Malgré d’innombrables beaux discours et de multiples campagnes de sensibilisation sans lendemain, je trouve que nous ne faisons finalement pas grand-chose pour préserver nos vagues et nos océans qui devraient être sanctuarisés. Ceci est une photo, prise le mois dernier, de la plage où je surfe le plus souvent : la Grande Plage de Biarritz, ville où siège Surfrider Foundation et future « Cité de l’Océan » mais dont les égouts continuent de se déverser dans la mer dès qu’il pleut un peu plus qu’à l’accoutumée (et que la saison touristique est achevée). Aujourd’hui, je regrette le temps où Surfrider décernait encore des Pavillons Noirs et faisait trembler les collectivités locales. Il y aurait encore bien des plages qui mériteraient leur drapeau noir, y compris sur la Côte Basque…

Je suis tellement révolté de devoir surfer régulièrement dans une eau polluée en 2010 et de devoir manger du poisson contaminé que j’envisage parfois de créer une association plus radicale de préservation de l’océan ou d’en rejoindre une autre qui se préoccupe vraiment du sort des surfeurs qu’on laisse tremper dans des eaux douteuses.

J’apprécie beaucoup le travail de l’association britannique « Surfers Against Sewage » fondée par des surfeurs « malades d’être malades » à cause de la pollution de la mer. Comme le signalait Cédric de Surfingulls, la surf thérapie que nous expérimentons tous deviendra source de maladie si on continue à être laxistes face à la pollution de notre environnement marin (je parle de l’eau mais également de l’air marin). Cette série de cartoons (vidéos Vimeo ci-dessous) incite les surfeurs à documenter ( en racontant, en photographiant, en filmant…) la pollution de leurs spots et les effets indésirables dont ils pâtissent. Aujourd’hui, la force du Web, des réseaux sociaux ou d’un site comme Surf Prevention est de pouvoir dénoncer ces scandales écologiques sans passer par la télévision, le journal ou par une association. Surf Prevention aura peut-être vocation à devenir demain le Wikileaks des révélations des dommages qui sont causés à notre planète-océan, à nos plages et à nos spots de surf. Je songe en tous cas très sérieusement à utiliser cette plateforme Internet et la formidable audience de ce site pour faire avancer cette cause et faire en sorte que mes enfants surfent dans une eau plus saine que celle que nous connaissons actuellement. Il est temps d’agir MAINTENANT.

Surfers Against Sewage : http://www.sas.org.uk/sas-background/who-we-are/

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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5 Commentaires

  1. nico dit :

    Super cette animation; la même avec le trajet des eaux usées,car après la tuyauterie:l'égout puis les roubines,les rivières,les fleuves c'est l'océan enfin "la grande poubelle". les gens ont besoin d'une piqure de rappel rien ne disparait c'est juste l'océan qui dillue les toxines comme il peut.Créer des bassins de rétention lors de grosses pluies ,interdire certains produits rejeter dans les éviers,prevenir la venue de beaucoup de monde entre le 30 juin et le 30 aout et organiser un système de filtration a la sortie de ces bondes qui fonctionnent d'ailleurs surtout la nuit bref réeduquer les gens grace a des animation géniale comme celle là,insister sur le fait que l'on est tous responsables donc nous devons penser et agir et pas seulement au bord des océans.L'eau=la vie.alors en route chaque gestes compte et comptera en attendant que certains décideurs hauts perchés daignent s'interreser a autre chose que le coût d'une mise en place d'une station d'épuration ou la mise en place de structure civique "verte" obligatoire pour les jeunes.On a de belles motos pour la garde nationale,de gros mirages a vendre,ça boursicotte….et on est pas capable de comprendre que tout s'effondre trés rapidement.Les romains ont créés les égoûts et nous qui allons dans l'espace on arrive pas a les rendrent performants??c'est comme la récup de l'eau c'etait simple comme bonjour mais il a fallu du temps et ce sont les gens qui ont montré le plus d'intelligence dans la mise en place de récuperateurs sous leurs goutières,les industriels s'en foutent sauf si ils y gagnent un max.On fait des pistes de ski dans le desert et on va fabriquer des vagues au fin fond du texas en attendant d'être moins con?Ceux qui nous gouvernent c'est la génération gaspillage ils n'ont pas connu la guerre et n'ont pas les reflexes des anciens ils n'ont vu que l'argent la surconsommation…Essayons de preserver cette planète qui ne nous appartient pas certe mais sur laquelle il serait bon de veiller un peu plus et un peu mieux (EDUCATION).

