Dans le jargon médical, un furoncle est une infection d’un follicule pileux par un staphylocoque doré (staphylococcus aureus). Cette infection entraîne un gonflement sous tension, chaud, rouge et très douloureux autour d’un poil, puis une suppuration et une nécrose qui finissent par s’éliminer sous forme d’un bourbillon jaunâtre. Il existe également une vague du côté de La Barre à Anglet qui porte le doux nom de FURONCLE.
Cette vague du Furoncle partage de nombreuses similitudes avec l’infection du même nom. On pourrait dire qu’elle touche également à la pilosité en la qualifiant de particulièrement velue. Comme nous allons le voir, cette vague peut faire très mal… On peut également y trouver du staphylocoque doré dans l’eau comme l’ont montré des analyses d’eau de mer réalisées à proximité* (ce qui fait qu’il est tout-à-fait possible d’attraper un furoncle sur le spot du Furoncle à la faveur d’une plaie par exemple).
D’après Alain « Bacalao » Cassiede d’ Anglet Surf Photo , fin connaisseur de la vague, le spot aurait été baptisé ainsi du fait de l’aspect peu engageant des eaux du spot. La pollution apparente de l’eau peut se manifester par sa couleur qui peut varier entre le vert « caca d’oie » et le marronnasse, avec parfois en option une mousse suspecte ou une odeur peu ragoûtante…
Il faut dire que la proximité de l’embouchure de l’Adour exposée à la pollution notamment chimique n’arrange rien (NDLR : l’usine radioactive Fertiladour et le Port de Bayonne par lequel il est envisagé de faire transiter du nitrate d’ammonium ne sont pas loin non plus…).
Malgré tout cela, de valeureux bodyboardeurs protégés par leurs armures de néoprène s’aventurent au Furoncle dès que celui-ci se réveille, comme ce fut le cas aujourd’hui vendredi 4 février pour la première fois de l’année 2011. Les acteurs de cette journée au « Fufu » étaient les bodyboardeurs Nicolas Marianelli alias « Ponicoto » et Stéphane Suarez.
Parmi les dangers du Furoncle, on relève le fait qu’il ne fonctionne que par grosse houle (minimum 3 mètres) et qu’il génère de forts courants. La vague casse juste devant une digue, avec risque de collision contre les rochers en cas de raté au take-off (casque conseillé pour y surfer). La vague en elle-même est loin d’être un long fleuve tranquille avec des allures de slab difforme, des irrégularités et des marches imprévisibles, ce qui la rend très difficile pour les surfeurs même si certains comme Lucas Levezac, Xavier Leroy ou Romain Laulhé ont pu s’y aventurer. Bref, une vague pour experts ONLY. Sachez qu’elle existe mais n’allez pas y surfer… La plus grande prudence est recommandée à ceux qui s’y risquent.
Photo : Nicolas « Ponicoto » Marianelli au bottom au Furoncle – Vendredi 4 février 2011 – Copyright Anglet Surf Photo.
Sessions en tow-in à la Barre :
Note de Surf Prevention : un agglomérat de furoncles constitue un anthrax d’où est tiré le nom du spot Vanthrax, une autre vague dangereuse du Pays Basque.
Lire aussi la fiche : le surfeur et la pollution.
Plus d’infos sur le spot : http://www.allosurf.net/le-furoncle-surf-bodyboard-spot-id-967.html
*Des analyses réalisées en 2000 ont retrouvé la présence de staphylocoque doré et de pyocyanique (pseudomanas aeruginosa) dans les eaux du spot voisin des Cavaliers, d’après la thèse intitulée « Pathologies des surfeurs et qualité des eaux de baignade » du pharmacien Yannick Dubaquié.
