Deux jours après l’attaque de requin à Boucan Canot qui a entraîné la disparition de Mathieu Schiller, le corps de la victime est resté introuvable et les recherches viennent d’être suspendues et remplacées par un dispositif de surveillance. La question que tout le monde se pose maintenant est : que fait-on ? Car le temps n’est plus à la passivité mais à l’action.

Quatre attaques de requins – dont deux mortelles – sur des surfeurs/bodyboardeurs en moins de 7 mois dans la même zone, c’est du jamais vu. Au même titre que la foudre ne frappe pas deux fois au même endroit, il est extrêmement rare que plusieurs attaques de requins aussi brutales aient lieu dans une même zone en si peu de temps.

Autant on peut accuser la fatalité quand une attaque isolée survient au hasard sur l’une des zones réputées à risques requin dans le monde, autant là il faut se rendre à l’évidence : il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans l’ouest de l’île de la Réunion depuis quelques mois. Oui mais quoi ? Pourquoi les requins sont-ils devenus plus agressifs ? Sont-ils devenus fous ? Sont-ils malades ? Se sont-ils sédentarisés ? Ont-ils subi une modification perturbante de leur environnement ? La réserve marine et le parc marin de Saint-Paul sont pointés du doigt mais il y a vraisemblablement d’autres facteurs comme la surpêche, la pollution… autant de facteurs de risques environnementaux déjà détaillés au mois de juillet dans cet article.

Pour connaître l’impact de ces facteurs sur le comportement des requins, il faudrait d’abord se donner les moyens de mieux les connaître car pour le moment on sait trop peu de choses sur ce qui se passe sous l’eau à la Réunion. En attendant d’apporter des réponses à ces interrogations, il faut AGIR si l’on ne veut pas que cette zone de l’île soit définitivement sinistrée pour le surf et les activités nautiques qui s’y pratiquaient encore récemment en toute sérénité.

Il n’existe pas de solution miracle : chacune aura ses avantages et ses inconvénients, mais entre deux maux il faudra choisir le moindre. Trois axes de prévention ont été définis cet après-midi au cours d’une réunion (cf. vidéo Youtube) qui s’est déroulée avant l’hommage à Mathieu Schiller sur la plage de Boucan Canot. Si deux mesures devraient satisfaire le plus grand nombre, la troisième suscite déjà la polémique.

La première mesure est l’investissement dans des boucliers anti-requins collectifs. S’il existe encore des doutes sur l’efficacité totale des Shark Shield individuels, l’option de Shark Shields collectifs disposés sur des bouées paraît séduisante. L’effet pervers pourrait être un refoulement des requins en marge des zones couvertes par le champ électromagnétique du dispositif. Il faudrait donc équiper le maximum de spots de ces dispositifs s’ils s’avèrent efficaces.

La deuxième idée, certainement la plus intéressante, est de marquer les requins afin de pouvoir les suivre avec des balises GPS pour mieux comprendre leurs déplacements et donner l’alerte en cas de rapprochement des plages. Ce système a déjà été testé sur des grands requins blancs en Australie où il était même envisagé de donner l’alerte par SMS en cas de requin s’approchant d’un peu trop près…

La dernière mesure est celle du « prélèvement préventif » de requin(s). Cette mesure est notamment proposée par l’association Océan Prévention Réunion (OPR) sur la base d’une étude scientifique réalisée à la Réunion. Comme l’expliquait Amaury Lavernhe, la pêche préventive n’aurait rien à voir avec le massacre de requins que redoutent les écologistes, mais serait une pêche très sélective sur des requins potentiellement dangereux ou responsable d’une attaque. Le comble est que ce type de pêche préventive était survenue juste après la première attaque du mois de février et qu’elle avait entraîné un débat houleux sur Internet et des ennuis avec la justice pour le pêcheur, alors que c’est maintenant une solution envisagée par le Préfet qui donnera un avis définitif sur le sujet dans les jours à venir.

Espérons que si cette dernière mesure venait à être mise en œuvre, elle ne soit employée qu’en dernier recours et avec grand discernement. Selon l’aveu même de Jean-François Nativel d’OPR, une pêche préventive n’est pas la solution idéale mais pourrait être envisagée immédiatement après une attaque.