  2. Le dossier des bassins de rétention est un sujet récurrent sur les communes du littoral et prend encore plus d'ampleur lorsque la ville en question (Biarritz) semble s'engager en faveur de l'océan avec "une cité" (de l'océan) dont l'ouverture est prévue pour juin 2011.

    Le dossier pourrait même trouver un écho supplémentaire puisque Biarritz est "le lieu de résidence" de Surfrider Foundation Europe.

    Pourtant, mis à part timidement sur le plan politique (un groupe d'opposition a tenté de pousser la porte des eaux usées et des bassins, se voyant refuser des explications avec l'entreprise qui s'occupe de ces bassins), le dossier ne semble préoccuper personne. Ce n'est pourtant pas un problème politique mais bel et bien un dossier d'environnement couplé à un dossier sanitaire – qui devrait mobiliser tout le monde.

    Ce qu'il faut savoir :

    1 – les bassins ne sont utilisés qu'une partie de l'année (l'été) afin d'éviter de devoir fermer les plages à cause d'une forte pluie

    2 – des analyses sont réalisées par la DDASS mais là encore seulement l'été et c'est le résultat de ces analyses qui conduit ou non à l'ouverture des plages au public (le fameux drapeau rouge peut être hissé en cas de pollution)

    3- l'hiver, les clapets, visibles le long de la plage (sorte de portes métalliques que l'on aperçoit d'ailleurs sur la photographie) ne sont pas verrouillés et laissent circuler librement l'eau des égouts vers la plage

    Que faut-il y comprendre ?

    Que seul le critère économique est pris en compte malheureusement. Réaliser des analyses, utiliser les bassins de rétention d'eau coûte de l'argent à la ville. Si elle ne désire pas réaliser ces analyses et utiliser les bassins toute l'année c'est pour économiser sur son budget.

    Une logique est-elle respectée ?

    Si l'on ne tient compte que de la logique économique, on peut considérer qu'elle est respectée puisque les plages de Biarritz font le plein durant l'été. Pourtant, les surfeurs, les baigneurs ne s'arrêtent pas de fréquenter l'océan après le 30 septembre. Pire, les pluies sont souvent plus nombreuses, plus abondantes durant l'automne-hiver-printemps et les rejets plus nombreux.

    De plus, bizarrement, ce sont les gens qui payent l'utilisation de ces bassins, à savoir les contribuables par le biais des impôts locaux, qui sont les moins informés et les moins protégés.

    Les derniers épisodes de fortes pluies du mois de novembre nous l'ont d'ailleurs montré. L'eau était marron (pas seulement à cause des bassins de rétention non utilisés) et aucune information n'était présente sur les spots de surf pour savoir si l'eau était propre à la baignade. Il n'a d'ailleurs pas été rare de voir de nombreux surfeurs pratiquer leur activité favorite dans une mixture marronnasse.

    Que faudrait-il faire ?

    1 – Utiliser les bassins de rétention toute l'année permettrait de "lisser" le traitement des eaux usées sur de longues périodes.

    2 – Réaliser des analyses de l'eau tous les matins et ce toute l'année et hisser le drapeau rouge même un 25 novembre, un 14 janvier ou un 15 avril (en plus cela sensibiliserait certains surfeurs peu regardant sur la qualité des eaux de baignade)

    3 – Modifier la couleur du drapeau en cas de pollution car un surfeur ne sait pas si c'est rouge à cause de fortes vagues (auquel cas il a le droit d'aller à l'eau à ses risques) ou si c'est à cause d'une pollution (auquel cas il se fait harponner par les MNS via le haut parleur)

    Cela n'empêche que le consommateur doit également se sentir concerné et acheter des produits éco-labellisés (gel douche, produit vaisselle, …). Mais tant que la logique globale restera uniquement économique, on risque de ne pas trouver d'issues…

    Espérons que l'ouverture de la cité de l'océan à Biarritz, permettra d'effectuer des analyses toute l'année et de protéger les pratiquants en les informant en cas de pollution.

