Je me suis réveillé ce matin juste à temps pour assister à la finale du Rip Curl Bells Beach Pro en live. Il y avait une affiche de rêve pour cette finale avec le nonuple champion du monde Kelly Slater face au tenant du titre : l’australien Mick Fanning.

La série a commencé très mollement sur le spot de Johanna Beach dans des conditions indignes du Dream Tour. Mick Fanning a rapidement pris les choses en mains et Kelly Slater semblait avoir du mal à se mettre dans le rythme sur ces vagues clapoteuses qui ramollissaient trop vite.

Puis tout d’un coup, Kelly Slater s’est réveillé. Sur une droite insignifiante, il envoie une première manoeuvre avant de se lancer dans un énorme alley-oop désespéré. Et il le replaque ! Et il enchaîne sur une autre excellente vague. En quelques minutes, Kelly a scoré 17.03 points sur 20 possibles et Fanning n’a pas été en mesure de lui répondre.

A 38 ans, Kelly Slater fait à nouveau sonner la cloche de Bells Beach. Grand seigneur, il décide d’offrir le trophée à la tribu aborigène locale Wathaurong après avoir joué quelques notes dans un didgeridoo.

Photo de Kelly Slater les bras en l'air apres sa victoire au Rip Curl Pro Bells Beach 2010 contre le surfeur australien Mick Fanning.

Cette énième victoire du King Slater est hallucinante. A 38 piges, Kelly est encore et toujours le meilleur surfeur du monde. Le plus fou est qu’il maîtrise mieux le répertoire des figures aériennes que des surfeurs de 20 ans ses cadets !!! Mais qui pourra bien prendre la suite d’un tel champion ?

Techniquement, tactiquement et psychologiquement, Kelly Slater peut prendre l’ascendant sur n’importe quel surfeur. Et il n’hésite pas à jouer de ruses et de fins stratagèmes. Pendant cette compétition, Slater a orchestré un buzz sur une soi-disant blessure : il a parlé d’entorse du pied, les medias ont amplifié l’information en évoquant une fracture. Info ou intox ? Je ne dis pas que Kelly ne s’est pas fait mal au pied mais avec un traumatisme sérieux, il n’aurait certainement pas pu surfer à ce niveau, même sous anesthésie locale. Il aurait pris un gros risque d’aggraver sa blessure et d’hypothéquer le reste de sa saison, ce qui ne ressemble pas à son tempérament réfléchi et calculateur.

En tous cas, ses adversaires doivent bien avoir les boules quand ils lisent qu’un Slater diminué les a quand même battus. Slater s’en est d’ailleurs amusé dans son interview d’après série contre Dusty Payne en chambrant l’hawaiien qui n’a pas réussi à le battre malgré une vague à plus de 9 points.

La question maintenant est de savoir si Kelly Slater peut aller chercher ce 10e titre en 2010. S’il récupère à 100% de sa blessure et si de vraies vagues sont au rendez-vous dans les prochaines épreuves, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Les nouveaux critères de notation correspondent parfaitement au surf de Slater. Je dirais même que le surf de Slater est le nouveau mètre-étalon du surf de compétition. Et c’est là que Slater a également été malin l’an dernier : en menaçant de faire dissidence sur un nouveau circuit de compétition, il a mis la pression sur l’ASP qui a dû revoir sa copie pour le garder. Parce qu’un circuit pro de surf sans Kelly Slater n’intéresserait plus grand monde…

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