La disparition de Claude Lévi-Strauss est l’occasion de lire – ou de relire – « Tristes Tropiques ». Ce livre propose une autre vision du voyage que celle de l’exotisme et/ou du sensationnel que l’on retrouve si souvent de façon stéréotypée dans les récits de voyages, dans les magazines de surf par exemple.

Quand on part en surf trip, il faut prendre conscience que l’on change non seulement de lieu mais aussi de temporalité (les habitants des Mentawaii n’ont pas encore le dernier iPhone…) et de classe sociale (un SMIC en France équivaut à une fortune dans un pays pauvre).

Tristes Tropiques, c’est la vision désenchantée d’un monde où des peuples et leur environnement ont parfois souffert de notre « arrogante civilisation occidentale ».

Le livre commence de façon radicale : « Je hais les voyages et les explorateurs ».

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Interview de Claude LEVI STRAUSS par Bernard RAPP. Il explique la phrase qui commence son livre « Tristes tropiques » : « Je hais les voyages et les explorateurs ». Couverture du livre « Tristes tropiques » paru chez l’éditeur Plon. Il voulait se désolidariser de cette vogue des voyages et des explorateurs de la salle Pleyel où allait le Tout-Paris. Pour l’ethnologue le voyage n’est pas un but mais un moyen. Ce qui compte est ce que nous rapportons comme connaissances et informations. Ce n’est pas le côté touristique.

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3 Commentaires

  1. Guillaume dit :

    Résumé du bouquin :

    Pourquoi et comment devient-on ethnologue ? Comment les aventures de l'explorateur et les recherches du savant s'intègrent-elles et forment-elles l'expérience propre à l'ethnologue ?

    C'est à ces questions que l'auteur, philosophe et moraliste autant qu'ethnographe, s'est efforcé de répondre en confrontant ses souvenirs parfois anciens, et se rapportant aussi bien à l'Asie qu'à l'Amérique.

    Plus encore qu'un livre de voyage, il s'agit cette fois d'un livre sur le voyage. Sans renoncer aux détails pittoresques offerts par les sociétés indigènes du Brésil central, dont il a partagé l'existence et qui comptent parmi les plus primitives du globe, l'auteur entreprend, au cours d'une autobiographie intellectuelle, de situer celle-ci dans une perspective plus vaste : rapports entre l'Ancien et le Nouveau Monde ; place de l'homme dans la nature ; sens de la civilisation et du progrès.

    Claude Lévi-Strauss souhaite ainsi renouer avec la tradition du "voyage philosophique" illustrée par la littérature depuis le XVIe siècle jusqu'au milieu du XIXe siècle, c'est-à-dire avant qu'une austérité scientifique mal comprise d'une part, le goût impudique du sensationnel de l'autre n'aient fait oublier qu'on court le monde, d'abord, à la recherche de soi.

  2. OrangeOrange dit :

    Vu ce matin sur le portail suisse Pnyx.com, un hommage surprenant au grand homme : sous la forme d'un sondage !

    Merci, Monsieur Lévi-Strauss ! Si je ne pouvais emporter qu'une seule de vos idées …

    « On ne peut rien comprendre ou juger que grâce à la mémoire »,

    « Je hais les voyages et les explorateurs »,

    « L'homme est un être vivant »,

    « Pas plus que l’ordre du monde, l’ordre social ne se plie aux exigences de la pensée »

    « Seule la musique permet l'union du sensible à l'intelligence »,

    « Il ne peut exister un hiatus complet entre la pensée et la vie »,

    « L’humanité … /… s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave »,

    Impossible, toutes ne font qu'un, Vous !

    Pour voir le détail, aller à : http://www.pnyx.com/fr_fr/sondage/403 , avec, pour chacune de ces "idées", un extrait des citations dans leur contexte, permettant d'embrasser la portée de ces réflexions.

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