La France conserve ses particularismes régionaux pour les préférences alimentaires, comme le montrent les tous premiers résultats de la grande étude Nutrinet-Santé.

Les « nutrinautes » qui se sont engagés dans l’étude Nutrinet-Santé, lancée il y a 6 mois sur Internet, affirment des particularismes culturels marqués avec des écarts importants entre le nord et le sud.

« On a vraiment une France du beurre et une France de l’huile d’olive qui persiste », a déclaré Serge Hercberg ( Unité de recherche en Epidémiologie Nutritionnelle ) qui coordonne ce programme de recherche.

Les régions du nord et de l’est se caractérisent par des apports moins favorables à un bon équilibre nutritionnel, avec moins de fruits et de légumes et moins de poisson.

Ces différences s’expliqueraient notamment par « des disparités socio-économiques ».

La consommation de fruits et légumes augmente de façon linéaire avec le niveau de revenus, d’après l’étude Nutrinet.

Le poisson est deux fois plus consommé par les nutrinautes aux revenus les plus élevés.

Inversement, la consommation de charcuterie diminue au fur et à mesure que le niveau de revenu s’élève.

En ce qui concerne le surpoids et l’obésité, les données montrent « une grande hétérogénéité » géographique, comme l’étude ObEpi.

L’obésité serait beaucoup plus fréquente chez les sujets à bas revenus (2 fois plus élevée par rapport aux plus hauts revenus) et chez les personnes au plus bas niveau d’étude.

« Les comportements alimentaires et l’état nutritionnel sont fortement influencés par le niveau d’éducation générale et de connaissance nutritionnelle, les facteurs culturels, l’offre alimentaire, et surtout le niveau socio-économique », d’après le Pr Hercberg.

Le Professeur a par ailleurs attiré l’attention sur l’image idéale de minceur « inatteignable » véhiculée par certains médias et la mode.

L’étude Nutrinet montre que la moitié des femmes (contre 42% des hommes) se considèrent comme trop grosses. 30% des femmes de poids normal se trouvent quand même trop grosses. Un homme sur deux et 70% des femmes aimeraient peser moins. 63% des femmes de poids normal, mais aussi 9% des femmes maigres, voudraient maigrir.

Les résultats sont tirés de l’analyse de 91.000 questionnaires complétés par 31.000 nutrinautes.

L’équipe de Serge Hercberg publiera des résultats régulièrement, même si l’analyse des liens entre alimentation et santé prendra plus de temps.

Au 25 novembre, plus de 100.000 internautes s’étaient inscrits pour participer à l’étude Nutrinet (www.etude-nutrinet-sante.fr) (trois-quarts de femmes).

L’objectif des chercheurs est d’inclure 500.000 personnes sur 5 ans et de les suivre pendant 5 ans.

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