Idéalement, la priorité serait d’étudier les requins qui circulent le long des côtes réunionnaises pour mieux comprendre ce qui les rend si agressifs et en tirer les conséquences préventives. Pour l’heure, le meilleur conseil est de s’abstenir de pratiquer le surf ou autre activité nautique dans la zone à risques.

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13 Commentaires

  1. Dirtycanard dit :

    Voilà un article intelligent! Pas de tueries de requins, pas de tueries d'humains non plus… Il était temps de faire une réunion entre les différents acteurs pour s'entendre sur ces mesures préventives! Or à côté de cela, des scientifiques devraient assurer le travail de compréhension de ce qui se passe au large, il y a un réel problème. Bon article =)

  2. RD dit :

    "Petite" précision : tout d'abord, on en est à CINQ ATTAQUES et pas quatre car une attaque a eu lieu sur un kayak (heureusement sans dégâts) mais a été volontairement tue pour ne pas affoler la population.

    Ensuite, sur l'efficacité toute relative des shark shields : je vous invite à aller visionner cette vidéo sur youtube où la planche (tractée par un bateau du natal shark board) sur laquelle avait été placée un shark shield a été dévorée par un squale. Il s'agissait si ma mémoire est bonne d'une femelle grand blanc. La conclusion qu'on en a tirée à l'époque (ça doit faire 3 ans), c'est que ces shark shields n'étaient pas fiables du tout ! Un certain nombre d'articles ont été publiés à ce sujet (dont le mien sur le site agoride.com). Il est donc particulièrement étrange que personne ne s'en souvienne. Ces trucs-là sont peut-être autant attractifs que répulsifs (selon les espèces de requin, leur degré de frénésie alimentaire etc…). Bref je considère que cette solution est un leurre (c'est le cas de le dire) et n'est, au mieux, qu'un pansement sur une jambe de bois.

    Enfin : merci à toi Guillaume de relayer notre combat et de tenir des propos intelligents et mesurés… Même si tu modères un peu trop à mon goût les coms 🙂

    Bon surf à tous ceux qui le peuvent

  3. RD dit :

    Ah tiens j'oubliais : spéciale dédicace au préfet qui décide de faire exactement ce que Nativ et cie proposent depuis des mois ! Et pour ne pas perdre la face, ce sympathique haut fonctionnaire a déclaré aux journalistes qu'on ne ferait pas appel aux "cow-boys" de St Gilles qui seraient animés par un désir de "vengeance". Non, on ne se fout pas de le gueule du monde par chez nous…

    Et big up, un vrai celui-là, à Nativ pour avoir eu les cojones d'aller au charbon presque seul contre tout le monde !

  4. Kb dit :

    @RD :

    Pourrais-tu donner le lien vers la vidéo youtube ainsi que ton papier sur Agoride (le template est vide sur le site et sur le cache google…)

  5. RD dit :

    Malheureusement, ce site jadis populaire (agoride.com) est à l'agonie a été revendu et les archives sont passées à l'ass (ça fait plus de deux ans que ne travaille plus pour eux)… Sinon je viens de trouver ça :http://www.theaustralian.com.au/news/great-white-ate-anti-shark-device/story-e6frg6p6-1111115683913 (un peu d'anglais ne fait pas de mal). Après recherches, je n'arrive plus à mettre la main sur mon papier… Mais cette info est avérée.

  6. RD dit :

    Trouve plus la vidéo sur youtube non plus, j'imagine que le fabricant du shark shield ne devait pas apprécier. En tout cas je réitère : ce truc-là n'est pas assez fiable. Il y a eu aussi un pêcheur australien équipé du shark pod (l'ancienne version)qui s'est fait bouffer, mais si ma mémoire est bonne, il n'est pas certain qu'il ait correctement utilisé le truc (antenne pas assez immergée), c'était en tout cas l'argumentation du fabricant qui je crois s'est fait traîné devant la justice en Australie. La seule solution viable semble être les drumlines et de VRAIES ÉTUDES, comme celle de l'ifremer de 1997 (enterrée car les conclusions ne convenaient pas aux commanditaires, à savoir la mairie… de St Paul). Et peut-être devrions nous réfléchir à décaler la réserve là où personne ne se baigne (mais comment a-t-on pu agir avec tant de légèreté et installer de fait un parc à requins dans l'Ouest ?)

