La surfeuse hawaiienne Keala Kennelly nous a envoyé de bonnes nouvelles sur sa fan page Facebook. Il semblerait en effet que la cicatrisation de sa terrible blessure survenue à Teahupoo en marge de la compétition du Billabong Pro Tahiti soit en bonne voie. Cette photo a été prise 2 semaines et demie – sans surf – après son accident.

Le chirurgien a bien travaillé, Keala a bien cicatrisé, il ne lui reste plus qu’à prendre grand soin de sa cicatrice dans les prochains mois pour éviter de garder une balafre trop visible. Elle devra notamment bien se protéger du soleil pour empêcher que la cicatrice ne se pigmente. En guise de protection solaire, comme la crème solaire risque de ne pas suffire, elle a opté pour un masque de type loup vénitien coupé 😉

Keala Kennelly a donné une interview très intéressante à Surfline qui permet de mieux comprendre ce qui lui est arrivé sur le reef de Teahupoo.

Tout d’abord, il faut bien avoir en tête que Keala est une habituée du spot de Teahupoo puisqu’elle y a gagné la compétition féminine à 3 reprises et qu’elle a été la première fille à y faire du surf tracté en 2005.

Alors qu’elle avait survécu à la plus grosse session de l’histoire de Teahupoo 2 jours plus tôt, et qu’elle avait même réussi un énorme tube et pris un wipeout retentissant, c’est dans des conditions beaucoup plus « normales » que l’accident est survenu. Cela ne l’a pas surprise car ses pires accidents de surf à Chope’s sont survenus dans des vagues relativement petites. C’est ainsi qu’en 2005, elle avait violemment cogné l’arrière de son crâne contre le reef, et avait présenté une plaie profonde nécessitant la pose d’agrafes, 2 jours après une grosse session tow-in. Rebelote en 2011 sur cet accident qu’elle n’a pas vu venir un jour « pas si gros que ça ».

Pour expliquer que les accidents arrivent plutôt dans ces conditions moins énormes, Keala avance qu’il y a plus d’eau les très gros jours et donc plus de fond qui limite le risque de se cogner contre le reef. Une autre explication pourrait être qu’elle est généralement beaucoup plus concentrée les très gros jours et qu’elle aurait peut-être tendance inconsciemment à baisser la garde quand les conditions paraissent moins méchantes.

Keala Kennelly parle également des protections qu’elle utilise pour surfer les très grosses vagues en tow-in : un casque pour surfer, une veste de protection flottante…Elle portait même cette année une attelle de genou en fibres de carbone de la marque Donjoy pour la protéger suite à un traumatisme à ce niveau cette année. Elle avoue être équipée comme un gladiateur les très gros jours, mais quand les vagues sont moins grosses, elle est beaucoup moins protégée pour une raison qui ne lasse pas de surprendre : « Quand la taille des vagues est normale, je ne porte pas tout ce matériel car je me sentirais idiote si je le faisais… »

On touche là au cœur du problème de la prévention des accidents de surf dans les vagues de taille moyenne : les surfeurs ne se protègent pas de peur qu’on se moque d’eux ou de ne pas être suffisamment cool au regard des autres… Pour une surfeuse professionnelle, porter autre chose qu’un bikini dans ce genre de vagues pourrait être rédhibitoire pour passer dans un magazine de surf…

Keala ajoute ensuite un argument plus recevable : « j’ai l’impression que porter des protections quand tu surfes à la rame peut gêner ta performance. »  Peut-être…mais cela permettrait de limiter les risques des traumatismes crâniens sur le reef. Pour Keala, le casque l’aurait protégée de ses plaies à la tête sur ce dernier accident, même s’il aurait été moins utile pour la protéger de son traumatisme facial. L’avantage étant néanmoins qu’avec un casque, on n’a plus qu’à se protéger le visage en cas de chute, le crâne étant protégé.

Sur la vague de son accident, Keala s’est calée dans un tube où elle s’est retrouvée trop haut : la lèvre l’a emportée et l’a déposée en une fraction de seconde la tête la première contre le reef. Elle a immédiatement ressenti une douleur intense et un saignement abondant. La Water Patrol l’a récupérée instantanément avant que les autres surfeurs ne se rendent compte de quoi que ce soit.

Prise en charge dans la tente médicale de la compétition, elle s’est retrouvée dans une ambulance pour l’hôpital de Taravao 20 minutes plus tard. De là elle a été transférée à l’hôpital principal de Papeete où elle a eu un scanner qui a écarté une fracture du crâne ou une lésion cervicale. L’intervention chirurgicale a commencé par une ablation soigneuse des morceaux de corail présents dans les plaies. Les sutures de sa joue, de son menton, de sa mâchoire et de ses plaies du cuir chevelu ont nécessité la pose de 51 points externes (sans compter les sutures internes résorbables).

Keala Kennelly pense qu’il s’agit probablement du pire accident de surf de sa vie, le plus spectaculaire en tous cas. Elle a été surprise par la gravité des blessures pour une chute qu’elle croyait banale. Comme quoi, il faut toujours rester sur ses gardes, a fortiori quand on surfe le reef de Teahupoo…

Source : http://www.surfline.com/surf-news/interview-keala-kennelly_59360/

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