiper la directive européenne de 2006 (qui remplace une directive de 1976)… qui n’entrera en vigueur qu’en 2015 !

Ce délai laissera le temps aux communes de se retourner, de s’adapter et de mettre en place des mesures de réhabilitation de leurs plages, de traitement des eaux usées ou de gestion de la pollution.

Si la certification devait entrer en vigueur dès maintenant, Surfrider Foundation estime que près de 10% des plages fermeraient*.

Parmi les points positifs de ce nouveau label, on note des paramètres bactériologiques beaucoup plus stricts concernant les entérocoques et escherichia coli. La gestion dynamique par les communes de la qualité de leurs eaux de baignade et l’information du public seront également prises en compte.

Une lacune du système serait la non prise en compte de la pollution chimique potentiellement néfaste pour la santé (mais là encore on manque de données scientifiques pour étayer ce risque).

Au point de vue logistique, la certification qui entre dans le système Iso 14000, sera décentralisée: elle sera réalisée à l’initiative des communes et les frais seront à leur charge. Un bureau d’étude privé servira d’organisme certificateur. L’Etat continuera d’assumer les contrôles des DDASS.

Dès cet été, une quinzaine de communes parmi lesquelles Perros-Guirec, Les Sables-d’Olonne, Saint-Gilles-Croix-de-Vie se lancent dans cette certification et pourront s’en prévaloir dès 2009.

Les surfeurs attendent maintenant des résultats concrets en terme d’amélioration de leurs conditions de pratique car la plupart s’expose à longueur d’année aux eaux dites « de baignade ».

*Au Pays Basque, du côté français, les 4 plages interdites seraient La Barre à Anglet, l’Ouhabia Sud à Bidart, La Grande Plage Nord et Sud à Saint-Jean-de-Luz.

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