Ces dernières années, on a passé plus de temps à attendre les vagues à Teahupoo qu’autre chose. On en avait presque oublié que cette vague de Tahiti est l’une des plus dangereuses du monde quand la bête se réveille.

Tout se passait bien dans la tête des compétiteurs de l’ASP World Tour, plus habitués à surfer des petites vagues ces derniers mois, comme à Rio par exemple…jusqu’à ce que les prévisions de houle de Surfline n’annoncent un gros swell pour la fin de la semaine…

En imaginant ce qui les attend en fin de semaine, certains surfeurs ont commencé à se faire pipi dessus, à juste titre. Même un Jordy Smith a avoué hier dans son interview d’après-série avoir peur rien qu’à l’idée de se mettre à l’eau dans un Teahupoo à 4 mètres.

Il faut dire que les surfeurs de compétition ne sont pas forcément préparés à affronter de telles conditions : il y a un monde entre le surfeur qui se qualifie sur le tour en faisant des aérials 360° au Sooruz Lacanau Pro et celui qui sera capable de mettre sa vie en jeu pour se caler dans le tube béant de Teahupoo sur un récif à fleur d’eau qui a déjà fait des morts et des blessés graves.

Il va être intéressant de voir comment les organisateurs vont gérer la waiting period. Ils ont eu de très jolies vagues au premier tour. Ils auraient pu enchaîner sur le deuxième tour mais ils ont préféré attendre. Il y aura des vagues suffisantes pour relancer la compétition en début de semaine, mais les grosses houles devraient monter en puissance au fil des jours à partir de mercredi. Plusieurs swells successifs sont attendus en fin de semaine et ils pourraient monter en taille crescendo.

Les organisateurs joueront-ils la carte de la sécurité en pliant la compétition avant que ce ne soit trop fat ? Ou attendront-ils que Teahupoo montre son vrai visage ?

Les décisions du directeur de compétition seront difficiles à prendre. Il faudra prendre en considération que si les vagues sont vraiment grosses, tous les surfeurs en lice ne seront pas forcément capables d’affronter Teahupoo. On se souvient par le passé que certains surfeurs avaient déclaré forfait par crainte de la vague, comme Neco Padaratz qui avait failli y perdre la vie.

Surfline parle de houles de sud-ouest / sud-sud-ouest (idéales pour Teahupoo) de 8 à 12 pieds, et peut-être plus, pour jeudi et vendredi, si la situation ne change pas d’ici là. Ces houles sont générées par un système dépressionnaire au large de la Nouvelle-Zélande.

Il est clair que dans de très grosses conditions à Teahupoo, peu de surfeurs sont capables de se sentir à l’aise, si l’on excepte les connaisseurs du spot comme les Tahitiens Michel Bourez et Heiarii Williams, Kelly Slater bien évidemment (surtout après son entraînement à Tavarua), les frères CJ et Damien Hobgood (en grande forme au premier tour), Cory Lopez, et aussi Jeremy Flores, Dusty Payne, Fredrick Patacchia voire Julian Wilson si les conditions sont grosses sans être énormes…

On en vient à regretter l’absence de pointures parmi les wild card comme Bruce Irons pour lequel Jamie O’Brien (qui aurait aussi sa place sur la compétition) a d’ailleurs initié une campagne sur Twitter pour le faire participer, malgré son élimination pendant les trials, à la compétition remportée par son frère Andy Irons l’année dernière. Pour le moment l’ASP et les organisateurs du Billabong Pro sont restés sourds au hashtag #putBruceinChopes…

On n’en est pas encore là. Pour l’heure la mise en bouche du premier tour a été plutôt sympathique mais on attend beaucoup plus intense pour la suite, à condition que la houle, et des vents favorables, soient bien au rendez-vous de ce Billabong Pro Tahiti 2011…

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1 commentaire

  1. Sébastien dit :

    Go Big Or Go Home…

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