Physalie : le cas de Jordan dans « Alerte à Hossegor » [Thalassa]
Excellent reportage sur Thalassa ce vendredi 17 février 2012. Dans « Alerte à Hossegor » on vit la vie des sauveteurs de la Plage Centrale d’Hossegor en plein été. On assiste notamment à des sauvetages de baigneurs pris dans les baïnes. La partie la plus intéressante du reportage vient avec le sujet sur les physalies qui reviennent régulièrement sur nos côtes depuis 4 ans et qui ont envenimé l’été de centaines de personnes sur la Côte Atlantique. A partir du cas de Jordan, on comprend qu’une brûlure de physalie peut être beaucoup plus douloureuse qu’une simple piqûre de méduse.
Jordan, 25 ans, se présente sur ses deux jambes au Poste de secours en plein mois d’août alors que l’océan est plutôt calme ce jour-là. Il a des filaments sur tout son corps rougi et très douloureux. Il a du mal à respirer.
Le sauveteur commence par enlever quantités de filaments avec des gants, puis il applique de la mousse à raser pour piéger les fragments restants et l’enlève avec une carte selon le protocole de prise en charge d’une envenimation par physalie.
Mis sous oxygène puis réchauffé avec une couverture de survie par les sauveteurs, le relais est pris ensuite par une équipe du SAMU 64A. Jordan est évacué à l’hôpital de Bayonne où il passera une nuit en observation. Si ce jeune homme en pleine santé s’en sort bien, on imagine les conséquences potentielles de la même brûlure sur une personne plus fragile (enfant, personne âgée, femme enceinte…).
Le Dr Matthieu Coudreuse, médecin urgentiste, explique que les physalies ne sont pas des méduses. On ne sait pas encore d’où elles viennent, pourquoi elles se multiplient à certaines périodes ni si le réchauffement de l’eau a une incidence sur leur prolifération.
Même si la plupart des envenimations n’ont pas la gravité de celle de Jordan, le SAMU a été régulièrement sollicité cet été à cause des physalies. 883 envenimations* par physalies ont été enregistrées cet été dans les postes de secours. Aucun cas mortel n’a été déploré cette année en France.
Source : « Alerte à Hossegor », un reportage de Jean-Laurent Bodinier (Cargo culte productions). A revoir pendant une semaine sur le lien http://www.thalassa.france3.fr/index-fr.php?page=archives&id=376
*nombre probablement sous-évalué du fait de la sous-déclaration des cas les jours d’affluence dans les postes de secours et des victimes se rendant directement chez un médecin ou dans une pharmacie (sans compter toutes les personnes brûlées qui n’ont pas consulté…).
Extrait de l’intervention du Docteur Magali Labadie du Centre Anti-Poison de Bordeaux après le reportage :
« On a eu très peu de cas comme celui de Jordan et même pour des cas comme celui-ci, impressionnant sur les lieux avec une prise en charge correcte, comme cela a été le cas, ce sont des personnes qui restent en général moins de 24 heures à l’hôpital et qui rentrent chez eux sans aucune séquelle. On a eu des cas de personnes beaucoup plus âgées [que Jordan] et qui n’ont pas fait de choses plus graves que ce qu’on a pu voir là.
Ce qui est nouveau, c’est la répétition de l’arrivée des [physalies] et du nombre. Ce qu’on peut faire, c’est éduquer la population et expliquer ce qu’est cet animal : beaucoup d’envenimations sont liées au fait que les gens ignorent ce qu’est cet animal, ne s’en méfient pas et pensent qu’il s’agit de sacs plastiques qui flottent à la surface de l’eau et les saisissent à pleines mains… Connaître l’animal et déjà une bonne chose et ensuite il faut bien comprendre que lorsqu’on est piqué, les tentacules sont adhérentes à la peau et que frotter aggrave l’envenimation. Il ne faut pas frotter. »
2 Commentaires
Ce qui fait pitié, ce sont les planches sur lesquelles est inscrit "rescue" ! On est en France, non ? Alors, que diable, parlons français ! Quitte à mettre aussi "rescue" parceque ça fait bien…mais en ce cas, pourquoi ne pas utiliser des paquebots avec des inscriptions dans toutes les langues ? Une petite croix rouge suffirait à identifier les sauveteurs, même pour le plus idiot des anglophones !!
Pour ton info ces "plaches" dont tu parles sont des paddleboard qui ne sont pas fabriqués en France mais exportés, pour la plupart, de pays anglophones. Et la croix rouge est le symbole d'une célèbre association qui n'a rien à voir avec la surveillance des plages et des sauveteurs en général.