  3. « créer une association plus radicale de préservation de l’océan ou d’en rejoindre une autre qui se préoccupe vraiment du sort des surfeurs qu’on laisse tremper dans des eaux douteuses. »

    Tout d’abord, j’invite tous les amoureux de l’océan à découvrir le hors série surf session paru en septembre 2010 et toujours disponible.

    Surfrider fait l’objet de nombreuses critiques. Sont-elles légitimes ? Au vu du nombre peu importants de surfeurs qui s’engagent à ses côtés, je pense qu’elles ne le sont pas. Lorsqu’il a fallu manifester pour défendre un spot dans le nord de la France, seul 10 surfeurs étaient présents, les autres avaient une bonne excuse pour ne pas se bouger (comme une bonne session sur ce même spot par exemple). Pour nettoyer le courant de Huchet le mois dernier, pas grand monde non plus… et c’est la même chose à chaque mobilisation (sauf les nettoyages des plages qui bénéficient d’une bonne couverture médiatique). Et même lorsqu’il n’y a rien à faire de plus que signer une pétition, cela ne décolle pas : http://www.stopoilspill.surfrider.eu/

    Bien entendu, j’aurai aimé que surfrider se bouge de temps en temps pour dire « stop ». Comme lorsque les championnats de France ont eu lieu à Biarritz et que l’eau ne semblait vraiment pas potable certains jours ! Ou refuser certains partenariats comme avec les ventes au déballage d’avril (les braderies) qui mettent en circulation des milliers de sacs plastiques. Mais l’action commence à porter ses fruits et il est certains que tous ces points s’amélioreront très rapidement.

    Pour qu’une association puisse être totalement libre d’action (à l’image de greenpeace par exemple), il faut une indépendance financière et donc un très grand nombre d’adhérents. Or, quel est le nombre réel d’adhérents avec leurs cotisations à jour ?

    Il suffirait pourtant de peu de choses pour que l’association puisse avoir les moyens d’agir : un don de 4€ par mois soit moins de 50€ par an par surfeur (en plus 66% sont éligibles au crédit d’impôt)… mais il faut le faire tous les ans. Et participer aux actions menées, au moins de temps en temps.

    Mais je ne me considère pas non plus comme étant au dessus du lot et j’ai moi aussi des efforts à faire. Tout le monde peut s’améliorer.

    Il est beaucoup plus facile de se mobiliser aujourd’hui grâce à internet et aux réseaux sociaux.

    Alors pourquoi ne le faisons nous pas ? Par radinerie ? Je n’en suis pas convaincu même si j’en connais certains qui auraient du mal à filer 3€ pour une bonne cause. Par lassitude ? c’est possible. Il faut dire que la tâche est énorme… Lorsque ce n’est pas les bassins de rétention, ce sont les dauphins qu’il faut sauver… Lorsque ce ne sont pas les dauphins, ce sont les récifs…

    Pourtant la démobilisation générale est la grande force des pollueurs. Pire, dans notre monde moderne, c’est un argument qui laisse croire qu’ils sont dans leur bon droit car « Ne rien faire c’est laisser faire » (campagne de pub surfrider).

  4. Rémi T dit :

    Bonjour Guillaume,

    une des forces de Surfrider est de pouvoir compter sur une base de bénévoles et d'acteurs locaux forts et investis.

    Tu peux toi aussi agir en dénonçant cette pollution auprès de Surfrider. Il existe un programme, les Gardiens de la côte, qui permet à un citoyen témoin d'une pollution de solliciter Surfrider. Il suffit de remplir une fiche disponible sur le site internet : http://www.surfrider.eu/fr/environnement-actions-

    Si la pollution est avérée, Surfrider portera avec toi ce dossier. Je t'invite donc à faire cette démarche.

  5. céhère dit :

    Surfrider a besoin d'être saisi pour s'occuper d'une
    pollution à Biarritz? Sérieusement? Faut un peu sortir du bureau
    les gars…

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