Chaque été, c’est la même chose après une journée ensoleillée sur une plage fréquentée : on est écœuré de constater l’incivisme des plagistes qui laissent leurs déchets à même la plage ou les jettent sans vergogne dans la mer. On a beau crier sous les toits que l’océan est déjà gravement pollué, mettre à disposition des poubelles de tri des ordures, rien n’y fait, c’est comme si on pissait dans un violon : des vacanciers continuent d’abandonner leurs immondices au contact de l’environnement marin.

Dans la belle station balnéaire où je réside, on sensibilise pourtant sans relâche à la préservation de la mer. Mais malgré le travail d’éducation de la Surfrider Foundation, malgré la construction d’une Cité de l’Océan soi-disant dédiée à sa protection, une bonne partie des touristes qui fréquentent les plages n’ont pas encore compris qu’elles ne constituaient pas des poubelles à ciel ouvert. Sacs plastiques, mégots, canettes, bouteilles en verre cassées dans le sable, etc. se retrouvent au quotidien dans le sable des plages, malgré leur nettoyage quotidien.

Certaines communes comme la Ciotat ont franchi un pallier cet été en instaurant des plages non-fumeurs. Mais plutôt que de stigmatiser les seuls fumeurs, pourquoi ne pas sensibiliser l’ensemble des usagers des plages en ne tolérant plus que des personnes repartent de la plage en laissant derrière elles leurs déchets dans le sable. On peut l’expliquer gentiment aux plagistes récalcitrants ; on pourrait également instaurer une amende dissuasive pour quiconque « oublierait » ses détritus à la plage.

C’est aussi à nous surfeurs d’éduquer les plagistes occasionnels aux règles de bonne conduite. En dernier recours, cela peut aussi être à nous de faire le ménage sur nos plages. Les Initiatives Océanes n’ont lieu qu’une fois par an mais rien ne nous empêche de ramasser quelques déchets quand on va à la plage pour surfer (un artiste va même jusqu’à les collectionner…).

Si chaque surfeur ramassait ne serait-ce que 3 déchets par session, on pourrait arriver à débarrasser les mers de centaines de milliers de macro-déchets. Il ne s’agit pas de se substituer aux professionnels du nettoyage (hors de question de manipuler des déchets coupants, suspects voire dangereux). Mais par cette action symbolique et facilement réalisable, on pourrait arriver à des résultats. En admettant qu’il y a 200.000 surfeurs en France et qu’ils font en moyenne 50 sessions par an, on pourrait arriver avec ce système à 30 millions de déchets ramassés par an. Ce n’est pas rien. Imaginez la même chose à l’échelle mondiale… Comme le dit le chanteur Jack Johnson, « une action individuelle, reproduite des millions de fois, peut conduire à un changement global ».

Cette idée de ramasser 3 déchets à chaque fois qu’on va à la plage vient de Cobi Emery, un jeune garçon de San Diego qui a initié « Pick Up 3« , campagne reprise récemment par Surfrider Foundation Hollande et relayée sur le terrain par le surfeur hollandais Yannick de Jager (photo ci-dessus).

En sortant de ma dernière session, j’ai prélevé une bouteille en plastique, une couche d’enfant et une canette pour les déposer dans des poubelles en dehors de la plage. On peut se dire que ce n’est pas à nous de faire cela, mais si on ne lève pas le petit doigt, ces déchets pourriront pendant des années dans l’océan. Malheureusement les déchets ne se ramassent pas encore tous seuls…

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