Parmi les risques liés à l’utilisation d’un leash, il en existe un très peu connu des surfeurs : les fractures des dernières phalanges des doigts.

Dans notre étude sur les accidents de surf pendant l’été 2006 sur la côte basco-landaise, nous avions déjà enregistré  8 patients* (sur 350 accidents de surf) atteints d’une fracture de la dernière phalange, allant de la fracture fermée à l’arrachement total d’un doigt.

Le mécanisme : le leash s’enroule autour d’un doigt et provoque une torsion d’autant plus forte que la planche est lourde (longboards, planches pour débutants, stand up paddle boards) et qu’elle est emportée par une vague ou une mousse puissante.

Le Docteur Paul Ardilouze, radiologue au Centre Hospitalier de la Côte Basque, vient nous confirmer ce mécanisme avec un cas et une imagerie radiologique qui datent de cet été :

« L’entortillement du leash autour du doigt est en général l’apanage des détenteurs de longboards très lourds avec leash trop fin (SUP, cuidado al dedo !). Ce surfeur de 35 ans s’en tire avec une plaie circonférencielle du doigt et une fracture nette de P3. »

Conseils de prévention :
– ne jamais tenter de retenir sa planche en l’attrapant par le leash.
– éviter d’avoir la main près du leash quand celui-ci s’entortille sur lui-même sous l’eau.

Fracture de la troisième phalange d’un doigt avec un leash chez un surfeur. Image Dr Paul Ardilouze

* Ces huit fractures de phalangettes ont toutes été provoquées par le leash de la planche.

– Un jeune garçon de 11 ans originaire de la région parisienne qui débutait le surf dans une école des Landes a été victime d’un traumatisme en retenant sa planche par le leash en passant sous une vague. Il présentait une fracture ouverte de la troisième phalange de l’annulaire droit (Salter II) et a bénéficié d’une réduction chirurgicale et d’un embrochage sous anesthésie locale.

– Une fillette de 10 ans qui débutait le surf avec son père a également été victime d’un traumatisme en retenant sa planche par le leash en passant sous une vague. Elle présentait une fracture ouverte déplacée de la 3e phalange du majeur gauche (Salter I). Elle a bénéficié de la remise en place de la tablette unguéale et de la pose d’une broche axiale pendant son intervention sous anesthésie générale.

– Une patiente de 25 ans a été victime d’une amputation de la troisième phalange de l’auriculaire gauche. Sous anesthésie loco-régionale et garrot pneumatique, le chirurgien a procédé à une recoupe osseuse à la pince gouge afin d’éviter les épines saillantes, à une excision complète de la matrice unguéale pour éviter la repousse d’un ongle en griffe ainsi qu’à la réalisation d’un lambeau cutané pulpaire pour recouvrir la perte de substance distale.

– Une autre jeune surfeuse de 28 ans s’est également blessée avec son leash qui a occasionné une fracture ouverte de la troisième phalange avec plaie de la matrice unguéale de l’annulaire droit. Le chirurgien a procédé à une réparation de la matrice de l’ongle, un repositionnement de la tablette, une réduction de la fracture et une ostéosynthèse par deux broches en croix.

– Un surfeur de 30 ans de niveau intermédiaire a aussi été victime de son leash qui lui a fracturé et déplacé la base de la troisième phalange de son annulaire gauche. Cette fracture a bénéficié d’une ostéosynthèse par broches et d’une réparation de la matrice unguéale.

– Un patient de 44 ans a été victime d’une fracture de l’articulation interphalangienne distale de l’annulaire gauche : initialement immobilisé par une orthèse, il a consulté, la semaine suivante à son retour en région parisienne, un orthopédiste qui a préféré l’opérer.

Deux autres patients qui présentaient une fracture fermée de la base de la troisième phalange n’ont pas été opérés. L’un d’eux, surfeur débutant de 20 ans, présentait une fracture au niveau de l’annulaire gauche avec arrachement du tendon extenseur et a bénéficié d’une immobilisation par attelle de Stack. L’autre patient était atteint au niveau de l’auriculaire droit.

Autres :

Quatre patients ont présenté des fractures de métacarpiens le plus souvent occasionnées par une mauvaise réception contre le fond sablonneux. Seul un surfeur de 20 ans a été opéré pour une fracture du 5e métacarpien de la main droite.

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5 Commentaires

  1. Emile dit :

    Bonjour, j'ai eu une fracture à l'articulation, au niveau de la troisième phalange de l'oriculaire main gauche, je l'ai opéré, mais c'est toujours un peu gonflé et j'ai des petites douleurs au niveau des mouvements que j'effectue, (cela fait déja 6 mois que je l'ai opéré). Je voudrais savoir si ces personnes ont la forme des doigts identique a leur main opposée et si ils avaient regagné leur mouvement dans la globalité.

  2. lukikstyle dit :

    Hey!!!

    ne t'inkiete pas!!! Ma copine s'est fait une fracture ouverte a la troisième phalange d'un doigt y'a deux ans! 6 mois douloureux et dégressif pendant les 6 autres mois! aujourd'hui (presque deux ans après) le doigt a toujours des traces de la fracture (surtout au niveau de l'ongle) mais plus de douleur et mobilité récupérée!!

    tchou!! vive les leash!!!!!!

  3. JL Capde dit :

    Bonjour,
    je signale tout de même qu'il existe maintenant pour les débutants
    et autres utilisateurs des poignées "Hands Surf protect" qui évitent de se faire amputer les doigts alors bientôt les Ecole de surf devront certainement s'en équiper.
    Voir le reportage sur Google taper :
    (Leash attention aux doigts FR3 Aquitaine)

  4. mi dit :

    ouf je l’ai échappé belle, juste une félure …

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