On entend les surfeurs de la côte aquitaine s’en plaindre de plus en plus souvent: « les vagues sont de moins bonne qualité ces derniers temps« .
Ayant entendu ce genre de plaintes depuis que je fais du surf, j’avoue ne pas avoir pris le problème au sérieux initialement. Les surfeurs ont la fâcheuse habitude de dire que « c’était mieux avant » (quand ils étaient jeunes, l’année dernière, ou avant que vous n’arriviez sur le spot…) ceci étant partiellement lié à l’amnésie du surfeur.
Même si on manque de données objectives sur la qualité des vagues pour confirmer le phénomène, il semblerait qu’il y ait un réel problème. Les spots aquitains sont-ils malades ? Les vagues ferment-elles plus qu’avant ?
Deux articles faisant état de la dégradation de la qualité des vagues ont été publiés cet été dans le journal Sud-Ouest: l’un avançait que les vagues sont de moins bonne qualité à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), l’autre qu’il y avait moins de bonnes vagues à Lacanau (Gironde) ces dernières années. Et les vagues de La Gravière pour ce « Quiksilver Pro France 2012 » font penser qu’il existe également un problème dans les Landes.
Le problème n’est pas le manque de vagues (ces dernières saisons ont été au contraire très riches en houles sur la côte Atlantique), mais le fait qu’il est de plus en plus difficile de trouver des spots où les vagues ouvrent sur une longue distance.
Si l’on excepte les spots de roche du sud qui restent des valeurs sûres, il semble moins évident de trouver de bons bancs de sables. Les spots où les vagues ferment en barre sont par contre légion (ce sont les fameux closeouts ou « closiers »).
Cette journée du mardi 2 octobre 2012 nous a fourni un exemple caricatural de la situation. Malgré une houle très longue et bien calée de 2m50+, on s’est quand même retrouvé avec des vagues de shore break difformes qui fermaient avec une violence inouïe à La Gravière, faisant reporter à plusieurs reprises le début de la compétition. On est bien loin des vagues qu’on est en droit d’espérer avec de telles conditions de houle. Idem pour les premiers jours de la compétition. Les rides sont très courts et il n’y a même pas la possibilité de placer une figure avant que la vague ne ferme (sauf quand on s’appelle John John Florence).
Quand on met des pros dans ces conditions, ils arrivent quand même à assurer le spectacle en réussissant des tubes profonds dans des vagues qui ferment. Mais les surfeurs Owen Wright, Josh Kerr et Damien Hobgood ont pris de sévères wipeouts aujourd’hui en partant la tête en bas. En plus de ne pas être plaisantes à surfer, ces vagues qui ferment sont plus dangereuses. Un surfeur amateur aura beaucoup plus de chances de se faire mal dans ces vagues.
Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer la raréfaction des fonds favorables aux vagues qui ouvrent: désensablement, artificialisation du littoral, responsabilité des digues, modification de l’orientation des houles…
S’agit-il juste d’une mauvaise passe pour les spots de sable du Pays Basque, des Landes et de la Gironde ? Les bonnes vagues reviendront-elles comme ce fut le cas à Mundaka ?
Si vous surfez ou avez eu l’occasion de surfer dans la zone, pensez-vous aussi que les vagues n’y sont plus ce qu’elles étaient ?
Vidéo de Bruce Irons – Quiksilver Pro 2004.
Quik Pro 2012.
