sac plastique surfrider

L’Assemblée Nationale a voté dans la soirée de ce vendredi 10 Octobre 2014 l’interdiction des sacs plastiques « à usage unique » à partir du 1er janvier 2016. Ce vote a eu lieu dans le cadre d’un amendement au projet de loi sur la transition énergétique déposé à l’initiative du gouvernement qui a préféré avancer cette disposition initialement prévue dans le projet de loi sur la biodiversité prévu l’an prochain.

A partir du 1er janvier 2016, on ne devrait donc plus trouver de sacs en plastique à usage unique en caisse des grandes surfaces. Deux exceptions seront tolérées : les sacs biosourcés,  et les sacs compostables en compostage domestique.

La Ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a déclaré qu’elle subissait déjà «des pressions» pour repousser l’échéance. Le projet de loi sur la transition énergétique sera soumis au vote global des députés mardi 14 Octobre, avant d’être examiné au Sénat.

Cette décision doit beaucoup au travail de lobbying de Surfrider Foundation Europe qui milite depuis plusieurs années contre le sac plastique avec des campagnes comme « le plastique c’est pas automatique », Rise Above Plastic, ou leur envoi de cartes postales à la commission européenne.

A noter que la vaisselle jetable en plastique sera également bannie, mais l’interdiction a été repoussée à 2020, Ségolène Royal ayant qualifié cet amendement d' »anti-social« , car « les familles en situation de précarité ne jettent pas cette vaisselle mais la réutilisent« . L’Assemblée a également voté une interdiction des sacs à usage unique en plastique oxo-fragmentable destinés au transport de marchandises.

Apparus dans les années 60, les sacs plastiques se sont vulgarisés au point d’être distribués en France à plus de 10 milliards d’unités par an. D’après le gouvernement, près de 5 milliards de sacs plastique à usage unique et plus de 12 milliards de sacs pour fruits et légumes sont encore distribués dans les commerces. Les déchets d’emballage représentent 66% des déchets plastiques, et une partie peut se retrouver dans la nature et dans l’océan.

Même si elle paraissent séduisantes sur le papier, ces mesures d’interdiction des sacs plastiques ne sont pas la panacée pour endiguer la pollution plastique marine :
– les sacs plastiques ne constituent qu’une petite portion de la pollution plastique visible sur les plages : leur interdiction ne résoudra qu’une partie du problème ;
– les petites poches sont souvent utilisées comme poubelles, et si elles sont supprimées, on peut craindre que les citoyens consomment plus de gros sacs poubelle en plastique ;
– quand on parle de sacs « biosourcés », il faudra s’assurer que la ressource naturelle utilisée n’a pas un impact global négatif par la consommation d’eau, d’engrais, de pesticides voire d’OGM qu’elle génère ;
– les sacs biodégradables existent déjà, mais toute la question est de savoir s’ils le sont totalement, et en combien de temps.

Les vraies solutions passeront par des politiques de gestion des déchets plus ambitieuses et par des changements de comportements des citoyens. Comme l’explique Hugo Verlomme dans son excellent livre « La Guerre du Pochon. Paradoxes pour un écocitoyen« , un déchet n’est pas un objet mais un geste. Il ne tient qu’à nous de réutiliser les sacs plastiques « à usage unique » et à réduire leur consommation. Des initiatives comme les commerces sans emballages sont à encourager.

Lire aussi : Réduire, Réutiliser, Recycler.

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1 commentaire

  1. mi dit :

    pourquoi ne pas interdire la fabrication pure et simple des emballages non biodégradables ?

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