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Fukushima : la contamination radioactive de l’eau de mer se poursuit

Ce qu’il y a de bien avec une catastrophe nucléaire, c’est que moins on en parle, plus on a l’impression que la situation s’améliore. Comme le dit si bien le dessinateur de Sud-Ouest Iturria, la quantité d’information donnée au public est inversement proportionnelle à la quantité d’eau déversée dans l’océan. Cette désinformation est facilitée par le fait que la pollution radioactive ne se voit pas, contrairement aux marées noires par exemple.

La pollution invisible paraît toujours moins grave que la pollution visible, ce qui est archi faux bien évidemment mais qui explique peut-être que certaines associations de protection de l’environnement se fassent plus discrètes après Fukushima qu’après la catastrophe de Deepwater Horizon par exemple.

Aujourd’hui, nous avons au moins eu droit à une bonne nouvelle : la fuite du réacteur numéro 2 aurait enfin été colmatée par Tepco en utilisant du silicate de sodium, du verre soluble, un agent chimique qui se solidifie au contact de l’eau. Cette brèche laissait échapper à peu près sept tonnes d’eau fortement radioactive par heure.

Cela n’empêchera pas des dizaines de milliers de tonnes d’eau radioactive de continuer de se déverser dans l’océan. Car le problème ne se cantonne pas à une fuite isolée mais aux inondations des parties basses et des salles des machines de Fukushima-Daiichi ainsi qu’aux différents chemins qu’emprunte l’eau radioactive pour rejoindre l’océan.

On parle de pompage et de conteneurs pour stocker cette eau mais la question reste toujours la même : que faire de ces eaux contaminées une fois la capacité de stockage dépassée ? La seule solution viable serait le rétablissement d’un circuit fermé de circulation de l’eau de refroidissement des réacteurs pour empêcher leur fusion qui entraînerait une catastrophe nucléaire encore pire.

Comme on l’imagine, l’environnement marin est touché de plein fouet par cette pollution radioactive dont on ne mesure pas la gravité ni l’étendue. La pêche dans le nord-est du Japon est déjà sinistrée avec des pays qui refusent tous produits de la mer en provenance de cette zone. Joël de Rosnay nous disait encore récemment que l’océan c’est notre avenir. Au rythme où avance sa destruction, on peut malheureusement en douter…

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