Dans son ouvrage intitulé « Les recettes gourmandes du Vrai Régime anticancer », le Professeur David Khayat, chef de service en cancérologie à la Pitié-Salpêtrière, s’est associé à la restauratrice Caroline Rostang pour nous proposer 102 recettes gourmandes « anticancer ». Parmi les meilleurs produits pour la santé sélectionnés, les algues y figurent en bonne place.

Comme nous aimons le répéter sur le site Surf Prévention, l’océan est source de vie et de santé. L’océan est un remède en lui-même comme cela est expliqué dans le livre Surf Thérapie, l’eau de mer a certaines indications thérapeutiques et on trouve dans la mer des médicaments capables de soigner les maladies les plus graves. Les algues peuvent devenir de véritables médicaments ou des alicaments comme nous l’explique le Pr Khayat dans son ouvrage.

Nos sociétés occidentales consomment encore trop peu d’algues (si l’on excepte les additifs à base d’algues) comparé aux Japonais pour qui les algues représentent environ 10% des apports quotidiens. L’ironie du sort a voulu que la catastrophe de Fukushima contamine durablement ce milieu marin par une pollution radioactive alors que c’est dans la baie de Tokyo que l’algoculture avait commencé à se développer au XVIIe siècle.

Les algues ont différents atouts. Elles sont peu caloriques et permettent de diversifier son alimentation sans prendre trop de poids. Les phytostérols des algues permettent de réduire le LDL ou « mauvais » cholestérol et elles préviendraient l’athérosclérose selon des études réalisées sur l’animal.

Les algues sont riches en minéraux, en oligoéléments comme l’iode et en vitamines. Les concentrations varient en fonction de l’espèce d’algue et de la saison. Les algues sont riches en antioxydants  (lutéine, catéchines, tanins…) et leur capacité antioxydante serait dépendante de la profondeur à laquelle elles poussent et de leur exposition au soleil.

Au niveau des propriétés anticancer des algues, le Professeur David Khayat cite plusieurs études et expériences comme celle qui a montré que la fucoxanthine (caroténoïde extrait du wakamé) est capable de diminuer la viabilité de cellules cancéreuses du côlon en laboratoire. Plusieurs algues auraient montré des capacités à empêcher le développement de cancers du sein chez l’animal. Certaines algues réduiraient les effets néfastes des œstrogènes et auraient donc un rôle protecteur contre les cancers hormono-dépendants  comme le cancer de la prostate ou celui du sein. Le fucoïdane extrait des algues brunes pourrait entraîner la destruction de cellules du cancer du sein et le suicide naturel de cellules leucémiques ; il pourrait augmenter l’effet de chimiothérapies contre des cancers.

Parmi les autres propriétés des algues, citons leur effet laxatif (cf. les dragées Fuca contenant du fucus (algue brune) rendues célèbres par le sketch de Coluche). Cet effet implique de commencer à en consommer progressivement et avec parcimonie (une à deux fois par semaine).

Les algues peuvent être consommées fraîches, en salade, en soupe ou dans des plats en sauce. Il faut bien les rincer sous l’eau douce avant de les consommer. Le Pr Khayat déconseille de ramasser les algues directement sur la plage (note de Surf Prévention : surtout s’il s’agit d’algues vertes…). Certaines algues ne sont pas comestibles et peuvent être toxiques. Certaines algues peuvent être contaminées par des métaux lourds cancérigènes (cf. la pollution chimique de certaines eaux de mer). Mieux vaut donc se reporter sur des algues commercialisées (et contrôlées) dans des épiceries fines ou dans certaines grandes surfaces.

Le Pr Khayat rappelle que seules douze variétés d’algues sont commercialisées en France : wakamé, kombu, aramé, hijiki, laitue de mer, dulse, nori, cheveux de mer,  mousse d’Irlande, laminaires, varech. Pour les cuisiner, vous trouverez dans ce livre différentes recettes gourmandes anticancer concoctées par Caroline Rostang comme le « cake aux deux wakamé et graines de tournesol », la « salade de champignons, wakamé et graines de sésame noir », le « fondant de chou et wakamé gratiné au soja soufflé sur une huître de Belon » ou encore le « bar en croûte de sel et algues multicolores ».

Bonne lecture et surtout bon appétit !

Lire aussi : le livre Anticancer de David Servan-Schreiber.

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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3 Commentaires

  1. Vincent dit :

    Avec les pollutions incessantes de nos côtes, entre métaux lourd, pesticide, produits chimiques variés, eaux usées, etc.

    Les algues ne sont elles pas elles aussi touchées et potentiellement cancérigènes ou toxiques?

    Quels contrôles sont fait, y compris sur les algues du commerces, notamment importées?

  2. Tu as raison Vincent. Encore un motif supplémentaire pour prendre en compte cette pollution chimique et lutter contre. Mais comme elle ne se voit pas toujours, cette pollution a tendance à être occultée malgré la sonnette d'alarme tirée encore récemment par des médecins de la côte basque dont je fais partie : https://blog.surf-prevention.com/2011/02/27/hydroc… Cette pollution contamine bien évidemment toute la vie marine, à commencer par les poissons (à tel point que les dernières recommandations sanitaires préconisent de ne pas manger de poisson plus de 2 fois par semaine…) On en arrive au paradoxe où les produits sensés être les meilleurs pour notre santé deviennent cancérigènes à cause de la pollution de l'homme.

    Il ne faut donc surtout pas consommer des algues ramassées sur la plage qui peuvent s'avérer toxiques pour certaines espèces ou cancérigènes si elles sont contaminées par certains polluants.

    Ceci étant dit, les algues sont comme des légumes marins et il y a donc aussi moyen de les laver ou de les cultiver biologiquement.

    Nous nous intéresserons aux différentes algues, à leurs propriétés et aux manières de les cultiver et de les contrôler dans de prochains articles.

  3. Vincent dit :

    Merci Guillaume, j'attends alors avec impatience ces prochains articles 😉
    Sans rien y connaître, j'ai la crainte que les algues aquatiques soit plus facilement pénétrées en profondeur par les produits chimiques présents par les océans et donc moins superficiellement polluées que nos légumes que nous pourrions laver (même si en fait, éplucher une pomme c'est bien mais les pesticides sont aussi en dessous – et donc pollué profondément!). D'où mon inquiétude peut être infondée.

    De manière générale, l'occultation de ces pollutions chimiques est effrayante. D'ailleurs j'étais très étonné que cela ne suscite pas plus de réaction quand on nous a annoncé que l'eau radioactive était directement rejetée dans l'Océan comme si c'était là un superbe moyen de ne s'en débarrasser!
    Je n'ai appris qu'assez récemment l'existence de zones mortes dans les mers/océans ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_morte ). On risque bel et bien d'asphyxier la planète avec ces pesticides qu'on retrouve partout et rien ne semble bouger pour que cela change!
    C'est pourtant un des combats qui semble les plus urgents à mener.

    En tout cas encore merci pour vos articles!

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