Nous sommes très concernés sur Surf Prevention par les conséquences de la surpêche. Nous avons donc été logiquement intéressés par la bande-annonce de ce film-documentaire intitulé « The End of The Line » qui a pour ambition de faire comprendre l’ampleur du problème au grand public.

Le film voudrait faire prendre conscience de la surconsommation de poisson au niveau mondial en utilisant l’exemple de l’extinction imminente des stocks de thon rouge liée notamment à l’augmentation de la demande occidentale en sushis, ou encore des conséquences néfastes de la prolifération des méduses sur la vie marine. Même s’il est bien précisé que le film n’est pas contre la pêche ni contre la consommation de poisson, il fait redouter les conséquences liées à la déplétion des réserves halieutiques.

Pour Loïc, l’un de nos fidèles internautes, passionné de voile et d’océan, qui est allé voir le film à l’Atalante à Bayonne, la projection et la conférence-débat ne l’ont pas « emballé », c’est le moins qu’on puisse dire. Il nous raconte ce qu’il a pensé du film et pourquoi il considère que le message a du mal à passer.

Si vous avez vu le film, n’hésitez pas à poster votre avis dans les commentaires.

Jeudi 6 Juillet. 20 h. J’arrive devant le cinéma. La promesse d’une soirée intéressante m’enchante. Je suis en avance, trop même. Qu’importe. Je me dis qu’avec un sujet pareil, je risque ne pas pouvoir m’asseoir. The end of the line, enfin… Ouverture des portes de la salle à 20 h 35. Il y a déjà un peu de monde, mais difficile de se faire une idée, les espaces étant réduits. Ca arrive,encore, à 20 h 50 pour un début programmé à 20 h 45. Une demie salle, tout au plus. Merde, je suis le seul “jeune” ??? Ouf, non, nous devons être au moins 4 ou 5. Ah, la soirée démarre. Une représentante de Greenpeace, une femme pêcheur de Saint-Jean-de-Luz et le distributeur français du film sont là. Ils se présentent. Inintéressant. Je me remémore les images du teaser, violentes, choquantes. Ce reportage va être bien mené, c’est sûr… Je ne suis pas venu voir Bambi, je veux en savoir plus sur le devenir de nos océans, de nos réserves, de notre planète. Nous nous attachons chaque jour un peu plus à détruire consciencieusement notre environnement, je veux comprendre ce que nous faisons si bien pour y arriver (j’en ai déjà une vague idée), je veux des réponses chiffrées. “ Ça va le faire”, c’est certain.

21 h. C’est parti. Beaux fonds marins, gorgones et autres poissons exotiques et crustacés aux noms imprononçables (nous aurions pu en parler, mais ce n’est pas l’objet ici), mérous se succèdent. C’est beau, splendide. A ce moment-là, on ne se pose pas, je ne me pose pas de questions sur l’intérêt de mettre ce genre d’images dans un film traitant essentiellement de surpêche et de sauvegarde des océans. Une interview, une autre, quelques images, quelques données chiffrées intéressantes, interview, images, interview, chiffres … Il fait chaud dans la salle, et le film n’aide pas à rester éveillé. Le supplice va durer 1h 20. Générique de fin, lumières, chouette, place au débat !!!! Enfin, si on peut appeler ça un débat.

Ça démarre sur les chapeaux de roues (crevées) avec un point sur le label MSC, un programme de certification qui reconnaît et valorise la pêche durable. La représentante de Greenpeace nous apprend que tout ça, c’est de la poudre aux yeux, que ce label est essentiellement attribué à de gros groupes industriels voire même il y a peu de temps à une pêcherie de requins, SIC !!! On nous raconte des mensonges dans ce si beau film-reportage, ou Greenpeace à oublié l’objet de leur venue ici ? J’avoue me sentir un peu perdu, et la sensation d’être pris pour un jambon commence à poindre le bout de son rostre.

