Voilà une information qui pourrait mettre un coup d’arrêt au massacre de millions de requins dans les océans du monde dans le seul but de récupérer leur aileron (« shark finning »). Les ailerons de requins sont très prisés dans certaines régions de l’Asie, et notamment en Chine où la médecine traditionnelle chinoise leur prête des vertus réjuvénantes et aphrodisiaques. Consommés en soupe, les ailerons de requins constituent là-bas un met gastronomique. La découverte de chercheurs de l’Université de Miami en Floride pourrait mettre un coup d’arrêt à cette tradition meurtrière pour les requins (vidéo Youtube).

Publiée sur le site de la revue « Marine Drugs », cette étude* s’intéresse à 7 espèces de requins que l’on retrouve dans les eaux du sud de la Floride : le requin bouledogue (Carcharhinus leucas), le requin nez noir (Carcharhinus acronotus), le requin citron (Negaprion brevirostris), le requin nourrice (Ginglymostoma cirratum), le requin bordé (Carcharhinus limbatus), le grand requin-marteau (Sphyrna mokarran) et le requin marteau tiburo (Sphyrna tiburo).

Les chercheurs ont voulu étudier la concentration dans la chaîne alimentaire marine d’une toxine produite par les cyanobactéries : la BMAA (β-N-Methylamino-L-alanine), une neurotoxine associée à des maladies neurodégénératives graves comme la Maladie d’Alzheimer ou la Maladie de Charcot. Ils ont trouvé que cette neurotoxine se bioaccumulait à des concentrations élevées dans les ailerons de requins étudiés, laissant supposer une neurotoxicité pour les consommateurs d’ailerons de requins.

Une bonne nouvelle pour les requins, mais une mauvaise nouvelle de plus concernant la pollution marine qui contamine la faune et rend certains poissons impropres à la consommation ou dangereux pour la santé.

Les cyanobactéries sont retrouvées en mer, dans les lacs, les rivières ; leur prolifération est liée à la pollution générée par les rejets industriels et de l’agriculture, aux eaux usées… . On retrouve leur toxine BMAA dans divers poissons et invertébrés marins et ce sont les poissons en haut de la chaîne alimentaire comme le requin qui sont le plus à même de la concentrer.

*Source : Kiyo Mondo, Neil Hammerschlag, Margaret Basile, John Pablo, Sandra A. Banack, Deborah C. Mash. Cyanobacterial Neurotoxin β-N-Methylamino-L-alanine (BMAA) in Shark Fins. Mar. Drugs 2012, 10(2), 509-520; doi:10.3390/md10020509

Lire aussi : – La Squalamine du requin et ses propriétés antivirales.
– La fiche sur la ciguatera.

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