Interview de Lucas Vergnes : escale bretonne pour un bodyboarder réunionnais
Le Bodyboardeur réunionnais Lucas Vergnes est de passage sur Brest pour quelques mois. L’occasion de rencontrer Ronan Gladu et de monter ensemble quelques images de surf à la Réunion.
Tu es monté en métropole pour ton stage de fin d’études. Pourquoi avoir choisi Brest et Surfrider Foundation Europe ?
Pour valider ma licence en Génie civil et environnement, j’ai eu la chance (Merci Marie-Amélie Néollier !) d’être accepté à Surfrider Bretagne. Je travaille sur une mission portant sur la qualité des eaux littorales, en relation directe avec les usagers de la mer.
Quelle idée te faisais-tu de la Bretagne avant de venir ? Répond-elle à tes attentes ?
Pour être honnête je me faisais dès le départ une bonne idée de la Bretagne, et j’étais très enthousiaste de partir. La Réunion peut vite vous faire tourner en rond, surtout quand on y vit depuis sa naissance. Cela dit, je m’étais auparavant fait des amis bodyboarder bretons, comme Martin Viezzer, Yann Salaun et Benoit Cren. Je dois avouer que la publicité qu’ils m’ont fait de leurs vagues bretonnes reste à cette heure mensongère, sans doute à cause d’un manque de chance et à la saison estivale ! A part ça, le littoral breton est juste magique et vraiment charismatique. Les personnes que j’ai rencontrées sont souvent des gens heureux, généreux et très ouvert d’esprit.
Ce n’est pas la meilleure période pour surfer, as-tu trouvé quand même quelque chose à te mettre sous la dent ?
Dès mon arrivée on a eu l’occasion de profiter d’un swell propre avec du bon vent. Mais ça fait maintenant presque deux mois que je n’ai pas surfé de vagues suffisamment décentes pour m’exprimer comme il faut sur un bodyboard. Cependant ça me permet de pratiquer d’autres sports et travailler plus le côté physique (tennis, squash, course à pied, musculation). Puis ici les conditions sont parfaites pour la pratique du longboard. Je pense avoir eu une des meilleures sessions de ma jeune carrière de longboarder le weekend dernier sur une vague renommée du coin, La Palue. J’ai énormément apprécié cette petite session, me rappelant presque mon enfance, j’ai en effet commencé par le surf, vers l’âge de 9 ans, j’ai donc quelques restes qui me permettent d’en profiter un minimum.
Tu surfes en short ? shorty à la Réunion ? Ça fait quoi de mettre une 4/3mm et des chaussons pendant l’été ?
J’ai juste l’impression d’être un pingouin qui pèse 100 kg. Non honnêtement, les combinaisons aujourd’hui sont de plus en plus performantes en terme de flexibilité et confort, donc tout va bien. Après il m’est arrivé de sortir la cagoule quelques fois, ou même le board short dans certains contextes.
Ces derniers temps, on a beaucoup parlé des attaques de requins à la Réunion. Finalement la Bretagne, niveau requin, c’est un peu les vacances ?
Oui ! Je n’y pense pas ici, c’est juste un avantage considérable je pense. Pouvoir surfer sans ce problème vous enlève vite un gros poids du cœur, et c’est bien sûr plus agréable. Pour des endroits à risques comme la Réunion ou encore l’Australie, il ne faut pas oublier que pour nous, passionnés, l’attrait de la vague est souvent bien plus fort que l’idée du danger qu’elle suscite. Après ce n’est qu’une question de choix et de détermination. Le plus souvent on pèse le pour et le contre. Parfois, la qualité de la vague vaut la peine de prendre des risques.
Sortir ses veilles images de la Run pour enfin les montrer au grand jour, n’est-ce pas un signe nostalgique d’un retour tardif au pays ? Que te manque-t-il ici ?
Pour cette vidéo, c’est tout simplement des images qui dormaient sur mon disque dur depuis trop longtemps, faute de moyens techniques. Mais on va dire qu’une rencontre fortuite avec Ronan Gladu m’aura énormément aidé à faire vivre ces images. Par contre j’avoue avoir déjà eu quelques petits coups de cafard sûrement dus au manque de vagues.
Je ne peux pas dire qu’il me manque quelque chose ici, tout est tellement diffèrent. Je pense que la chaleur et la consistance des vagues réunionnaises sont les deux plus gros manques que je ressens (après mes amis bien sûr). Mais je pense que la Bretagne a beaucoup de choses à m’apporter, tant sur le plan personnel que professionnel. Puis je ne compte pas m’attarder ici. En effet, mon stage se termine fin septembre, ce qui me permettra de voyager en Europe (Irlande et Canaries) pour des vagues, puis enfin rentrer à la maison pour les fêtes en famille.
Photo Anne-Kristell Jouan.
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