On se souvient des critiques émises par des associations de préservation de l’environnement avant le Rip Curl Pro Search 2010 à Puerto Rico. Avant la compétition, on avait pu lire sur le site Terre d’Avenir que les dunes avaient été malmenées par des tractopelles et que des méthodes de terrassement peu respectueuses de l’environnement terrestre et des coraux avaient été utilisées pour créer une surface plane permettant d’accueillir le village de compétition. Rip Curl était alors intervenu en finançant par le biais de sa fondation un programme de restauration des dunes à Middles Beach au bénéfice de l’Université de Puerto Rico à l’origine des plaintes.

Cette année, Rip Curl n’a rien laissé au hasard pour son épreuve à San Francisco. Le Rip Curl Pro Search lavera plus vert que vert ! Pour ce faire, la marque a fait appel à l’ONG « Sustainable Surf » dont la mission a été de « verdir » (sic) le Rip Curl Pro Search qui se déroule « somewhere à San Francisco », à Ocean Beach. Cette compétition a l’ambition de devenir « l’une des plus vertes de l’histoire des compétitions ASP World Tour ». Petit tour d’horizon de toutes les mesures prises pour parvenir à cet objectif :

Utilisation des graisses usées des restaurants de San Francisco pour produire de l’énergie ( 😯 ) : en effet, le biodiesel alimentant les générateurs d’électricité sera fait à partir des déchets de graisse provenant des restaus de la ville grâce au programme « SF Greasecycle » qui permet aux restaurants et aux particuliers de donner leurs huiles de cuisine usagées pour les transformer en biocarburant. Ce biodiesel aurait la réputation d’avoir l’empreinte environnementale la plus faible de tous les biocarburants. Les générateurs marcheront avec un mix de 80% de ce biocarburant et de 20% de carburant fossile. Le tout servant à alimenter en énergie le village de compétition, les installations des surfeurs, des juges, du live webcast…

Une compétition avec zéro déchet (ou presque) : malgré les milliers de spectateurs attendus, un objectif « Zero Waste » a été fixé grâce aux employés « Waste Busters » qui aideront le public à trier ce qui est recyclable et ce qui est compostable des autres déchets dans 3 réceptacles différents. Le but est de réduire de 90% le volume de déchets qui se serait retrouvé à la décharge. Il faut savoir que la ville de San Francisco est déjà très investie dans cette démarche de réduction des déchets et qu’elle demande à tous les organisateurs d’événements de recycler et de composter au maximum.

Les planches cassées seront données à des enfants dans le besoin : du fait de la puissance des vagues à Ocean Beach, il n’est pas impossible qu’il y ait des boards cassées. Plutôt que de finir leur vie en déchetterie, elles seront collectées par l’association ReRip qui les fera réparer et les donnera à des enfants nécessiteux.

Les bannières seront recyclées en housses de planches de surf : une compétition de cette envergure utilise des centaines de mètres carrés de bannière en PVC ou en vinyle. En général, ces bannières ne servent plus à rien et partent à la poubelle dès la fin de l’épreuve. Pas sur le Rip Curl Pro Search 2011 ! Ces bannières y seront « upcyclées » (c’est encore mieux que recycler parait-il, car on en fait quelque chose de plus utile) grâce à The Progress Project.

Des lycras de compétition recyclés constitués à partir de bambou : presque aussi bien que les tops Surf Prevention made in France 😉 , Rip Curl équipera les compétiteurs de « lycras » faits de 61% de polyester recyclé, 27%  de bambou, et 12% de spandex.

Utilisation de bouteilles réutilisables pour étancher la soif des spectateurs et des participants : pour ne pas apporter leur contribution au continent plastique dans l’océan Pacifique, les bouteilles d’eau à usage unique seront bannies. L’eau sera fournie gratuitement par Rip Curl mais, si vous ne possédez pas encore de bouteille réutilisable, Rip Curl vous en vendra une « super cool » sur le site de compétition. Les bénéfices iront à l’association locale SF Surfrider dans le cadre de la campagne Rise Above Plastics.

Circulation facilitée en vélo ou en skateboard : Rip Curl vous proposera des alternatives à la voiture individuelle et à la circulation dense de San Francisco.  Pour ne pas augmenter les risques d’embouteillages, les organisateurs proposent aux spectateurs de se déplacer en vélo ou en skateboard avec un service pour garer leurs deux (ou quatre) roues les 5 et 6 novembre avec l’appui de SF Bicycle Coalition. L’utilisation des transports en commun écologiques de San Francisco est également encouragée.

Last but nos least : l’usage de jet-ski d’assistance pour remonter au pic devrait être banni.

Un bilan carbone sera établi au terme de cette compétition et l’empreinte environnementale incompressible (liée aux multiples avions et autres transports nécessaires pour acheminer tout ce petit monde sur le site par exemple) sera compensée via http://www.carbonfund.org/

Lire aussi : Le Rip Curl Pro Search pas très vert : http://www.terredavenir.org/Le-Rip-Curl-Pro-Search-pas-tres-vert_a881.html
– Verdissement du Rip Curl Pro Search SF : http://sustainablesurf.org/projects/greening-of-the-rip-curl-pro-search-san-francisco/

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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3 Commentaires

  1. On aurait aimé (ou plutôt j'aurais aimé) voir ce genre de dispositif présent à Hossegor le mois dernier. Au lieu de cela, le Quiksilver Pro France est sponsorisé par des véhicules tous terrains alors que la France et le sud ouest possèdent depuis longtemps des routes goudronnées. L'utilisation de jets skis est banalisé même lorsque les conditions sont abordables à la rame. Quand au bilan carbone global, je pense qu'il est catastrophique. Il serait d'ailleurs intéressant de quantifier le coût CO2 de chaque aerial pour cette compétition.

    La compensation carbone est loin d'être idéale (mieux vaut ne pas émettre plutôt que de compenser) mais elle devrait au moins faire l'objet d'une généralisation sur l'ensemble des étapes. En tentant au maximum dans le même temps de limiter les émissions.

  2. Adrien dit :

    En France aussi, et notamment à Hossegor, l'usage d'engins pour pousser le sable à l'océan et tenter de modifier les bancs de sable du spot est en place depuis quelques années…

    Je trouve ça tout bonnement scandaleux !

    Quand on connait les problèmes d'érosion du littoral, dont Hossegor est victime comme la grande majorité des communes littorales, cette pratique devrait être bannie !

  3. steph dit :

    Ok avec Adrien, même problème dans le nord des Landes..;D'un autre coté, les plages sont chaque année plus dégueulasses que l'année précédente! Seringues et contenants pharmaceutiques a gogo, plastiques de toutes tailles…Bien qu'il soit nécessaire de faire bien gaffe, un nettoyage manuel est possible pour une grande part du boulot…En tout cas, le passage systématique et quotidien d'un engin tamisant le sable n'est pas bon pour la plage!

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