Dans la chaleur festive d’un samedi de juillet, sur la plage d’Hendaye, les groupes d’apprentis surfeurs coloraient le rivage de planches et lycras aux couleurs estivales. Parmi eux, un cours se déroulait d’une façon un peu particulière, car les instructions étaient transmises en langue des signes.

Imaginez un cours de surf gestuel, visuel, sensoriel, qui serait le fruit d’une rencontre entre des personnes qui ont des envies de partage et de convivialité. Eux l’ont fait. Stéphane Maillart est formateur en langue des signes et responsable de l’association Signes Libres ; c’est également un adepte du longboard qui considère que nous sommes tous des enfants de la mer. Dans sa volonté d’ouvrir et faciliter la pratique du surf aux sourds et malentendants, il a trouvé une écoute attentive auprès de l’Association Nationale Handi Surf.

Pour faire surfer sans distinction les personnes valides et celles en situation de handicap, l’Association Nationale Handi Surf, avec l’agrément de la Fédération Française de Surf, met en œuvre une démarche globale de labellisation des clubs et écoles de surf. La première pierre de cet édifice a été posée à l’école Lehena, labellisée handi-surf pour trois ans.

Julien Caste, co-gérant de l’école, titulaire d’une Brevet d’État de surf et éducateur spécialisé, a pris en charge le projet d’un accès à la pratique pour les personnes atteintes de surdité. « Ils comprennent sur du visuel, du ressenti, ce qui rend leur apprentissage très rapide ». Selon lui, c’est également une occasion de penser autrement ses enseignements, avec de nouvelles mises en situation, et des pratiques pédagogiques qui s’enrichissent avec la diversité des publics. Il y a finalement tant à construire dans les modalités de transmission et tellement de choses à consolider pour accompagner l’apprentissage du surf.

Julien participera en septembre à la formation en langue des signes développée par l’Association Nationale Handi Surf. Dispensée par Stéphane sur une durée de 30 heures, elle sera adaptée au vocabulaire du surf et aux situations spécifiques à sa pratique. Bien d’autres actions suivront, car l’Association Nationale Handi Surf a pour objectif de labelliser dans les trois ans une centaine de clubs ou écoles et de former 200 moniteurs à l’enseignement du surf pour les personnes en situation de handicap.

Lorsque les structures labellisées seront identifiées, les déboires d’Angelo, l’un des participants à la session de samedi dernier, pourront être évités. Il a en effet dû appeler plusieurs écoles avant d’en trouver une qui se sente en capacité d’enseigner à une personne atteinte de surdité. Vous retrouverez les actions de L’association Nationale Handi Surf sur le site handi-surf.org. Une pratique du surf partagée, et pour tous, c’est s’octroyer le bonheur de ne pas ramer seul.

A propos de l'auteur :

Je suis psychologue du travail, formatrice et rédactrice indépendante. Passionnée par les sports de glisse que j’ai découverts tardivement, je m’intéresse aux apprentissages que l’on peut faire tout au long de la vie, au contact des milieux naturels. Suivez-moi sur www.mariannecesar.com

 

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2 Commentaires

  1. Fanny dit :

    Une très belle initiative qui permet à tous de pratiquer un très beau sport. En espérant que ce type de démarche va se populariser.

  2. alexandre dit :

    jolie initiative, existe-t-il des outils vidéos ou des productions disponibles en rapport avec ce sujet, ou des formations fédérales ou autres autour de ce thème, l’apprentissage et l’enseignement du surf pour des sourds.

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