Nous parlions de la pollution des eaux de baignade sur nos côtes. Voici un exemple concret pour illustrer les « solutions » inventées pour contourner la nouvelle réglementation qui entrera en vigueur en 2015. Nous avions déjà parlé du délistage des plages ; la commune de Bidart a eu une autre idée : dériver la pollution charriée par sa rivière Uhabia un peu plus loin en mer !

Pour solutionner le problème de pollution engendré par sa rivière, il a donc été décidé à Bidart de rejeter les eaux contaminées 500 mètres plus loin dans la mer. Comment cela va-t-il se passer concrètement ? En cas de pluies suffisamment importantes (sauf risque d’inondation) et de risque de pollution, la rivière Uhabia sera contenue par une porte à clapets qui fera barrage (cf. photo). L’eau sera stockée dans son lit naturel et dans un bassin de stockage de 35.000 m³. L’eau polluée – et non traitée – sera ensuite relarguée pendant la nuit (!) à 500 mètres au large et par 15 mètres de profondeur grâce à l’émissaire. Le but étant que la pollution soit diluée suffisamment loin du rivage pour que les analyses pratiquées en bord de plage le lendemain matin restent dans les nouvelles normes imposées.

Cela paraît totalement aberrant, et pourtant ce projet est bien en cours de réalisation en ce moment-même.

Malheureusement, ce projet n’a pas cristallisé contre lui l’opposition des associations environnementales, comme cela s’est produit pour le saumoduc d’EDF dans les Landes. Peut-être que le projet de Bidart a été occulté par celui d’EDF ou insuffisamment médiatisé pour attirer l’attention du grand public. Toujours est-il qu’aucune action n’a été entreprise pour manifester contre ce projet scandaleux du point de vue environnemental. Même Surfrider Foundation ne s’y est pas opposé

La plage de l’Uhabia (prononcez « Ouhabia ») pose problème depuis de nombreuses années. On sait la rivière du même nom régulièrement polluée, à tel point que les locaux l’évitent de peur de contracter une infection dans l’eau. Comme le spot du Furoncle à Anglet proche de l’embouchure de l’Adour, celui de l’Ouhabia est un point noir sur la côte basque depuis des années. Pour avoir vécu plusieurs étés à proximité de ce spot, je sais de quoi je parle. Je n’y ai d’ailleurs jamais surfé, même quand les vagues avaient l’air bonnes.

Quand les nouvelles directives européennes sur la qualité des eaux de baignade ont été décidées, on savait bien que l’Uhabia ne remplirait jamais les critères requis en l’état actuel des choses. Dans un premier temps, la plage de l’Uhabia a mystérieusement disparu de la liste des plages analysées… Mais quand il a été clair que l’Uhabia n’échapperait pas à cette nouvelle réglementation, les élus au pied du mur ont dû trouver une solution dans l’urgence. Au lieu de tout faire pour régler au plus vite les sources de pollution bien identifiées (certaines exploitations agricoles, déchetterie…) qui contaminent la rivière, cette solution palliative improbable a été trouvée : fermer une porte à l’embouchure de la rivière en cas de pollution et dériver l’eau insalubre à 500 mètres du bord !

Quand j’ai entendu parler de ce projet dans un article du Canard Enchaîné, je n’y ai d’abord pas cru. Cela paraissait tellement invraisemblable au milieu de tous les beaux discours ambiants sur la préservation de l’océan. Je me suis donc rendu à la réunion d’information publique organisée par la mairie de Bidart pour en avoir le coeur net.