  7. RD dit :

    Tiens, l'article d'un de mes prédécesseurs sur agoride : http://www.agoride.com/surf/attaque-requin-13666….

    Et comme c'est gentiment demandé je viens de retrouver le papier dans mon vieux pc. Je te conseille de le copier coller sur une page word ou autre pour le lire :

    "Parmi les moyens de protection anti-requins, on distingue principalement d’une part les équipements collectifs comme les filets anti-requins, particulièrement efficaces mais non sans effets pervers (espèces diverses coincées dans les mailles : tortues, dauphins…) et, d’autre part, les équipements individuels, répulsifs chimiques, visuels ou encore électriques. Ce sont ces moyens de préventions individuels qui nous intéressent ici.
    La question est simple : quels sont les systèmes efficaces ?
    Un moyen paraît-il efficace est la combinaison en cotte de mailles mais on comprendra facilement qu’elle est particulièrement inadéquate pour la pratique de notre sport favori. Dans le registre chimique, diverses expérimentations plus ou moins fumeuses ont été menées pendant la seconde guerre mondiale afin de protéger les plongeurs sous-marins. On a cru un temps que le salut viendrait des répulsifs chimiques comme l’acétate de cuivre (substance dominante dans la chair de requin avariée, considérée comme meilleur répulsif à l’époque) et la nigrosine (colorant noir destiné à former un voile opaque homogène dissimulant le naufragé), mais pour le moment aucun répulsif chimique n’a encore fait ses preuves (même si des scientifiques ont cru trouvé la bonne formule en 2004 avec un signal chimique naturel qui ferait passer le requin du « mode chasse » au « mode repos »).

    Au final, notre attention se portera sur 2 systèmes en particulier, les seuls qui soient utilisés par les pratiquants : le fameux répulsif électromagnétique, le Shark Pod devenu Sharkshield et le répulsif visuel Shark Camo. Leur efficacité respective est-elle aujourd’hui avérée ?

    1. Le Shark Shield ou une plaisanterie qui coûte un bras ou encore «un répulsif pour les bouées »

    C’est ce produit qui est présenté comme le plus fiable scientifiquement parlant. Le système est relativement simple : un appareil produit un champ électromagnétique censé éloigner les requins, extrêmement sensibles à ce type d’onde. Leur museau est en effet équipé de détecteurs très sensibles : les Ampoules de Lorenzini. Les ondes émises neutraliseraient ces récepteurs (création d’une gêne) voire provoqueraient des spasmes musculaires chez le squale qui serait tenté de s’approcher encore.
    En revanche, dès lors que l’animal franchit un certain seuil de frénésie alimentaire, l’appareil deviendrait inefficace.
    Ce système a été d’abord développé sous le nom de Sharkpod en Afrique du Sud par le Natal Shark Board, un organisme public Sud –Africain. Le système a ensuite été cédé à une compagnie australienne, Sea Change Technology, qui le commercialise depuis sous le nom de Sharkshield (trad : « bouclier à requins »). Le principe de fonctionnement demeure inchangé mais la nouvelle version est plus commerciale et plus fonctionnelle. Le poids de l’engin a été sensiblement réduit et au lieu des 2 électrodes (une à l’épaule+une à la cheville), une antenne unique (une sorte de gros leash d’environ 1 mètre) a fait son apparition. Le système est dès lors adapté aux surfers qui fixent le boîtier à l’arrière de la planche (cf photos) tandis que l’antenne (qui contient toujours 2 électrodes) traîne dans l’eau.
    Ce produit a d’abord fait l’objet de plusieurs tests scientifiques plutôt concluants, notamment sur les grands blancs, bêbêtes sur lesquelles il aurait eu une « efficacité spectaculaire ». En revanche, les résultats auraient été plus incertains sur les autres espèces de requins. Egalement, certains pointent du doigt un certain nombre d’inconvénients comme la possibilité d’une accoutumance chez les squales ainsi qu’un risque de désertion par les autres espèces de poissons. Le fabricant quant à lui réfute l’existence de ces inconvénients, affirmant que le sharkshield n’a d’effet que sur les seuls squales et ne crée ni accoutumance ni attraction.
    Un argument qui plaide en faveur de l’efficacité objective du produit vient du fait que l’armée australienne elle-même en est équipée, ainsi que les garde-côtes américains, tout comme il a été utilisé par les athlètes dans le cadre des J.O. de Sidney.
    Un autre argument, moins efficace cette fois, peut être tiré du succès commercial rencontré par le Shark Shield. Certains shops d’Australie de l’Ouest auraient vendu jusqu’à 100 appareils en un mois, notamment sous forme de cadeaux de Noël offerts par des parents rendus anxieux par les attaques de surfers… Et quand on connaît le coût du truc (autour de 500 euros) on se dit que le produit doit tout de même être un minimum fiable !

