C’est la confusion la plus totale aux Maldives depuis la demande du Ministère du Tourisme de fermer tous les spas et les centres de massages et de soins esthétiques du pays, suite à une circulaire publiée vendredi 30 décembre 2011 par le gouvernement maldivien, avec prise d’effet immédiate.

Les 1.199 îles des Maldives comptent 350.000 habitants mais reçoivent plus de 800,000 touristes, dont de nombreux surfeurs, chaque année. Cette décision paraît d’autant plus surprenante que le tourisme est la manne financière principale de cet archipel. Il semblerait que derrière cette annonce, il y ait un imbroglio politico-religieux sur fond d’intérêts de l’industrie touristique.

Tout serait parti d’une manifestation le 23 décembre dernier de groupes de l’opposition qui se seraient notamment plaints de la vente d’alcool et de porc aux touristes. Tout cela dans un contexte conflictuel entre deux visions de l’Islam dans cette république Islamique : d’un côté la vision libérale d’un Islam « tolérant » du Président Mohamed Nasheed, et de l’autre celle plus radicale des groupes conservateurs dont le parti d’opposition Adhaalath. Les opposants auraient simplement demandé des mesures énergiques contre les maisons de prostitution à Male, la capitale.

Le gouvernement serait allé bien au-delà de ce que demandaient les manifestants en ordonnant la fermeture pure et simple de tous les spas et salons de massages du pays, officiellement pour suspicion de prostitution dans certains d’entre eux.

Les groupes d’opposition n’en demandaient pas tant d’après le porte-parole du Adhaalath Party. Et pour cause : certains des leaders de l’opposition comme Qasim Ibrahim sont aussi propriétaires de resorts, et n’ont donc aucun intérêt à voir l’activité hautement touristique des spas leur échapper.

L’industrie hôtelière s’est vivement défendue que ses spas soient des bordels dissimulés. Sur le terrain, il semblerait que l’industrie hôtelière n’ait pas obtempéré et que les spas des grands hôtels n’aient jamais cessé de fonctionner suite à l’interdiction officielle. Le spa de l’hôtel de luxe Huvafen Fushi par exemple, dont une chambre avec vue sur mer coûte 10.440 dollars la nuit, serait resté ouvert selon l’AFP.

Mariyam Zulfa, la ministre du tourisme des Maldives aurait déclaré sur Haveeru que le gouvernement étudiait la possibilité d’autoriser les resorts à exploiter des spas. Il se trouve que le secrétaire général de l’Association de l’industrie du tourisme maldivien (MATI) n’est autre que le mari de la ministre. On voit mal comment le gouvernement maldivien pourrait aller à l’encontre des intérêts de l’industrie touristique.

On se dirigerait vers un compromis où les spas des grands hôtels pourraient ne pas être concernés par l’interdiction et vers une accréditation des spas. Cette décision pourrait favoriser les grands groupes hôteliers pour l’exploitation des spas très lucratifs, au détriment des petits exploitants maldiviens…

En savoir plus :
http://edition.cnn.com/2012/01/02/world/asia/maldives-spas-ban/?hpt=ias_c2
http://www.haveeru.com.mv/news/39425

http://raajjenews.blogspot.com/2011/12/maldives-president-nasheeds-tourism.html

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1 commentaire

  1. Le seul tort du gouvernement a été d’émettre une interdiction généralisée à mon avis. Le mieux aurait été de faire une enquête approfondie afin de vérifier si effectivement les suspicions étaient fondées dans certains établissements. Comme l’archipel vit principalement du tourisme, cette mesure trop drastique n’était certainement pas la meilleure solution pour mettre fin à cette manifestation. Surtout, quand on voit le tarif exorbitant des hôtels, à 10 000 dollars la nuit, on pouvait effectivement s’attendre à ce que cette mesure ne soit pas appliquée.

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