La réunion s’est déroulée en plusieurs séquences. D’abord, on a rassuré les administrés sur le fait que cela n’allait rien leur coûter, ou presque (la facture d’eau ne devrait pas augmenter). Ensuite, on leur a expliqué que si on ne faisait rien, ils risquaient de perdre de l’argent, chiffres à l’appui. Rendez-vous compte, la saison touristique pourrait pâtir d’une fermeture de la plage ! Une étude sur l’impact économique d’une fermeture de plage commandée par la commune de Bidart a estimé qu’une baisse de la fréquentation de 5% entraînerait une perte de « valeur ajoutée » de 1.384.000 € par an. L’exemple de la marée noire du Prestige a même été pris pour rappeler qu’elle avait entraîné une baisse de fréquentation de 15% à l’été 2003. Les élus ont ensuite rappelé que ce n’était pas de leur faute, mais de celle de leurs prédécesseurs qui n’ont rien fait… A leur décharge, il faut quand même rappeler que si l’embouchure de la rivière se trouve bien à Bidart, ce sont toutes les communes de son bassin versant qui sont concernées (à savoir Arbonne, Ahetze, Arcangues, Saint-Pée-Sur-Nivelle).

Ils ont insisté sur tout ce qui serait entrepris sur le bassin versant pour faire passer la pilule amère. C’est d’ailleurs sur ce « Contrat de Bassin » que Surfrider s’appuie pour ne pas s’opposer à ce projet. Mais à partir du moment où la porte à clapets et l’émissaire seront en place et que les analyses seront « bonnes » entre guillemets, plus rien n’obligera à se hâter à prendre les mesures indispensables en amont…Et on pourra toujours se trouver de bonnes excuses pour repousser les travaux (la crise économique par exemple).

Nous sommes bien en 2012 dans une région qui prône dans un discours de façade la protection des océans. Mais quand il s’agit de s’attaquer aux problèmes de la pollution marine à bras le corps, on opte pour une solution cache-misère qui ne fera que repousser un peu plus loin dans l’océan les pollutions bactériologiques et chimiques.

Les élus qui prennent ce genre de décisions, et les citoyens qui les cautionnent, n’ont qu’un raisonnement à court terme : « il faut sauver la prochaine saison touristique à tous prix !« . Mais j’ai une question à poser à ces gens-là : que vous restera-t-il le jour où le tourisme s’étiolera et que l’océan sera irrémédiablement pollué, à part vos yeux pour pleurer ? C’est l’Océan qui est notre véritable richesse sur la Côte Basque, et nous ne pouvons plus nous permettre de continuer à le polluer de cette manière. Il faut le sanctuariser tout de suite et maintenant, avant que de nouvelles directives encore plus restrictives venant de Bruxelles nous interdisent de nous y baigner ou d’en consommer le poisson.

Des représentants des pêcheurs ont d’ailleurs rappelé à quel point leur métier était menacé sur la Côte Basque. Ils ont rappelé que des poissons descendaient et remontaient la rivière (montaison et dévalaison des anguilles argentées, des civelles…) et qu’ils pourraient être gênés par la porte à clapets, malgré des passes à poissons prévues.

Les instigateurs de ce projet ont bien compris que ce n’est pas la panacée, mais il ne prennent pas conscience de la gravité du problème éthique et environnemental posé. Qu’est-ce qui empêchera à l’avenir d’autres communes de faire pareil ? A quoi servent les analyses des eaux de baignade si on va refouler les eaux contaminées à distance ? Les analyses devraient être effectuées en sortie d’émissaire.

Que vous polluiez l’océan au bord ou au large : cela revient au même ! C’est même pire en fait car on va contaminer le milieu encore plus en profondeur. Et c’est dans cet océan que l’on va ensuite pêcher les poissons que l’on mange encore, mais pour combien de temps ?

Pour mettre la poussière sous le tapis et ne rien résoudre au problème, des millions d’euros sont dépensés (7 millions d’euros rien que pour le dispositif de gestion des flux de l’Uhabia). Et rien ne dit que l’émissaire résoudra le problème, les courants marins pouvant toujours ramener la pollution vers le bord. De plus, ce système n’est prévu fonctionner que pendant la saison estivale et pas plus de 28 jours par an.