    Seulement voilà : le sharkshield, ça marche sur le papier, mais dans l’eau et sur un surfer en particulier, c’est autre chose.
    Un premier raté est arrivé en mai 2002 : un pêcheur australien de Saint Jacques se fait croquer et décède alors qu’il était équipé du sharpod. Certains ont vu dans ce dramatique accident la fin du répulsif électrique. Pourtant, après qu’une enquête a été diligentée par les autorités australiennes pour déterminer si un dysfonctionnement de l’appareil était en cause, on en est arrivé à la conclusion que l’attaque avait été rendue possible par une mauvaise utilisation du produit (non-conforme aux spécifications du fabricant). Le pêcheur de Saint Jacques avait en effet pris l’habitude d’éteindre son sharkpod pendant certaines phases de son activité afin d’économiser les batteries. Surtout, pour diminuer la gêne occasionnée par le port du système, ce dernier avait fixé une des électrodes sur son tuba (il s’agit de l’ancien système) … De telle sorte que n’étant pas en permanence immergée, elle ne pouvait fonctionner correctement. Telle était la conclusion des experts. Ouf, on se rassure et on se dit alors que le sharkshield est définitivement le répulsif le plus efficace du marché, voire le seul dont l’efficacité est à peu près avérée…
    Jusqu’à cette actu franchement défavorable au sharkshield : un appareil attaché à un radeau a été dévoré par un grand blanc sous les yeux des scientifiques du Shark Natal Board !
    Des tests scientifiques menés au large des côtes sud-africaines viennent en effet d’être révélés à l’occasion d’une procédure d’enquête australienne sur la mort d’un plongeur au large de Glenelg (Australie du sud : un jeune scientifique étudiant les seiches, Jarod Stehbens, a été dévoré par un grand blanc en 2005 alors que son université lui avait fourni 2 sharkshields).
    S’il est ressorti de l’enquête que Stehbens ne portait pas le dispositif lors de l’attaque et que, de toute façon, le blanc qui l’ a dévoré était « dans un état de frénésie alimentaire telle qu’il était quasi impossible de le repousser », cette enquête a permis en revanche de mettre à jour les faiblesses rédhibitoires du système. Les tests sud-africains, menés sous la direction du Natal Shark Board, ont viré au fiasco absolu pour le fameux répulsif. Un shark shield (modèle pour le surf !) attaché à un radeau a été croqué par une femelle grand blanc de 3.6 m, i.e. qu’au lieu d’être repoussée par le truc, la femelle s’est précipitée pour l’engloutir. Ca calme. Evidemment, le fabricant affirme que le dispositif ne peut en aucun cas attirer les requins et que les mauvais résultats obtenus lors de ces derniers tests étaient dus à un « problème de configuration des électrodes ».
    Il n’empêche que les sharkshields sont désormais vendus avec un gros avertissement qui sonne comme un gag : l’effet répulsif n’est désormais garanti qu’à la condition que le surfer soit assis sur sa planche, à l’exclusion des périodes où il surfe ou rame ! Fallait oser ! Autrement dit, pour que ça marche, il faut faire la bouée. Ce qui peut présenter tout de même des avantages pour les autres surfers qui pourront ainsi prendre plus de vagues.
    En définitive, le produit miracle s’avère être une plaisanterie coûteuse et risquée. Non seulement le Sharkshield coûte une petite fortune, est relativement lourd et encombrant, ralentit la planche, présente des inconvénients pour surfer le reef (l’antenne peut se coincer entre les patates et s’abîmer), mais en plus il n’est efficace qu’à l’arrêt. Sans compter qu’il n’est pas exclu par les experts qu’une exposition prolongée aux ondes du « bouclier » soit nocive pour le surfer… Sauf mise au point salutaire, son achat est donc vivement déconseillé. Quitte à faire dans l’hypothétique, autant s’équiper du sharkcamo à 30 euros…
    2. Le shark camo ou la décalco non-comestible
    Le shark Camo c’est une décalcomanie qu’on appose sous la planche (la carène) : il s’agit donc d’un répulsif visuel. Le dessin répulsif est censé imiter les zébrures qu’arborent certains poissons que les requins évitent de croquer. L’idée est plutôt séduisante. Car on sait qu’il existe des espèces comme les poissons pilotes ou certains poissons venimeux que les squales épargnent. La nature étant bien faite, ces poissons portent la mention « non-comestible », matérialisée par leurs zébrures. Partant du principe (vrai) que la très grande majorité des attaques est due à une erreur de casting (le requin prenant le surfer pour autre choses, une tortue, un phoque), il suffit alors d’envoyer un message clair et dissuasif à l’éventuel assaillant. Là encore, le concept est sympa mais manque cruellement de caution scientifique. Seuls quelques test ont été menés et ils ne sont pas franchement probants… Là encore, on peut s’interroger sur l’efficacité du truc sur tous les requins, car il paraît que les tigres notamment ne rechigneraient pas à avaler certains poissons zébrés venimeux…
    Ceci dit, ce mode de protection possède un avantage énorme : il ne coûte pas grand chose (comparé au sharkfield) et a l’avantage de la simplicité et d’une certaine « logique »naturelle. Ce produit rencontre en tout cas un certain succès, notamment à la Réunion où jusqu’à présent aucun de ses utilisateurs n’a encore fait les frais d’un squale, ce qui tend à prouver au moins une chose, c’est que la décalco n’attire pas les sharks…
    Ca nous fait une belle jambe tout ça hein ?
    Conclusion : le meilleur répulsif à requins c’est le cerveau humain, c’est-à-dire le respect des consignes de sécurité habituelles dans les zones concernées par les requins : pas de surf la nuit, au lever et au coucher du soleil, pas de surf si l’on saigne, s’il pleut , si les rivières avoisinantes sont en crues, sur les spots craignos en général, se tenir au courant des périodes de l’année où certaines espèces se rapprochent des côtes pour mettre bas, pas de planches ni de boardshort trop colorés ni de trucs qui brillent (bijoux…), etc… Ah, j’oubliais : pas de parano non plus, il paraît que ça attire les requins.

