Il n’y a pas que les eaux de baignade de bord de mer qui soient polluées. Il semblerait que la qualité de l’eau et de l’air des piscines laissent à désirer et que des mesures s’imposent pour les assainir. L’Afsset vient en effet de publier un rapport d’expertise sur les risques sanitaires liés aux piscines réglementées ouvertes au public qui accueillent 25 millions de baigneurs chaque année en France. Elles représentent environ 16.000 piscines à usage sportif ou de loisir (piscines municipales, piscines d’hôtels, piscines de camping, piscines de résidence de vacances…).

enfants qui nagent dans une piscine avec des lunettes - istock_raffi-alexander

Les autorités de contrôle constatent un bon taux de conformité à la réglementation des piscines au niveau de la qualité microbiologique même si des risques infectieux existent : diarrhées, mycose, verrues, etc.

Selon l’Afsset le risque majeur dans ces piscines est le risque chimique : les produits de désinfection de l’eau (chlore, brome, ozone…) se recombinent avec la matière organique apportée par les baigneurs et forment des contaminants chimiques nocifs ( trichloramines, chloroforme). Ces composés peuvent engendrer des troubles respiratoires comme de l’asthme ou des bronchites et des maladies de la peau comme l’eczéma notamment chez les baigneurs réguliers, les maîtres nageurs et le personnel. Ces risques concernent également les plus jeunes enfants.

L’Afsset recommande un renforcement de l’hygiène corporelle pour réduire l’apport de matière organique et de microorganismes pathogènes. Cela implique un strict respect des mesures habituelles (douches savonnées, port d’un bonnet de bain…).  L’AFSSET recommande également une révision de la réglementation pour la maîtrise des traitements.

L’Afsset recommande d’instaurer un suivi de la qualité de l’air des piscines. Elle demande aussi le classement des piscines couvertes dans la catégorie des « bâtiments à pollution spécifique » avec l’obligation de maintenir un débit minimum d’air neuf (60 m³ par heure et par occupant).

Pour l’eau, l’Afsset recommande aussi des efforts pour réduire la quantité de matière organique en piscine grâce à la mise en place d’une coagulation avant la filtration et d’un suivi de nouveaux paramètres (turbidité, carbone organique total). Elle recommande aussi une mise à jour des paramètres de contrôle de la désinfection (suivi de la bactérie E-coli…).

L’Afsset propose également de mettre en place des protocoles adaptés pour le nettoyage des surfaces et l’entretien des locaux qui ne sont pas pris en compte par la réglementation. Enfin l’Afsset recommande d’instaurer un auto-contrôle continu obligatoire dans les piscines.

Cela permettrait de diminuer sensiblement la concentration en désinfectants dans l’eau (0,3 à 0,6 mg/L pour le chlore) et de faire chuter en même temps les taux de polluants, sous-produits de désinfection.

Le bénéfice sera important pour toute personne fréquentant les piscines. Pour les jeunes enfants de moins de 2 ans, l’Afsset appelle à la vigilance, du fait de leur sensibilité particulière aux sous-produits de désinfection et de leur moins bonne maîtrise de l’hygiène. Les bébés nageurs doivent avoir un suivi médical s’assurant de l’absence de contre-indication (antécédents respiratoires notamment). L’activité devra se faire dans des bassins spécifiques dans lesquels la qualité de l’eau est parfaitement contrôlée. Pour le personnel travaillant dans les piscines, l’Afsset préconise un suivi médical renforcé en plus de l’évaluation des risques sanitaires.

Cette expertise de l’Afsset sera complétée par une évaluation des risques sanitaires en piscines atypiques :  thalassothérapie, piscines thermo-ludiques, bains à remous… dont les conclusions seront publiées en 2011.

Source : Afsset.

Lire aussi l’article sur les piscines à vagues.

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1 commentaire

  1. Nager dans des piscines couvertes et utilisant du chlore comme produit désinfectant ne serait pas si bon pour la santé, suggère lundi une étude espagnole qui pointe de possibles effets toxiques au niveau génétique chez les nageurs.

    Des chercheurs du Centre de recherche en épidémiologie environnementale (Creal) et de l'Institut de recherche de l'Hospital del mar (Imim) ont étudié la corrélation entre les produits chimiques dérivés de la désinfection (DBP) de l'eau des piscines et les effets "mutagènes", à savoir provoquant des mutations permanentes de l'ADN, chez les nageurs.

    Pour ce faire, ils ont comparé des échantillons d'eau de deux piscines, l'une traitée au chlore et l'autre au brome. Ils ont parallèlement étudié "les changements à court terme" d'indicateurs de toxicité génétique chez les usagers de ces piscines, selon l'étude publiée dans la revue américaine Environmental Health Perspectives (EHP).

    "Des effets toxiques au niveau génétique ont été observés chez 49 adultes sains ayant nagé 40 minutes dans la piscine couverte traitée au chlore", indique le Creal dans un communiqué.

    "Une augmentation du niveau de deux marqueurs de toxicité génétique" a été relevée chez ces nageurs "en relation avec la concentration dans l'air expiré, après exercice, de DBP", à savoir des produits chimiques qui découlent de la désinfection de l'eau.

    L'un des ces "marqueurs" est considéré comme "indicateur de risque de cancer chez les sujets sains", selon le Creal.

    Source : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeq

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