Il est tout de même rassurant de constater que les internautes sont globalement outrés par cette affaire comme on a pu le lire dans les réactions sur Facebook. Malheureusement, les surfeurs et les usagers de la mer à l’année n’ont pas voie au chapitre sur ce genre de dossiers.

Maintenant que ce projet est lancé, il n’y a plus qu’à espérer que cette porte à clapets ne reste en service le moins longtemps possible et que le travail du contrat de bassin réalisé en amont portera ses fruits dès les prochains mois.

Cette histoire ne concerne pas exclusivement la Côte Basque, mais elle pourrait intéresser toutes les communes littorales soumises à la pollution des eaux de baignade et qui pourraient être tentées de cacher ou de dériver la pollution plutôt que de la traiter.

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Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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21 Commentaires

  1. Et l'Uhabia n'est qu'un petit fleuve côtier de 15 km comme le rappelle la vidéo…

    Imaginez le travail qu'il y aura le jour où on s'attaquera à la décontamination des grands fleuves de France…

    Une petite cartographie des pesticides dans nos cours d'eau pour se faire une idée : http://eau-evolution.fr/doc/articles.php?lien=eau

    Et pour les autres polluants chimiques : http://eau-evolution.fr/doc/articles.php?theme=mi

    ça fait peur.

    • goldy_40 dit :

      Je me suis souvent promené, le matin, sur cette plage libre, avec ma chienne.

      Je ne peux que regretter ce qu'elle semble être devenue depuis.

      Par analogie, les bassins de retenue de Biarritz, creusés sous le casino et qui stockent les eaux de pluie, lors de fortes précipitations, utilisent un procédé très voisin. Et eux n'ont pas d'autre solution car ce sont les eaux qui ruissellent sur le goudron qu'ils stockent ainsi avant de les évacuer plus tard.

      Je pense que la solution est autant en amont qu'en aval. Agir sur les causes de pollution, qui semblent cernées, et évacuer ce qui ne peut être traité autrement, plus loin en mer, là où le courant latéral jouera au maximum. On ne fait pas mieux à la Hague, avec les déchets radioactifs…

      Si quelqu'un a mieux à proposer, je reste preneur.

  2. Surfrider 64 dit :

    Bonjour Guillaume,

    si l'on est bien d'accord sur l'aspect aberrant du projet de portes à clapet sur l'Uhabia, je me permets au nom de Surfrider de préciser et de redire ici le point de vue exact de l'association (qui soit dit en passant n'est ni le gendarme de la mer, ni la conscience supérieure des océans, mais un regroupement de militants qui agissent au mieux et ne demandent qu'à être rejoints par des centaines de bonnes volonté pour faire mieux encore. Nos portes sont grandes ouvertes, venez ! ).

    Surfrider ne s'oppose au projet d'assainissement de l'Uhabia dans sa globalité, telle que défini dans le contrat de bassin signé par les communes concernées (Bidart, Ahetze, Saint Pée, Arbonne et Arcangues) et les pouvoirs régionaux (Etat, Région, Département…), à savoir la mise aux normes et le raccordement au réseau de traitement des eaux d'une soixantaine de propriétés en amont de l'embouchure, sources de pollution bactériologique.

    Acceptant ce contrat de bassin dans sa globalité (parce qu'il a le mérite de s'attaquer enfin au problème de pollution bactériologique de l'Uhabia), nous regrettons cependant la construction de la porte à clapets, au motif de l'artificialisation du littoral et du choix prioritaire d'une solution pour répondre à un impératif saisonnier de seuil de pollution fixé par une directive européenne plutôt que dans le cadre d’une démarche écologique pérenne et innovante prenant également en compte la réalité de la pollution physico-chimique des cours d’eau.

