6 ans est un âge très précoce pour débuter le surf. Quincy Symonds, elle, a commencé à 4 ans ! En 18 mois d’un apprentissage fulgurant, elle est déjà devenue un phénomène. Surnommée « The Flying Squirrel« , elle est probablement la meilleure surfeuse de son âge et certains la voient déjà comme la future Layne Beachley ou Stephanie Gilmore. Et pourtant, les premières années de vie de la petite Quincy n’ont pas été faciles.

Juste après sa naissance, Quincy a été hospitalisée en soins intensifs dans le service de néonatologie de l’Hôpital des Enfants de Melbourne. Les examens ont révélé une Hyperplasie Congénitale des Surrénales, une maladie génétique rare, à transmission autosomique récessive, caractérisée par une insuffisance de production du cortisol.

Cela signifie pour Quincy de prendre un traitement 3 fois par jour à base d’hydrocortisone et elle gardera une dépendance aux hormones stéroïdiennes à vie. Ce traitement n’est pas toujours facile à équilibrer, et il doit être augmenté quand l’enfant est malade ou stressé. L’enfant a passé beaucoup de temps dans les hôpitaux pendant ses 3 premières années de vie. La maladie implique un suivi médical rapproché avec différents professionnels de santé (pédiatre, endocrinologue, médecin traitant, parfois chirurgien, psychologue, diététicien, etc.)

Note : la maladie de Quincy peut se déclarer initialement par un « syndrome de perte de sel ». Des apports supplémentaires en sel (NaCl) sont ensuite nécessaires pendant les premières années de vie.

Quincy a très vite pris goût à l’eau salée de l’océan en voulant suivre – dès l’âge de 4 ans – son père, surfeur passionné, dans les vagues de Snapper Rocks sur la Gold Coast australienne. Elle a immédiatement surpris tout le monde par sa dextérité précoce.

Je n’arrive même pas à concevoir comment elle est capable de faire ce qu’elle fait. Je suis impressionné, je suis vraiment fier, mais pour être honnête, je n’arrive pas à comprendre comment elle y arrive, » déclare Jake, son papa admiratif.

Quincy a déjà un entraîneur, Anthony Pope, entraîneur de champions comme Owen Wright, qui n’est pas moins stupéfait par ses aptitudes : « Je n’ai jamais rencontré un être humain comme Quincy. Elle fait face à la vie avec beaucoup de courage chaque jour. Elle n’a jamais peur. Et elle ne tombe jamais de sa planche. Elle a un équilibre incroyable et je n’ai jamais vu à un si jeune âge une telle capacité à évaluer les conditions et à s’y adapter. »

Toutes les mesures sont prises pour assurer la sécurité de l’enfant de 6 ans dans l’eau : “Nous évaluons toujours les conditions de vagues et le niveau des autres surfeurs avant de nous mettre à l’eau. Quand les vagues sont plus grosses, elle porte un gilet de sauvetage que nous lui avons fait faire sur mesure. » déclare son papa.  Les planches de Quincy sont également shapées sur mesure et elle dispose d’un quiver de planches miniatures adaptées à toutes les conditions. Quand son père doit s’absenter pour le travail, c’est son entraîneur qui l’accompagne dans les vagues. Et quand les vagues sont trop grosses pour elle, elle va faire du skateboard, discipline dans laquelle elle a également très vite progressé.

Ses parents sont derrière elle, sans trop la pousser. L’amour pour l’océan du père et l’approbation de sa mère Kim ont permis à Quincy de s’initier au surf aussi petite. Ses parents ont immédiatement remarqué que la pratique du surf lui faisait un bien fou : “La toute première fois que je l’ai vue partir dans l’océan, elle a changé, elle est devenue une personne complète. Dire cela d’un enfant de 4 ou 5 ans peut sembler étrange, mais j’ai vu ce changement se faire devant mes yeux, » explique la maman.

Sans compter que sa maladie peut encore lui jouer des tours car elle se caractérise par une croissance accélérée mais une maturation osseuse précoce qui peut conduire à une petite taille définitive (ce qui n’est pas un désavantage en surf où de très petites surfeuses peuvent atteindre le plus haut niveau NDLR).

On peut se demander si ses troubles hormonaux et la substitution médicamenteuse n’y sont pas pour quelque chose dans sa précocité. On peut aussi se demander si autant de choses en si peu de temps à un si jeune âge ne sont pas un peu trop : un coach professionnel, des sponsors, une présence sur les réseaux sociaux avec déjà un compte Instagram où elle met en ligne des photos et des vidéos de ses exploits en surf et en skate pour ses nombreux fans, sans compter ce film émouvant qui va la faire connaître dans le monde entier.

L’essentiel reste que Quincy soit bien dans son corps et dans sa tête grâce à la pratique du surf dont on découvre peut-être ici une nouvelle indication bénéfique pour des enfants malades. Et on peut compter sur l’amour de ses parents pour faire en sorte que leur petit « Écureuil Volant » ne se brûle pas les ailes dans le long parcours semé d’embûches qui mène au surf de haut niveau. Son entraîneur préfère garder la tête sur les épaules : « Quincy a tout le potentiel des plus grandes championnes mais la route est encore très longue. »

Mais pour Quincy, cela ne fait déjà aucun doute : elle sera un jour surfeuse ou skateuse professionnelle !

quincy symonds

Plus d’informations sur l’hyperplasie congénitale des surrénales : www.surrenales.com/hyperplasie-congenitale-des-surrenales

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2 Commentaires

  1. antoine dit :

    Wep !
    dommage le chahut médiatique, le coatch, les images « bouleversantes », ma vision franco-française ne peut pas cautionner(pour vivre heureux, vivons cachés!) bon ride mlle et quel niveau pour 6 ans !!!

  2. Drakkars dit :

    Bonne chance à la pitchoune

    Par contre elle risque le burn-out

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