  8. Excellent article Renaud ! J'avais presque oublié l'existence du Shark Camo… C'est vrai que ça ne coûte pas grand-chose d'en avoir un sur sa board. Les couleurs de la planche auraient bien une influence sur le comportement du requin. C'est un élément qui devrait être noté pour chaque attaque de requin pour savoir si la couleur a pu jouer un rôle. Les couleurs flashy des bodyboards et de certaines planches de surf pourraient jouer un rôle non négligeable dans le déclenchement d'une attaque.

  9. RD dit :

    Merci Guillaume Je rajouterais une petite actualisation sur le cerveau humain en tant que répulsif : lorsque la nécessité le commande, infléchir les velléités des squales par tout moyen présentant un rapport coût/bénéfice positif. Rdv sur la page facebook d'OPR pour en savoir plus. Bon surf à ceux qui le peuvent !

  10. nico dit :

    serait ce possible de fixer des ballons à hélium équipés de nacelles qui surplomberaient les spots considérés comme dangereux des sentinelles qui remplaceraient les va et vient d'hélicoptères bruyants,polluants,et horriblement chers? Il y a quelques années le pôle France avait été filmé en train de surfer sur Anglet je crois par un parapente équipé d'un moteur les images étaient superbes et cette vue plongeante sur l'océan aurait pu prévenir de l'arrivée d'un quelconque objet flottant potentiellement dangereux pour les surfeurs (morceaux de bois qui dérivent..) dans le cas présent survoler les spots de l'île de la réunion où les attaques se multiplient pourrait peut être permettre de voir venir certain spécimen .

  11. darfid dit :

    Je connais pas La Réunion mais n'y a t'il pas de lifesavers en zodiac qui patrouillent derrière le line up quand le drapeau est pas rouge bien sûr ?