    Je tiens également à rappeler que nous avons demandé la possibilité de siéger en tant qu’observateur aux réunions des membres du contrat de bassin et d’avoir accès aux résultats d’analyses effectuées par l’exploitant à l’entrée et à la sortie de l’émissaire, que nous suivrons la réelle mise en place des soixante points d'assainissement en amont… et que nous n'hésiterons pas à nous manifester si le contrat de bassin n'est pas appliqué dans sa totalité.

    Vous pouvez lire le dossier complet consacré à l'assainissement de l'Uhabia à cette adresse : http://surfrider64.com/2012/01/29/assainissement-

    Enfin pour finir, je vous invite à venir surfer les vagues de l'Uhabia et des Embruns (qui ne sont pas si mauvaises)… sauf les jours de grande pluie ! Vivement que cela change !

    F.V.

    • En fait, il y a 2 projets en 1 :

      – le "contrat de bassin" avec lequel tout le monde est d'accord ;

      – la porte à clapets et tout le système visant à modifier le flux de l'Uhabia par jours de pluie dans le seul but de contourner les analyses ;

      On a l'impression que le premier projet est là pour faire oublier le second et "noyer le poisson".

      A vous lire Surfrider64, on se rend compte que l'on dit la même chose mais il est décevant que vous n'adoptiez pas une position plus ferme à l'encontre de ce projet qui pourrait ouvrir une boîte de Pandore : qu'est-ce qui empêchera d'autres communes de faire pareil à l'avenir ? Pour "régler" le problème de la pollution des eaux de baignade, il suffira de faire construire un émissaire suffisamment long pour diluer la pollution au large et le tour sera joué.

      Ce procédé est malhonnête et ne résout en rien le problème global de la pollution de l'océan. Cela permet juste de casser le thermomètre pour ne pas voir la fièvre. Déjà que les analyses des eaux de baignade sont faussées à partir du moment où on n'y recherche pas les polluants chimiques, si en plus on ne les effectue qu'à distance des sources de pollution, elles ne servent plus à rien.

      Surfrider milite pour la reconnaissance de "zones d'activités nautiques" plutôt que des seules "eaux de baignade" pour les analyses, mais comme le rappelle le waterman Rico Leroy sur Facebook il y a aussi des stand-up paddle et des pirogues qui passent au large des plages et qui seront exposés aux rejets de l'émissaire.

  3. Je partage la position de FV de Surfrider. Je regrette qu'on n'ai pas attendu qq mois de plus le résultat du travail fait en amont, quitte à ne pas ouvrir la plage de l'Uhabia durant l'été 2012. Mais de grands ingénieurs en ont décidé autrement dans leurs bureaux !
    Au vu des analyses pratiquées 2 fois par mois depuis Octobre dernier, il apparait que l'eau de baignade de cette plage est une des plus saines de la Côte Basque ( voir http://www.surfrider.eu/fr/laboratoires/laboratoi… A qq centaines de mètres plus au nord, le ruisselet Lamoulie, qui serpente au pied de la Cité de l'Océan avant de se jeter entre les plages d'Ilbarritz et de la Milady, est bien plus pollué! Mais ici, personne n'en parle !!

  4. ECHO Biarritz dit :

    Mieux vaut prévenir que guérir et anticiper les catastrophes plutôt que de proposer des solutions qui dès le départ ont leurs limites et leurs risques de dérapage…
    Comment noyer le poisson, les politiques manient très bien la technique…
    On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas! De l'argent, des cerveaux, ce n'est pas ça qui manque pour trouver de réelles solutions alors où sont les personnes concernées?

  5. JM64 dit :

    L'article ne précise pas que l'adjoint au maire qui défend ce projet est également vice-président du conseil d'administration de Surfrider Foundation. Cela ne constitue-t-il pas un conflit d'intérêts ?

    • Adrien dit :

      Surfrider compte aussi une conseillère municipale de Biarritz dans son conseil d'administration et un conseiller régional dans son équipe technique !
      J'en oublie peut être…

      Là, on touche du doigt un réel problème…

      … et loin d'être isolé !

