The Underwater Project : l’univers sub-aquatique du photographe de surf Mark Tipple
Les surfeurs savent surtout ce qui se passe au-dessus de l’eau. Le monde sous-marin leur est le plus souvent inconnu (sauf pour les surfeurs-plongeurs) et parfois on ne préfère même pas savoir ce qui se trame sous nos pieds à cause de notre crainte des attaques de requins. Mark Tipple documente la vie sous la surface de l’eau. Ce reportage photographique intitulé « The Underwater Project » a pour but d’explorer la relation de l’homme avec l’Océan.
Mark vient d’une famille de surfeurs et d’amoureux de l’océan avec un père surfeur voyageur et un frère, Luke Tipple, biologiste marin, expert des requins avec qui il a été amené à tourner le court-métrage Shark Diver.
Mark Tipple a voyagé en Australie, en Indonésie, dans les îles du Pacifique, au Mexique, en Amérique du nord jusqu’en Alaska… La photographie était un moyen de donner un but à ses voyages aléatoires. Insatisfait par les photos de surf classiques, il s’est vraiment réalisé avec « The Underwater Project ». L’idée lui est venue après avoir été surpris par une série de vagues ; il a alors plongé et il a vu des enfants se faire brinquebaler sous l’eau. Cette vision a été un flash qui l’a conduit à prendre « Escape », la première photo d’une longue série.
Il est intéressant d’étudier ce qui se passe sous les vagues pour mieux comprendre leur dynamique sub-aquatique. On constate que le fond marin n’est jamais loin.
Ce qui plait avant tout à Mark Tipple dans ces photos, c’est la fragilité physique et émotionnelle qu’il arrive à faire ressortir de ces portraits d’hommes confrontés à la puissance des vagues sous l’eau. Ces images font ressortir une tranquillité qui contraste avec la violence de la situation. Cela évoque à Mark Tipple la photographie de guerre où les photographes spécialisés – comme Guillermo Cervera – arrivent à faire ressortir l’émotion brute de personnes qui vivent réellement la situation, sans poser devant un appareil photo. Quand les gens se retrouvent sous l’eau à devoir lutter sous les vagues, ils retrouvent une spontanéité naturelle et les inhibitions sociales tombent. « Sous l’eau, les gens se concentrent sur leur survie, et ils ont autre chose à penser qu’à l’appareil photo : c’est là que les vraies émotions ressortent sans être parasitées. »
Mark est impliqué dans l’humanitaire et s’intéresse notamment aux problèmes sociaux rencontrés par les plus démunis sur cette planète comme le montre son travail dans Gallery for Justice. “J’ai réalisé que les causes humanitaires ne pouvaient être séparées des causes environnementales » Mark Tipple est préoccupé par la pollution de nos océans, le changement climatique et l’acidification qui les menace.
Il a pris conscience que ses images pouvaient aider à sensibiliser le grand public aux enjeux environnementaux qui concernent l’océan. C’est ainsi qu’a commencé le dernier projet de Mark Tipple, la série Ocean où il essaye de combiner son travail humanitaire avec son amour pour l’océan. Cette série « donne à l’océan un visage humain » selon Mark. Elle se concentre sur des histoires de personnes qui ont basé leur vie autour de l’océan : l’océan est leur travail, leur loisir, ou leur moyen de subsistance ; ce sont toutes ces personnes pour lesquelles « l’océan est enraciné dans ce qu’elles sont. »
Il a ainsi passé des semaines à filmer des surfeurs pro, des shapeurs, des photographes de surf, des lifeguards, un pêcheur, un surfeur-baroudeur ou encore une famille fidjienne qui vit de la pêche. Il fera ensuite le portrait de personnes qui sont elles menacées par l’océan, comme celles menacées par la montée des eaux. Il produira chez lui à Bronte ces films de 12 minutes, non seulement pour encourager une introspection sur la place de l’océan dans nos vies mais aussi pour encourager à investir dans la recherche sur les océans.
Plus de photos de Mark Tipple sur : http://www.theunderwaterproject.com
2 Commentaires
De magnifiques photos…
Très créatif et (enfin) du nouveau en matière de photo de glisse !! Sublime !