Podologie : traumatologie du pied du surfeur

Ecrit par Surf Prevention.com / Dans ACTUALITES, Pathologie du surfeur / avril 20, 2012

Le surfeur doit prendre soin de ses pieds qui sont un peu ses « outils de travail » sur la planche. Nos pieds sont soumis à une variété de petits bobos et de traumatismes plus sérieux, comme le montrent les résultats d’un travail effectué par l’étudiant en podologie Antoine Sylla dans son mémoire intitulé : « Pathologies du membre inférieur liées à la pratique du surf et incidences posturales. »

Un questionnaire a été rempli par des moniteurs de surf et des licenciés de clubs (École de surf Surfescapade, Montalivet Surf Club, Carcan Surf club, Hourtin Surf Club, Tao Magic Glisse à Hossegor, Aloha Surf Club de Seignosse) et des compétiteurs du Pôle France Espoir de la Fédération Française de Surf. Les réponses au questionnaire ont été recueillies durant l’été 2010 auprès d’une population de surfeurs venant de milieux socioprofessionnels différents.

Sur une centaine de réponses, le nombre d’années de pratique va de 3 ans au minimum à 42 ans au maximum, avec une moyenne de 11,5 ans d’années de pratique. 70% des individus interrogés pratiquaient d’autres sports de manière régulière. 79% n’ont jamais consulté de pédicure-podologue.

Dans l’échantillon de surfeurs interrogés 85% pratiquaient le shortboard, 33% le longboard et 2% le paddle board.

72% utilisent un grip sur leurs planches dont 26% pour l’adhérence qu’il procure, 25% pour le repère et le confort de l’appui, 17 % pour la butée arrière qui empêche le pied de glisser lors des courbes serrées et des phases verticales, 4% pour le soutien de voûte qu’il procure au pied arrière.

Parmi les problèmes rencontrés par les surfeurs au niveau de leurs pieds, ont été signalées :
• Des épines d’oursins dans les pieds ou les genoux pour 54% des surfeurs ;
• Des piqûres de Vives : 63% ;
• Des incrustations de morceaux de verre : 25% ;
• Des coupures d’ailerons : 78% ;
• Des mycoses dues au port de chaussons : 17% ;
• Des hyperkératoses sous les zones d’appuis : 41% ;

D’autres types de lésions ont aussi été mentionnées, telles que des hématomes sous-unguéaux, des entorses métatarso-phalangiennes (principalement la première) dues aux leash et aux défauts d’ancrage des pieds sur la planche lors du redressement, des zones de frottement douloureux et hyper kératinisées (dues au grip), des lésions cutanées diverses (dues aux ailerons, aux rochers, aux coraux, à la planche …) qui ont une tendance à ne pas cicatriser.

Ont également été signalées des entorses lors de la pratique du surf : 13% ont fait part d’ entorse au genou (le ligament collatéral médial et le ligament croisé antéro-externe ont été le plus souvent atteints, quand la précision a été fournie) ; 9% des personnes ont témoigné d’ entorses au niveau des chevilles. Dans la majorité des cas, ces entorses se sont produites lors de réceptions de manoeuvre(s), de manoeuvre(s) poussée(s) à l’ extrême ou par écrasement de la vague au niveau de la zone d’impact.

Quelques cas atypiques de fractures ont été rapportés : fracture bimalléolaire de la cheville, fracture des sésamoïdes, fracture d’une rotule, fracture de la première phalange de l’hallux, une fracture lombaire de L1.

Les surfeurs sont également sujets aux douleurs : 28% déclarent des lombalgies pendant et/ou après une session (à cause de la position allongée et en permanence hyperlordosante), 5% déclarent des gonalgies (douleurs des genoux), 5% mentionnent des paresthésies au niveau des orteils (pendant l’hiver), 4% font état de douleurs au bassin lorsqu’ils sont assis sur la
planche.

7% des surfeurs de cette étude mentionnent une hypertrophie cutanée au niveau de la surface de contact entre la planche et les dernières côtes (11eme et 12eme), 6% se plaignent d’hypertrophie de le première métatarso–phalangienne et d’hallux valgus douloureux lors de leur pratique (généralement au niveau du pied arrière)

Sur le même sujet, lire aussi :
– les problèmes rencontrés par les surfeurs au niveau de leurs pieds.
– la fasciite plantaire du surfeur.