      Il y a un paquet de fonctionnaires qui sont aussi élus…

      Mais on s'éloigne un peu du sujet, là ! 😉

    • Surfrider 64 dit :

      Surfrider n'a jamais caché ce conflit d'intérêts, il est même mentionné en ouverture du long article consacré à l'assainissement de l'Uhabia sur notre site : http://www.surfrider.eu/fr/laboratoires/laboratoi

      Au risque de se répéter, les paroles et les actes de Surfrider ne sont pas divins. Il sont simplement ceux de personnes engagées (bénévolement pour la plus grande majorité) du mieux qu'elles peuvent dans la protection de l'océan… avec parfois des erreurs et des contradictions.

      Encore une fois, nous invitons toutes les bonnes volontés à nous rejoindre pour faire plus, pour faire mieux…

  6. surff64 dit :

    Certes, les eaux ne sont pas traitées mais c'est mieux que de ne pas agir et de regarder cette pollution sans rien faire.
    De plus, ce fleuve est pollué par une forte urbanisation en bord de mer. Toutes ces maisons et appartements ne sont que profits pour les agences immobilières qui se moquent des graves conséquences que cela implique et que doit supporter l'environnement et plus précisément l'Océan, source de production d'O2 de notre atmosphère! (Sans penser aux plages pour satisfaire aux exigences touristiques qui est tout à fait secondaire).

  7. Dans Sud-Ouest, on peut lire que " [le maire de Bidart] a encore enfoncé le clou sur la nécessité de ces grands travaux menés par l'agglomération Côte basque Adour : « Il faut être responsable. Par temps sec, l'Uhabia est irréprochable, mais en cas de fortes précipitations, les escherichia coli arrivent, et on sait que les normes européennes drastiques auraient pu entraîner des fermetures de plage. Maintenant, le risque est écarté, sans pour autant polluer l'océan, car l'eau saumâtre détruit ces bactéries ». "

    Encore une fois, les pollutions chimiques qui persistent dans l'environnement et contaminent la chaîne alimentaire sont totalement occultées.

    Comment peut-on dire que le risque est écarté alors que l'on ne recherche même pas ces polluants dans l'eau (pesticides, détergents, hydrocarbures, médicaments, etc.) ?

    Aujourd'hui, les analyses des eaux de baignade sont faussées par leur caractère très incomplet, et les "solutions" apportées sont inappropriées pour résoudre le problème de pollutions qui ne se limite pas – loin s'en faut – à la présence d'E.Coli dans l'eau…

    http://www.sudouest.fr/2012/06/26/tout-est-pret-p

  8. Adrien dit :

    Nous en sommes toujours au même point…

    Les risques de la contamination chimique des eaux de baignade sont encore méconnus, mais d'éminents médecins/chercheurs/scientifiques préfèrent les négliger aujourd'hui.

    Pourquoi auraient-ils tort, au fond ?

    Le baigneur/surfeur a juste besoin de se doucher à l'eau claire pour éliminer tout risque. Sa peau est une formidable barrière, certes pouvant être attaquée par une atteinte aiguë de type biologique ou bactériologique (ce qui est "mesuré et contrôlé" aujourd'hui – méduses, algues, bactéries), mais très imperméable aux atteintes diffuses de type chimique (quelques picogrammes de substance chimique extrêmement dangereuse étalé sur le corps ou dilué dans un verre d'eau que l'on boit ne rendront jamais malade).

    Je ne parle pas de la contamination de l'environnement et de la chaine alimentaire, qui existent clairement, mais cela dépasse le cadre de la "Surf Prévention".
    La pollution chimique est un problème à l'échelle mondiale, et qui touche la Nature et l'Homme, pas uniquement quelques baigneurs/surfeurs…

    Vos messages sont trop négatifs et catastrophistes !
    Vous devriez plutôt informer que l'on peut se baigner tranquillement quand il fait beau, qu'il vaut mieux attendre un peu avant de se baigner après une forte pluie, et que dans tous les cas, il faut veiller à se rincer après la baignade.

