Facebook a changé la vie des surfeurs pour le meilleur et pour le pire. Facebook est un formidable outil pour créer des liens dans la communauté surf mais cette socialisation n’a pas que des avantages. En effet, le surfeur préfère généralement profiter des vagues en petit comité, mais le réseau social peut aller à l’encontre de ce désir de quiétude…

Facebook a comme premier effet pervers pour les surfeurs de faire connaître à un maximum de personnes en un minimum de temps la qualité des vagues du jour. C’est vrai pour les « surf report » qui actualisent leur bulletin en temps réel mais c’est également valable pour tout un chacun qui met à jour son statut. Sur Facebook, les internautes ont souvent le réflexe de narguer les copains. Quand un surfeur se retrouve devant des vagues parfaites, il peut avoir la tentation de partager sa vision avec ses amis Facebook. Mais pense-t-il seulement aux conséquences de cet acte ?

Quand on diffuse la moindre information d’intérêt sur Facebook, celle-ci peut faire le tour des personnes potentiellement intéressées en un temps record. Une photo ou un simple statut que vous publiez pourra ainsi être vu par tous vos amis, mais également par les amis de vos amis, et les amis des amis de vos « amis ». Très vite des dizaines, des centaines voire des milliers de personnes peuvent être au courant qu’il y a la session de l’année ce matin sur votre spot. Parmi les Facebookiens qui liront votre message, certains ne pourront s’échapper de leur boulot ou de leurs obligations et ne pourront pas vous rejoindre, mais d’autres iront directement waxer leur planche pour vous retrouver à l’eau ! Et parmi eux, il y aura peut-être celui qui aura la priorité sur vous pour la vague de la journée…

Il y a fort à parier que les réseaux sociaux augmentent encore le phénomène de concentration des surfeurs « au même endroit au même moment ». On a parfois l’impression qu’ils se donnent tous rendez-vous pour chaque bonne session. C’est vrai à Guethary, c’est vrai à Anglet, c’est vrai sur tous les spots connus. Vous vous dites peut-être qu’il reste encore les secret spots ? Que nenni, Facebook est également en train de faire disparaître ces derniers havres de paix pour les surfeurs avec son application « Facebook Places ».

Comme cela est très bien expliqué sur l’article de Swellnet intitulé « les médias sociaux ont tué le spot secret », il suffit maintenant d’un seul idiot avec un iPhone pour dévoiler l’existence d’une vague tenue sécrète jusqu’alors. Les surfeurs professionnels, les photographes, les magazines et les sites Internet de surf auront beau prendre toutes les précautions pour ne pas divulguer un spot secret ou la route pour y accéder, il suffira à un geek avec un smartphone d’indiquer sur Facebook Places qu’il a découvert le nouveau Skeleton Bay dans un lieu improbable pour qu’instantanément des centaines de personnes aient accès aux données de géolocalisation très précise du spot via Google Maps. Même dans une zone comme les Landes, il suffira d’un statut Facebook ou encore d’un « tweet géolocalisé » pour dévoiler plus vite qu’à l’accoutumée où se trouve le banc de sable magique de l’été…

Pour être honnête, j’avoue avoir utilisé Facebook Places une fois dans ma vie devant un spot…C’était le mercredi 16 Février 2011 à Belharra, le jour où Benjamin Sanchis a pris sa vague XXL. Comme le spot est déjà mondialement connu et que je n’avais aucune intention de me mettre à l’eau ce jour-là, j’ai partagé l’information. Mais j’évite à tout prix de partager une info sur Facebook quand il y a de bonnes vagues avant d’aller surfer, histoire d’en profiter tranquille. Je vous conseille d’en faire autant ou d’attendre la fin de votre session pour en informer vos camarades sur Facebook et éviter de rameuter les troupes. Vous pouvez aussi vous amuser à diffuser une photo de la veille quand c’était on-shore 😉 .

Pour éviter ces fâcheuses conséquences, commencez par relire le guide de survie sur Facebook : il commence à dater mais la plupart de ces conseils de base utiles sont toujours d’actualité. Je vous conseille également de limiter votre réseau à des personnes que vous connaissez vraiment. Verrouillez les paramètres de confidentialité des informations que vous publiez sur vos sessions pour que seul votre cercle d’amis proche y ait accès. Mieux vaut éviter de donner des précisions sur votre situation spatiale et sur votre emploi du temps ; cela vous évitera par exemple de vous faire cambrioler quand vous partez à la plage ou en surf trip.