    Je sais pas foutez 2 jeunes dans un zodiac et faites les spotter les requins et faire la sécu sur les spots de surf et de baignade et basta comme en Australie, plutôt que de dire les requins sont dans leur élément, on se flippe, alors on dit aux enfants de pas se baigner et on déserte les plages.

    Vous croyez qu'en Australie les plages sont désertées pour autant, NON, car il y a les moyens pour assurer la sécurité des gens, La Réunion n'est pas safe c'est tout.

  12. anso dit :

    Je suis ravie d'avoir pris le temps de lire cette mine d'information qui a largement mis de l'eau à mon moulin avant de dire des conneries sur le sujet. Il faut dire que ça fait un moment que de mon côté, je dois répondre à une foule de questions sur la menace requin, au regard de mon activité plongée. Et ça fait du bien d'avoir des précisions techniques sur le sujet qui confortent une simple intuition, une sorte de bon sens. Et je constate que nous partageons le même. Bien sur, je dis comme vous prudence quant aux conclusions hâtives. Nous sommes tous conscients du panel de possibilités qui s'offre à nous. Je voudrais seulement ajouter ceci: à une observation que j'ai lue sur le mur "arrêtons de lever comme bouclier l'argument des gentils bestioles pour prétexter de ne pas y toucher", je suis absolument d'accord. ça devient pénible à la fin ce romantisme anthropomorphique. Car la réalité est bien là, difficile de spéculer sur les comportements alimentaires réels des requins, en-dehors de bases scientifiques fiables qui, de toute façon, sont loin d'êtres achevées compte tenu encore de nos grandes méconnaissances sur le sujet. A ce titre, le débat requin est bien emblématique d'un débat philosophique. Car partout où il y a perte de sens, et là où des peurs ancestrales resurgissent, notre seul refuge pour éviter toute connerie est de revenir aux fondamentaux. Quels sont-ils, je pose la question. Bon, ok, concrètement, ça ne donne pas de solution immédiate, mais je sais que me concernant, avant de "m'occuper les mains", je continue de me demander en amont ce qui apaise mon esprit.

  13. Extrait de l'article paru sur Clicanoo.re intitulé “Il faut fermer la zone de Saint-Gilles aux surfeurs” :

    Biologiste à l’institut de recherches et de développement (IRD) et au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, Bernard Seret est l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des requins. Il connaît bien la Réunion pour y avoir vécu deux ans et pour travailler sur les requins des îles éparses. Selon lui, il n’existe pour l’instant pas d’autres solutions que d’interdire la zone de Saint-Gilles aux surfeurs pour les protéger des requins.

    M. Seret, Cela fait quatre attaques depuis février, dont deux mortelles. Comment analysez-vous cette série noire ?

    D’abord, cela s’est produit quasiment dans la même zone à Saint-Gilles, sur une bande de quelques kilomètres. On peut donc imaginer que ces attaques viennent du même ou des mêmes requins. Mais, pour l’instant, les agresseurs n’ont pas été identifiés, même si des gens ont parlé de requins bouledogue ou tigre. On ne peut donc pas savoir s’il s’agit de requins côtiers ou de requins du large. Première hypothèse : à la Réunion, il existe maintenant des parcs marins. Des espèces comme les tortues sont protégées. Est-ce que l’effet bénéfique de ces mesures de protection n’a pas entraîné une augmentation de la population de tortues et d’autres poissons qui constituent un garde-manger pour des prédateurs venant sur le littoral ? J’ai émis une autre hypothèse, il y a quelques années, qui n’a pas été retenue par les autorités. Des DCP (dispositifs de concentration de poissons) ont été installés autour de la Réunion. Ils sont très efficaces. Ils sont assez loin de la côte mais quelques kilomètres, ce n’est rien pour un requin. Statistiquement, il peut donc y avoir plus de rencontres entre les utilisateurs de la mer et les requins. Enfin, n’oublions pas la présence de cages à poissons en Baie de Saint-Paul. On sait que les sites aquacoles offshore sont attractifs pour les prédateurs. L’an dernier, un grand requin blanc a sauté dans une cage à thons tunisienne.

    Lire la suite : http://www.clicanoo.re/11-actualites/16-faits-div

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