Au-delà d’une certaine taille de vagues, le jet-ski devient un outil indispensable pour assurer la sécurité dans le très gros surf. De par sa grande manœuvrabilité, le jet-ski permet d’aller récupérer les surfeurs en mauvaise posture dans la zone d’impact et a permis d’éviter bien des noyades. Problème : le jet-ski est un engin motorisé peu écologique et son utilisation pose de gros problèmes sur un spot comme celui de Mavericks en Californie situé sur une réserve marine.

La NOAA (agence fédérale américaine de l’océan et de l’atmosphère) a interdit l’utilisation de jet-skis (PWC ou personal water craft) dans le sanctuaire marin de Monterey Bay où se trouve le spot de Mavericks en raison d’une menace supposée pour la faune marine.

Mais Mavericks est devenu le studio photo de nombreux surfeurs de très grosses vagues depuis des années. Si le pionnier du spot Jeff Clark y a surfé tout seul au péril de sa vie, les surfeurs de gros se sont habitués aux jet-skis qui viennent les récupérer en cas de difficultés. Ils aimeraient même mettre en place des équipes de sauvetage les jours de très gros surf.

Mais ils se heurtent à l’administration de la NOAA qui veut faire respecter l’interdiction. La NOAA avance des raisons environnementales et les surfeurs y opposent des raisons de sécurité.

Les accidents récents nous ont montré qu’un jet-ski pouvait sauver une vie sur ce spot. C’est un jet-ski qui a sauvé l’acteur Gerard Butler en plein tournage, c’est encore un jet-ski qui a sorti Jacob Trette in extremis, et un jet-ski aurait peut-être pu sauver la vie du surfer Sion Milosky mort par noyade à Mavericks.

Le contexte est électrique entre surfeurs et représentants de la NOAA comme on peut le constater sur cette vidéo où deux officiels de la NOAA venus « éduquer » les surfeurs sur l’interdiction d’utiliser un jet-ski se heurtent à un Ken « Skindog » Collins très remonté. Il argue que le surf de grosses vagues est son métier et qu’il compte bien utiliser son jet-ski avec son copilote pour réduire les risques d’accident.

Dans la situation actuelle, les surfeurs risquent des amendes de 500 à 2500 dollars. Là où c’est illogique, c’est que des embarcations plus grandes avec une motorisation au moins équivalente sont autorisées. Mais elles sont fort peu efficientes pour récupérer des surfeurs dans la zone d’impact.

Il faut bien préciser que Mavericks se surfe à la rame, et non en tow-in, et que le jet-ski est utilisé avant tout pour la sécurité, et pour permettre à des photographes de travailler…

Cette interdiction pose clairement la question de savoir s’il faut donner la priorité à l’environnement marin ou à la sécurité des surfeurs. Cruel dilemme dans le cas présent.

Que pensez-vous de cette interdiction ? Êtes-vous plus convaincus par les arguments des protecteurs de l’environnement ou des surfeurs qui veulent ressortir indemnes de leurs sessions à Mav’s ?

Plus d’infos :

http://santacruz.patch.com/articles/noaa-cracks-down-on-of-men-and-mavericks-movie-jet-ski-rescuers

http://www.surfline.com/surf-news/pwc-allowed-at-mavs_52452/

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8 Commentaires

  1. Apparemment la NOAA les a laissés tranquilles pendant la grosse session de mercredi 8 février où on a pu voir quelques jet-skis et d'énormes bateaux dans la passe… : http://www.surfline.com/surf-news/mavericks-swell

  2. mais pourquoi il n'utilisent pas la navette spatial aussi , en cas d'accident , sait-on jamais ?

    (les moteurs) n'ont rien à faire sur les vagues ./

    Plus on repousse les conditions de sécurité, plus on s'expose à celle-ci.

    c sans limite, c comme le dopage, faut savoir s'arrêter.

    L'agressivité du surfeur illustre complètement cette dérive à l'obstination égocentrique polluant les spots de surfe. Où est l'ésprit de fraternité là dedans ?

    Celui qui a la plus grosse ?

    Le plus gros 4X4 ?

    La plus grosse vague ?

    Et alors ?

    Et puis ?

  3. Vincent974 dit :

    "Cette interdiction pose clairement la question de savoir s’il faut donner la priorité à l’environnement marin ou à la sécurité des surfeurs. Cruel dilemme dans le cas présent."
    Ça rappelle une certaine problématique péï …

  4. Fox dit :

    D'accord avec toi David, le surfer me semble bien énervé de bon matin, faudrait qu'il change sa "coco' du matin pour un autre p'tit déj. Cependant la dérive vient des "moteurs" dans des petites ou moyennes conditions, déjà souligné par Guillaume sur le site, et malheureusement illustré par des figures mondiales du surf.
    Le surf à la rame et le tracté sont deux sports différents, espérons qu'on ne nous interdise pas d'aller prendre des vagues à la rame à présent comme ça arrive trop souvent maintenant.
    @+

    • Pichi dit :

      Comme d'autres activités telles l'alpinisme et la voile, le surf expose le pratiquant à un milieu naturel non aseptisé. Une qualité importante du surfer est de selon moi savoir évaluer les conditions et les confronter à ses propres envies/niveau/condition physique pour une pratique responsable.
      Substituer la responsabilité personnelle de chacun face à sa sécurité à un tiers jetski (qui au passage n'est pas sur à 100% pour intervenir au bon endroit au bon moment en cas de noyade)est pour moi un non sens.
      Les motifs invoqués de maintien d’activité pour les photographes pro, surfer de gros et autres zozos me semblent hors sujet.
      Jusqu’où la fuite en avant? Se responsabiliser et se poser les bonnes questions sur ses motivations me paraît être une solution plus pérenne…

  5. nico dit :

    un jet alternatif un peu de fuel et un peu d'électricité..

  6. sangoku91 dit :

    Salut je pose la même question que l'auteur…
    C'est pas très écolo certes mais si cela peut sauver des vies?
    Le parallèle avec l'alpinisme est interressant car on peut utiliser des hélicos pour le sauvetage (pas très écolo).
    Je suis d'accord avec pichi qui parle de responsabilité dans les sports à risques. Mais le prix à payer peut en être lourd…
    La vie d'un surfer a-t-elle plus ou moins de valeur que celle d'un phoque ou d'une baleine…je suis pas assez malin pour répondre….

  7. Guigoon dit :

    Cocasse ! Au pays du tout pétrole et du tout climatisé ,qui consomme près de 40 % du pétrole mondial,on va s'offusquer pour quelques jet-ski qui tournent à Maverick ! Pendant qu'ils polémiquent sur ces broutilles, ça doit leur éviter de parler des vrais problèmes de fond. Ceci dit, le Skindog, il défend avant tout son "buisness" (il ne s'en cache pas d'ailleurs)Même à la rame, on n'est plus dans le surf mais dans l'aire du sport spectacle et des dollars, à la surenchère du toujours plus, tout aussi ridicule et qui a ses limites : jouer avec des vagues aussi violentes et toujours plus grosses, peut se payer le prix fort, jet-ski, ou pas…

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