Attaques de requins, physalies, algues vertes et autres fléaux sur nos côtes en 2011
Avant de nous plonger corps et âme dans cette année 2012, il est encore temps de faire le bilan de 2011 pour essayer d’en tirer quelques leçons. Les côtes françaises auront été touchées par trois faits marquants : les attaques de requins à répétition à La Réunion, la prolifération des méduses et des physalies dans le sud-ouest de la France et la pullulation des algues vertes en Bretagne à l’origine de la mort de sangliers.
Ces événements en apparence indépendants les uns des autres résultent du dérèglement de notre environnement marin et de son écosystème. Ils ne représentent que la partie émergée de l’iceberg, mais augurent des calamités en cascade dont nous pourrions pâtir dans un avenir proche, si nous ne faisons rien pour changer les choses.
C’est l’homme qui a déréglé l’environnement marin par le biais de ses activités : la surpêche, l’agriculture intensive, la pollution des cours d’eau, l’urbanisation mal maîtrisée des côtes, les choix énergétiques (cf. centrale nucléaire de Fukushima construite dans une zone à risques de tsunami), l’émission des gaz à effets de serre dont les conséquences sont le réchauffement et l’acidification des océans qui contribuent à la mort des récifs coralliens, viviers des océans…
La surpêche et le braconnage ont décimé le milieu de la chaîne alimentaire, ce qui fait qu’aujourd’hui les requins, qui sont tout en haut de cette chaîne, n’ont plus suffisamment de proies dans certaines zones (et s’attaquent à l’homme) et que les méduses n’ont plus de prédateurs pour empêcher leur pullulation… A force de faire n’importe quoi, on risque de se retrouver avec de plus en plus d’animaux nuisibles en bord de mer, alors qu’on réduit dangereusement les stocks de thon rouge et autres poissons menacés d’extinction pourtant indispensables à notre alimentation et à notre santé.
L’homme est fautif et il a le devoir de participer au rétablissement de l’équilibre océanique. On ne peut rester passifs face à ces déséquilibres.
Les politiques semblent impuissants à résoudre ces problèmes : que ce soit pour les attaques de requins à La Réunion, les arrivages de physalies, les plages envahies par les algues vertes, les pics de pollution bactériologique sur les plages en été ou plus récemment le début de marée noire provoqué par le TK Bremen, les autorités n’ont su apporter qu’une seule et unique réponse immédiatement effective : la fermeture des plages.
Et elles n’hésiteront pas à l’avenir à interdire de nouveau leur accès si de nouvelles menaces se présentent. La fermeture de plages est évidemment la pire des solutions qui ne devrait survenir qu’exceptionnellement, si seulement on s’attelait à anticiper et à prévenir les risques qui menacent nos côtes.
Pour ce faire, il faudrait donner les moyens à la recherche de développer nos connaissances sur l’océan, car pour le moment les spécialistes ne sont pas légion et notre ignorance dans le domaine est abyssale. Avant les attaques de requins en série à La Réunion, on ne connaissait rien ou presque du comportement des squales à proximité des côtes, et il a fallu attendre que ces drames surviennent pour activer les recherches scientifiques.
Une fois que nous aurons les connaissances, il faudra encore avoir le courage politique de mettre en pratique les solutions. Et nous avons vu que cela n’était pas si évident… L’épisode des algues vertes a montré que même en connaissant les causes, on hésite à apporter les solutions radicales pour ne pas contrarier certains lobbies.
Les surfeurs doivent se sentir concernés par ces problématiques. Et nous le serons d’autant plus que nous sommes en première ligne pour subir les dommages collatéraux. Tout comme les pêcheurs, les marins, les plongeurs… nous sommes des « gens de la mer » et aujourd’hui, plus que jamais, il faut montrer notre unité face aux dangers qui menacent nos océans. Si nous arrivions à fédérer nos énergies, notre voix pourrait compter face au poids des lobbies. Une fois que les politiques auront compris que nous sommes des citoyens actifs et militants, peut-être commenceront-ils à nous prendre au sérieux et à nous écouter.
L’un des objectifs de Surf Prevention est de sensibiliser la communauté des surfeurs à ces enjeux. Si nous ne nous préoccupons pas de l’environnement maintenant, c’est notre terrain de jeux, notre espace de vie, qui sera condamné, comme l’ont été les spots fréquentés par les surfeurs de Fukushima.
Il est encore temps de se rassembler et de sortir de notre isolement de surfeurs, et peut-être aussi de notre égoïsme. Il faut montrer que nous sommes une communauté unie qui compte et que nous ne sommes pas là que pour nous amuser dans les vagues.
Chaque surfeur peut agir à son niveau, ne serait-ce qu’en ramassant 3 déchets sur la plage après chaque session. Nous pouvons aussi aller beaucoup plus loin en participant au rééquilibrage de notre milieu marin. Une image forte de l’année 2011 restera celle de Sally Fitzgibbons participant à un lâcher de tortues marines au large de Bali, ou encore la tentative maladroite de sensibilisation à une maladie des tortues par Jamie O’Brien…
Sur Surf Prevention cette année, nous utiliserons une voie originale pour sensibiliser à l’environnement marin. Nous montrerons dans le cadre de la surf thérapie qu’un océan préservé peut nous soigner, pour mieux faire comprendre que si on altère ce milieu, c’est notre santé que nous mettons en péril.
Le jour où les océans mourront, il n’y aura plus de vie sur cette planète…
En espérant que la fin du monde ne soit pas pour 2012, je vous souhaite quand même à toutes et à tous, cher(e)s internautes, une excellente année remplie de belles vagues dans une mer saine !
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