    Ce serait quand même mieux que de dire que les pouvoirs publics mentent, ne font rien, cachent la vérité, que l'on va droit dans le mur et que l'on va tous mourir dans d'atroces souffrances.

    • Pour les polluants chimiques, des doses infimes peuvent suffire à jouer le rôle de perturbateurs endocriniens.

      On ne risque pas grand chose sur le moment à se baigner dans une eau polluée chimiquement, à part des allergies de contact de plus en plus fréquentes après un bain, mais ce sont surtout les effets à long terme qu'il faut considérer, tout en sachant que cette pollution chimique se retrouve dans l'eau "potable", dans l'air, dans l'alimentation…

      L'océan devrait être un espace sanctuarisé pour lequel on se donne les moyens de lutter contre TOUTES les pollutions, et non pas seulement contre les bactéries fécales…

      L'océan mérite que l'on se donne d'autres moyens que ces solutions palliatives qui ne visent qu'à répondre à une directive largement insuffisante pour garantir la qualité des eaux de baignade et notre santé.

      Tu dis toi-même Adrien "Je ne parle pas de la contamination de l’environnement et de la chaine alimentaire, qui existent clairement".

      C'est bien cela qui nous préoccupe le plus pourtant.

      • Adrien dit :

        Il faut donc commencer à la source.

        Il faut détruire (et ne pas vendre, sinon, quelqu'un d'autre va s'en servir !) votre SUV diesel, dont les gaz sont cancérogènes (et là, c'est prouvé scientifiquement !), et dont la plupart des composants sont dans votre liste noire de substances chimiques à surveiller.
        Mais comment détruire un véhicule sans émettre de pollution ? Personne ne sait faire…

        L'idéal serait bien évidemment d'aller au travail à pied… Mais quel travail ne nécessite pas d'énergie, d'ordinateur, de papier ? Aie…

        Faire ses courses, à pied, aussi, c'est bien ! Pour toute la famille, sans emballages (même les emballages recyclés, et/ou biodégradable, nécessitent de l'énergie et des process polluants pour les fabriquer) c'est pas très facile à transporter ! Et puis, zut, ce sont des camions qui approvisionnent les boutiques… Tant pis ! Vive la chasse et la cueillette !

        Boire de l'eau potable, en bord de mer, ça demande un effort supplémentaire, car il faut aller la puiser dans des endroits qui ne sont pas soumis à son influence…

        Le pipi et le popo, si on les met dans un trou, recouvert de sciure de bois, c'est pas trop mauvais pour l'environnement, c'est sûr !
        Le problème, c'est quand on a une densité en ville de 2500 hab/km2, ça fait beaucoup de popo au même endroit… Les ennuis commencent !

        Mais en étant écolo au point de vouloir revenir au développement social, économique et industriel du Moyen Age, fini le surf ! il va falloir chasser et pêcher pour vivre !

        Je pousse volontairement la caricature !
        L'Homme a un impact négatif sur la planète, et ça ne s'arrangera jamais, même si on peut essayer de le limiter (et ce n'est pas gagné !).
        Chacun peut essayer de faire des efforts, mais la tendance a peu de chance de s'inverser, c'est tout !
        Sanctuariser les Océans ? C'est une excellente idée ! En attendant, ce n'est pas pour demain, alors apprenons à vivre avec ces changements et changeons avec…

        Je répète, il y a des messages positifs à faire passer malgré tout…

  9. Krusty dit :

    L'homme est le cancer de la planète. Le cancer meurt avec son hôte.
    Ca te va comme message positif Adrien? J'ai un resto bio et végétarien à Bidart et les réactions blasées défaitistes et complaisantes comme les tiennes j'en entends tous les jours. Tu illustres bien ton manque évident de volonté dans tes tournures de phrases (on peut essayer) NON mon p'tit gars on FAIT et si chacun FAIT ça CHANGE! C'est toute la différence entre le politiquement et financièrement correct qui tue cette planète à petit feu et le NO COMPROMISE de sea shepherd, entre les ventre mou et la rébellion, choisis ton camp mec y'a pas d'alternative.