Et les réjouissances ne vont pas s’arrêter là. On nous conseille désormais de diminuer drastiquement notre consommation de poisson : “on en bouffe trop”, paraît-il… Quelques 35 kg / an / personne. Et tout ça devant les yeux songeurs d’une représentante des pêcheurs de Saint Jean de Luz ! Ambiance au ciné !!! L’honneur des pêcheurs va-t-il être sauvé ? Oui, une réaction !!! Pas extraordinaire, mais là quand même : notre pêcheuse de Saint Jean de Luz nous explique qu’il ne faut surtout pas arrêter de manger du poisson, mais qu’il faut privilégier la pêche locale, le poisson de saison, pêché par des petits bateaux, des ligneurs. J’approuve à 100 %. A mon sens, le problème n’est pas d’arrêter de manger du poisson mais de commencer à manger du poisson issu de pêche durable. Pas la peine de faire un film pour arriver à cette conclusion, qui finalement reprend parfaitement les enjeux principaux.

2 ou 3 bras se lèvent, il va y avoir des questions. Euh, ils ont regardé le film avant de poser la question ? La réponse y est donnée 10 fois dedans… Ils ont fait pire que moi, ils se sont assoupis pendant la projection ? Je reste encore un peu, au cas où… Entre blabla mou et propos pas franchement indispensables, je commence à trouver le temps long, très long. Sauvés par le blanc !!!! C’est l’heure, plus personne n’a rien à raconter, déjà que peu de gens avaient des choses à dire. Greenpeace était venu uniquement pour “mordre” et éviter de nous donner des choses intelligentes à nous mettre sous la dent et Mélanie Laurent pour … se montrer ???

Il me semble, et ça n’engage que moi, que les problèmes sont mal posés ici : on ne traite que le côté industriel, mais on ne traite quasiment pas de l’axe pêche locale, on nous montre des courbes avec une consommation de poisson en forte croissance, mais on ne nous confronte pas au mangeur de poisson moyen pour savoir ce qui le motive à manger tant de poisson (hormis l’accroissement de la population, qui ne justifie pas à lui seul cette surpêche). Je dois encore rentrer chez moi. Oh non, ce n’est pas loin. 10 minutes à pieds, tout au plus. Mais après ce que je viens de subir, c’est déjà bien trop…

Continuons à manger du poisson, du bon poisson, du poisson de saison, pêché dans la vraie mer, dans les vrais océans, par des petits pêcheurs. Mon poissonnier propose en quasi totalité du poisson issu de pêche responsable. Certains jours, l’étal est plein, d’autres, il n’y a presque rien dessus. Ce pauvre homme a été obligé de mettre une petite pancarte pour expliquer aux gens que quand il fait mauvais temps les pêcheurs ne sortent pas forcément, qu’il y a une saisonnalité et qu’il est normal d’avoir de petites quantités… Éduquons nos gamins, nos amis, nos parents. Responsabilisons-nous !!!

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Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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8 Commentaires

  1. Adrien dit :

    Et moi, je rêve de pouvoir faire comme mon voisin, qui pêche lui-même ses poissons…

    Mais il est à la retraite !

    • dav dit :

      Pas besoin d'être a la retraite, le weekend s'est fait pour cela, tu prends un harpon et une combi et tu vas pecher en apnée basta.

  2. nicomessanges dit :

    Pourrions nous établir des systèmes de jachères océaniques ? avec une participation active de tous les pays concernés et de tous les intervenants liés de près ou de loin à la pêche ,essayer d'adopter des comportements raisonnables , couper des arbres puis en replanter, idem pour la pêche ,surement une utopie face aux gains démesurés des bateaux usines ou autre ,c'est toujours cet appât du gain grandissant qui engendre toujours plus vite l'appauvrissement des ressources vitales de cette planète de nos océans de nos mers.Un effort de tous est nécessaire commençons par nous sentir tous responsables face à tous nos gestes quotidiens ,un petit début vaudra toujours mieux que l'approche d'une grande fin.

