Sommet de Cancun : l’espoir fait vivre !

Cette bouée de sauvetage de 15 mètres de diamètre envoyée symboliquement par des militants de Greenpeace à l’adresse des représentants des 194 pays participant au sommet de Cancun au Mexique témoigne bien de l’état d’esprit autour de ces rencontres qu’on aimerait décisives mais qui se soldent le plus souvent par un flop. Le mode de fonctionnement de ces grandes réunions permet de comprendre pourquoi elles conduisent à la conclusion d’accords « a minima ». Tous ces pays se mettent autour d’une table avec de belles intentions mais au final chacun vient défendre son bout de gras et il est quasiment impossible d’obtenir le consensus requis pour prendre des décisions. Il suffit qu’un seul pays ne soit pas d’accord, comme la Bolivie cette année, pour risquer de faire capoter les négociations de marchands de tapis qui se déroulent pendant des jours et des nuits entières de tractations-marathon. Quand il faut conclure un gros contrat commercial, les gouvernants sont prompts à sortir leur plus beau stylo mais quand il s’agit de préserver la planète au prix de concessions économiques on y réfléchit à deux fois.

Après le fiasco du sommet de Copenhague, le sommet de Cancun était celui de la dernière chance pour ne pas voir s’effondrer des années de réflexions environnementales sous l’égide de l’ONU. Le « climat » n’était pas favorable à ce sommet avec la crise économique persistante qui sert d’alibi à certains pays pour reléguer les préoccupations environnementales au second plan. Sans compter les voix des climato-sceptiques qui sèment le doute dans l’esprit des dirigeants et du grand public quant à notre responsabilité dans le changement climatique et sur sa réalité. Malgré cela, le climat de Cancun qui vient de s’achever est considéré par la majorité des observateurs comme une réussite qui permet de conserver une dynamique en vue du prochain sommet qui se déroulera à Durban en Afrique du sud en 2011. Ainsi Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre française en charge de l’écologie considère que Cancun a permis de « transformer l’essai ».

Parmi les avancées, citons la création d’un Fond Vert pour aider notamment les pays en développement à lutter contre les émissions de gaz à effets de serre. Un transfert de « technologies vertes » est également prévu vers les pays qui n’en disposent pas encore. Comme l’explique NKM : « L’idée est d’aider les pays du Sud à ne pas prendre le même sentier de développement que nous en épuisant les ressources de la planète et en ne s’interrogeant qu’après sur le moyen de réduire nos excès. Le principe est de transférer à ces pays des technologies qui leur permettent de se développer tout de suite proprement. » Notons également un plan de lutte contre la déforestation.

Il y a donc eu de bonne résolutions à Cancún mais encore une fois peu ou pas de mesures réellement opérantes pour mettre les intentions en pratique. En ce qui concerne le réchauffement climatique par exemple, il sera difficile de respecter les +2°C d’augmentation de température maximale depuis l’ère pré-industrielle car aucune mesure contraignante n’a été prise pour appuyer le protocole de Kyoto qui arrive à échéance en 2012…

De belles intentions donc mais on attend maintenant leur concrétisation sans espérer à chaque fois que le prochain sommet sera le bon… Dame Nature, elle, n’attend pas les prises de décisions hésitantes des Hommes pour faire son œuvre… Pour sensibiliser à la montée des eaux, conséquence du réchauffement climatique, Greenpeace a fait réaliser cette vidéo pour montrer que les vrais gens ne peuvent pas vivre sous l’eau…(« real people can’t live underwater »).

A propos de l'auteur : Surf Prevention.com

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