Photo Romain Latournerie - JIR

Les conséquences de ce qu’il faut bien appeler « la crise requin » sur l’Ile de La Réunion se font encore durement ressentir. Les écoles de surf sont les premières à en pâtir avec une chute de 50% de leur activité, quand elles n’ont pas mis la clé sous la porte. Cette crise aura eu au moins un avantage : celui de mettre à profit le temps libre des moniteurs pour tenter cette expérience de faire surfer des personnes souffrant d’un handicap mental comme l’explique cet article de Romain Latournerie paru dans le JIR.

En partenariat avec l’ALEFPA (Association laïque pour l’Education, la Formation, la Prévention et l’Autonomie), l’école de surf Ride On Surf School a accompagné un groupe d’adolescents présentant un autisme ou une déficience intellectuelle (liée à une maladie orpheline, un syndrome d’alcoolisation foetale…) pour s’initier au surf sur le spot de Trois-Bassins.

Il s’agissait d’une véritable expérience de surf thérapie (amélioration de l’état de santé par le surf) dont les résultats ont été probants, voire même surprenants d’après les témoignages des encadrants.

L’enseignante Anaïk Gendreau, porteuse du projet au sein de l’Institut Médico-Éducatif Edmond Albius de Saint-Paul, a observé des comportements nouveaux et a déclaré : « Ils sont vraiment bien dans l’eau. Ces deux garçons-là, vous voyez, ils sont vraiment très caractériels d’habitude. C’est l’effet des médicaments. Mais aujourd’hui, on voit qu’ils sourient, qu’ils sont calmes. Ils se sentent bien« .

Le plaisir de surfer malgré le handicap - Photo Romain Latournerie - JIR

La sécurité était un élément essentiel de ce stage. Un groupe d’une quinzaine d’adolescents a évolué au niveau de la zone de « la poussette » de Trois-Bassins adaptée aux débutants. Deux apnéistes ont assuré la surveillance du spot et surveillé l’arrivée éventuelle d’un requin : ces surveillants sont mis à la disposition des écoles qui ont signé une convention par les clubs de surf.

Les adolescents ont beaucoup apprécié ces moments dans les vagues qui leur ont donné le sourire et beaucoup d’enthousiasme ; même les plus réticents étaient beaucoup plus à l’aise le lendemain et on a pu observer une nette progression des jeunes d’un jour à l’autre, y compris chez ceux atteints de troubles moteurs.

Pierre Thomas de Ride On Surf Scholl a été très agréablement surpris :  « Très honnêtement, certains s’en sortent même mieux que des adultes qu’on peut avoir parfois en cours. Ils arrivent à adapter leurs mouvements pour pallier leur handicap. Regardez-la cette petite Malgache qui en plus ne parle pas français. On ne communique que par gestes et pourtant, elle se lève déjà toute seule sur la planche, elle trouve son équilibre ».

« On voit cette sensation de la première vague dans leur regard, dans leur sourire » déclare Pierre Thomas. « Pour nous qui avons plus l’habitude de travailler avec des ados compétiteurs qui critiquent toujours les vagues, qui deviennent blasés, c’est une belle expérience. Ces enfants-là sont novices, ils n’ont pas le même rapport à l’océan, ils prennent beaucoup de plaisir, ça se voit, et on sent que ça va les marquer à vie ».

L’expérience a été tellement concluante qu’une pérennisation est envisagée. Anaïk Gendreau a déclaré qu’il n’était pas toujours facile de trouver un sport qu’ils peuvent tous pratiquer à cause des limites imposées par chaque déficience. Mais avec « un encadrement un peu plus serré, avec du matériel adapté, des consignes simples et un travail sur le ressenti, on y arrive » confirme Pierre Thomas.

Photo Romain Latournerie - JIR

 

Note de Surf Prevention : l’un des objets de l’Association Surf Thérapie dont le site Surf Prevention est partenaire est justement d’étudier les bienfaits du surf sur la santé et de les faire reconnaître par les autorités de santé pour qu’un jour des séances de surf thérapie soient prises en charge, comme cela va se faire pour le vélo. C’est avec l’évaluation d’expériences comme celles-ci que l’on arrivera à démontrer qu’une bonne session de surf vaut parfois mieux qu’une boîte de médicaments

Crédit photos Romain Latournerie – JIR

Article Source : « Surf et déficience intellectuelle : c’est possible » par Romain Latournerie : http://www.clicanoo.re/319324-surf-et-deficience-intellectuelle-c-est-possible.html

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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6 Commentaires

  1. sangoku91 dit :

    salut
    c'est une belle initiative en effet.
    bravo!

    Keep surfing

  2. drakkars dit :

    hum …….
    Vu le niveau de débilité de certains de mes collègues de surf, le hadicap mental n'est pas un obstacle au surf …..

    LOL

  3. Eric 974 dit :

    lol Drakkars,je pense vu le niveau de certains locaux […] que t'as raison

    y pas plus de requins selon le marquage :
    http://www.linfo.re/-Societe-/Pas-de-requins-sede

    les ecoles de surf ont créé cette situation en hurlant "au loup"

  4. Jared dit :

    tennis shoes on a surfboard? at least she's having fun.

  5. Nat dit :

    Superbe initiative. Et quel soleil dans le coeur de ces jeunes. Moi je le vis très souvent avec ma fille trisomique qui s'éclate en biscotte. Bravo Bravo !
    Nat

  6. Farjon Thierry dit :

    Bonjour.

    Belle initiative! La mer apporte beaucoup a la santé;
    Il existe plusieures thérapies marines: La dolphinothérapie existe et a aussi des bienfaits extraordinaires pour les autistes par exemple.
    La thérapie par le surf est super; Pour un humain lambda n’habitant pas au bord de la mer, le surf st un véritable défi d’équilibriste!

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