Alors la session seul à l’eau dans des vagues parfaites appartient-elle au passé ?

Plus d’avis sur le sujet, en anglais : http://www.swellnet.com.au/news/2375-social-media-killed-the-secret-spot ;
– en espagnol : http://elniega.blogspot.com/2011/07/facebook-places-y-los-secrets-spots.html

A propos de l'auteur :

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12 Commentaires

  1. Apparemment, le surfeur sur la vidéo a oublié d'indiquer à ses amis Facebook où il partait surfer…

  2. Fox dit :

    Il aurait au moins pu prévenir ses amis les plus proches 😉 ça frôle la radinerie pour le coup! Concernant l'article, entièrement d'accord avec toi surtout quand tu passes 1/2heure voir une heure tout seul à checker plusieurs spot pour choisir là où tu vas te mettre à l'eau. Par contre vivant à 'étranger ça te permet aussi de mettre le pied dans une communauté, de te faire des "amis" avec qui tu peux aller surfer. Le surf c'est quand même sympa avec quelques potes.

  3. kipitblu dit :

    surfer tout seul,ça se merite.il faut se bouger, pister regulierement les spots isoles,surveiller les bancs prometteurs et quand ça devient bon,tu appelles ton meilleur pote,celui qui sait tenir sa langue.mais comme les secrets spots ne le restent jamais tres longtemps,inutile d'en rajouter.fesse-bouc est l'ami du blaireau qui pense se faire des amis a l'eau.

  4. Vincent974 dit :

    le téléphone portable a déjà pas mal foutu le bordel avant même l'arrivée des réseaux sociaux …

  5. sangoku91 dit :

    sinon, ya une autre méthode: ne pas être sur Facebook…et rester un vrai pirate ;o)
    Pour moi qui ai connu le surf avant internet, je suis d'accord pour dire que les bons spots ça se mérite…la recherche et le check méteo font partie du jeu.
    Sinon, j'ai été sur Fess bouc 1 mois et j'ai supprimé mon compte quand j'ai vu la passoire que c'était…
    Les jeunes l'oublient souvent mais ton patron ou tes collègues ou tes profs peut voir ce que tu fais sur ton wall. En plus ces infos restent quasiment à vie…donc une photo marrante de toi défoncé en fin de soirée est sympa quand tu es étudiant, mais quelques années plus tard, une fois salarié et "casé" c'est dangereux d'avoir ce type d'image sur toi qui traine sur internet….à bon entendeur

  6. Romi dit :

    Le chauvinisme français s'exporte mal, c'est bien connu. La notion de partage sur le web et la confidentialité des informations y circulant est une chose mais elle dénote bien l'état d'esprit général dans l'eau… Dommage.

  7. toto dit :

    moi aussi je suis tout à fait d'accord avec l'article!! Mais il ne faut pas oublier aussi que les médias comme TF1 on déjà eux aussi divulgué certains spots de la côte Basque!! Grrrrrrrrr…!! Marre d'avoir les spots surpeuplés!! Pas besoin non plus de pub pendant le journal de 13h, pfffffffffff…!

    • drakkars dit :

      Non mais …. LOL ……..
      TF1 !!!!!!!!
      PTDR !!!!!!!!

      T'inquiètes, les spots de la côte basque sont surpeuplés depuis tellement longtemps, que TF1 ou pas ………

  8. buttonsbtz dit :

    bien sur que l'on peut encore surfer seul.
    cela m'ai arrivé vendredi 8 JUILLET dernier!
    en face du club,vvf d'anglet;petit 1m50
    soleil,side shore;j'habite en face et
    cela arrive trés fréquemment surtout
    quand y'a des vagues un peu fortes…
    surfer seul dépend de ton emploi du temps,
    et ta mobilité!
    la com tue le surf mais ici il y a
    encore de quoi faire rassurez-vous

  9. lucie dit :

    ps;
    le gars dans l'eau aurait pu
    avoir de la compagnie…
    il a "ruiné" le spot à lui tout seul!

  10. turbozender dit :

    les reseaux sociaux sont des fléaux plus aucune vie privee , un bouff temps, 100% inutiles
    mon reve serait qu ils soient interdits

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