    2012!

  10. Adrien dit :

    Une action concrète : http://www.sudouest.fr/2012/08/30/ecolos-les-vach
    Dommage que Surf-Prévention n'ait pas publié cet article.
    Mais c'est vrai que parler de choses positives n'est pas vraiment le style de la "maison"…

  11. Lu dans la Semaine du Pays Basque:

    "Les portes à clapets installées à l’estuaire de l’Uhabia viennent de passer leur premier examen en « live » avec succès. Le système s’est mis en route jeudi dernier, après les fortes averses qui venaient de s’abattre sur le littoral basque. L’eau a été déviée toute la matinée vers l’émissaire en mer qui l’a rejetée 500 mètres au large. On attendait donc avec impatience les analyses du lendemain afin de savoir si les Escherichia Coli, habituellement amenées vers la plage par le lessivage des grandes pluies, avaient été éliminées.

    Les analyses ont dépassé les espérances les plus optimistes : moins de dix unités pour 10 millilitres d’eau au bord de la plage, alors que la norme européenne la plus drastique (applicable en 2015) est de 500. Le maire du village n’a pas caché son soulagement : « pour la première fois depuis longtemps, on a pu ouvrir la plage de l’Uhabia à la baignade au lendemain de fortes précipitations, c’est un vrai plaisir » a confié Emmanuel Alzuri."

    Source: http://www.lasemainedupaysbasque.fr/2012/09/03/13

    • Ils envoient l'eau polluée au large, et ils arrivent à faire passer ça pour une prouesse technique dans les médias…

      Pour vouloir dire quelque chose, les analyses devraient être réalisées en sortie d'émissaire PENDANT les rejets pour connaître la pollution réelle relarguée dans l'océan.

      • Mathieu dit :

        Suite à la fermeture des portes, il y a eu un petit reportage également sur France 3 Euskal Herri. La chose qui personnellement m'a frappé se sont les derniers mots de la journaliste:
        "Ces portes ne seront en service que pendant la saison estivale".
        Infos/Intox?

        • Adrien dit :

          La qualité des eaux de baignade n'est contrôlée QUE pendant la saison estivale (juin à septembre)…

          Donc, la porte ne servant qu'à cela, elle est désactivée hors saison.

          C'est bien dommage, mais au moins, Surf Prévention ne peut pas reprocher à la Ville de Bidart de "polluer" l'océan pour protéger la plage !

          8 mois sur 12, La porte ne peut pas fonctionner, et cet été, elle n'a été actionnée qu'1 ou 2 fois (mais elle est entrée en fonction en aout).
          Pour un été "normal", elle devrait servir moins de 10 fois…

          10 jours de fonctionnement sur 365, ce n'est pas non plus un bouleversement catastrophique du transfert de flux de pollution qui, au lieu de se faire directement sur la plage, se fait à 500m du bord…

          D'un autre côté, dépenser 8 ou 10 millions d'euros pour un truc qui ne sert que 10 jours/an, ça peut paraitre beaucoup !
          Visiblement, ils ont dû calculer que le fait d'avoir une plage interdite à la baignade de manière permanente couterait beaucoup plus cher à tout le monde (baisse de CA pour les hoteliers, restaurateurs, loueurs d'appart, commerces, surf shops, écoles de surf, etc) !
          Tout cela est donc bien fait pour les locaux et l'économie locale !

          Par contre, les investigations et les travaux pour tenter de régler les problèmes de pollution chronique, eux, se poursuivent toute l'année ! 😉

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