  3. Chistophe dit :

    euuuuh, c'est quoi le but de cet article ?…ca me rappelle un autre article de "surf prévention" ("Aux défenseurs des requins qui vont à la corrida") aussi vide de sens et sans intérêt…

    la majorité des gens achète le poisson en supermarché, donc du poisson issu de pêche industrielle. Si on veut freiner cette surpêche, il faut bien évidemment diminuer sa consommation de poisson tout comme il faut diminuer celle de viande.

    En l'état actuelle de la demande, les petits pêcheurs seuls ne pourront pas répondre à la demande….donc le film pointe le vrai problème, il faut diminuer sa consommation, et ce sur tous les plans !!!

    • dav dit :

      j'irais même plus loin, arretons de faire des enfants, baissons la natalitée en France on est trop d'humains sur la planete, les océans vont bientôt être a sec. On entretient la misère.

  4. Félix dit :

    Ca commence à me gonfler en ce moment de voir des SIC partout….

    Pour rappel :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Sic

    Ici : pas de citation => pas de (sic).

    Si l’auteur pense vraiment que le lecteur est trop stupide pour détecter une bonne grosse ironie, il n’a qu’à écrire "LOL !!". Mais pas "SIC !!", par pitié !

  5. roland dit :

    je trouve que felix a raison (sic) Il dit "ça commence a me gonfler " (sic) .ça me rapelle un gros jour a huntington beach ,calif (sic) ,le gars du parking a dit "sic man ,sic ! those waves are sic (sic) "

  6. RV dit :

    Tout est dit ici, dès 1861 (La mer, Jules Michelet):
    « La mer, qui commença la vie sur ce globe, en serait encore la bienfaisante nourrice, si l’homme savait seulement respecter l’ordre qui y règne et s’abstenait de le troubler. Il ne doit pas oublier qu’elle a sa vie propre et sacrée, ses fonctions tout indépendantes, pour le salut de la planète. Elle contribue puissamment à en créer l’harmonie, à en assurer la conservation, la salubrité. Tout cela se faisait, pendant des millions de siècles peut-être, avant la naissance de l’homme. (…)

    A la haine de la nature qu’eut le moyen âge, s’est ajoutée l’âpreté mercantile, industrielle, armée de machines terribles, qui tuent de loin, tuent sans péril, tuent en masse. A chaque progrès dans l’art, progrès de barbarie féroce, progrès dans l’extermination. Exemple : le harpon lancé par une machine foudroyante. Exemple : la drogue, le filet destructeur, employé dès 1700, filet qui traîne, immense et lourd, et moissonne jusqu’à l’espérance, a balayé le fond de l’Océan. (…) Des espèces s’enfuirent de la Manche, passèrent vers la Gironde. D’autres ont défailli pour toujours. (…)
    Il faut que les grandes nations s’entendent pour substituer à cet état sauvage un état de civilisation, où l’homme plus réfléchi ne gaspille plus ses biens, ne se nuise plus à lui-même. 11 faut que la France, l’Angleterre, les États-Unis, proposent aux autres nations et les décident à promulguer, toutes ensemble, un Droit de la mer. (…)
    Il faut un code commun des nations, applicable à toutes les mers, un code qui régularise, non-seulement les rapports de l’homme à l’homme, mais ceux de l’homme aux animaux. Ce qu’il se doit, ce qu’il leur doit, c’est de ne plus faire de la pêche une chasse aveugle, barbare, où l’on tue plus qu’on ne peut prendre, où le pêcheur immole sans profit le petit qui, dans un an, l’aurait richement nourri, et qui, par la mort d’un seul, l’eût dispensé de donner la mort à une foule d’autres. Ce que l’homme se doit et leur doit, c’est de ne pas prodiguer sans cause la mort et la douleur. »

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