Suite à l’article très controversé (et surtout les commentaires) sur lequel je me plaignais de l’absence de vidéo de la session du dimanche 18 janvier 2009 à Belharra, un mise au point s’imposait.

Non, Belharra n’est pas une vague facile ou plate : c’est l’une des vagues les plus dangereuses d’Europe et peut-être même du monde. Néophyte ou apprenti big wave rider, passe ton chemin !

D’après ce que j’ai pu lire dans le journal Sud-Ouest du lundi 26 janvier 2009 écrit par Olivia Dehez et Olivier Bonnefon, certains habitués de Belharra redoutent une surmédiatisation de l’endroit : ils craignent que la médiatisation de la vague géante n’attire des surfeurs insuffisamment expérimentés qui pourraient mettre leur vie et celle des autres en danger.

La médiatisation pourrait aussi et surtout attirer sur le spot des big wave riders étrangers au risque de saturer le spot : il y a d’ores et déjà au moins 10 équipes de tow-in qui tournent sur le spot et c’est sûrement déjà trop ! Rappelons qu’il existe un risque réel de collisions en surf tracté comme vient de le rappeler un accident récent à Mavericks.

Je maintiens qu’il est dangereux de sous-médiatiser ces sessions extrêmes : les seules images prises du bord donnent l’impression d’une vague mollassonne et « jouable ». Un type un peu simple comme moi se dit : il y a du fond sur cette vague, il y a une passe, elle n’a pas l’air si creuse que cela… Et s’il a les moyens, le gars en question va investir dans le matériel pour faire du surf tracté et va aller faire le con à Belharra au prochain swell…A moins qu’on ne lui montre la réalité de la session en l’amenant sur le spot en pleine mer ou en lui montrant les images prises de la passe (on les attend toujours…)!

D’après ceux qui ont regardé de la passe comme Gibus de Soultrait, qui avait fait le déplacement en pirogue hawaiienne, « Belharra est un endroit à part avec des mouvements et des masses d’eau colossales. A chaque vague, on sent l’océan trembler… »

Comme le déclare Hugues Oyarzabal : « la vague a peut-être l’air molle de loin MAIS elle est loin d’être molle !!! Belharra est bien la vague la plus chaude du Pays Basque (avec Vanthrax dans un autre genre). Un surfeur peut se noyer à Belharra… » Benjamin Sanchis a d’ailleurs eu très chaud suite à un mauvais wipe-out. Et d’autres comme Fred Compagnon ont pris de sérieux bouillons (cf. video Youtube ci-dessus) et quand on tombe à Belharra, on se prend une véritable avalanche de mousse dessus (il vaut mieux avoir travaillé son apnée au préalable…).

Si la vague est aussi dangereuse que les protagonistes le disent, ne faut-il pas médicaliser ces sessions hors-norme avec présence d’au moins un médecin urgentiste sur un bateau voire mettre en place un véritable poste médical avancé ? Car si un surfeur est victime d’un accident grave sur le spot de Belharra, le service de réanimation le plus proche de l’hôpital de Bayonne est bien loin (sans compter le temps pour que le SAMU arrive…). On médicalise bien certaines compétitions de surf dans des petites vagues, pourquoi ne pas médicaliser également ces sessions de big wave riding extrêmes ? Je pose la question…

En attendant que le débat sur la prévention des risques en tow-in ne soit lancé avec les principaux intéressés, laissons donc les big wave riders rider les vagues gigantesques. Respect à tous ceux qui ont chevauché la belle et imposante Belharra : Peyo Lizarazu, Stéphane Iralour, Hugues Oyarzabal, Fred Compagnon, Asier Muniain, Ben Sanchis, Fred Robin, Laurent Pujol, Alain Riou, Christophe Etchebers, Richard Marsh, Eric Rougé, Max Larretche, Yann Benetrix, Sébastien Saint-Jean, Pilou Ducalme, Philippe Toulan, Yann Kazandjian, Sylvain Bruneau,… Ca en fait du beau monde !

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4 Commentaires

  1. arotcarena dit :

    merci pour le travail que vous faites,et , l envie que vous donner aux autres de faire par exemple du surf ,mais en toute sécurité…, voir presque!!!génial!!!

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