Alexandre, auteur du blog mydadisarider.com a entamé un changement de vie: il a décidé de tout mettre en œuvre pour adopter l’Attitude Glisse et  vivre comme un waterman. Il se propose de nous livrer ici son analyse de la pratique du surf et de ses vertus pédagogiques. Pour quelles raisons apprendre le surf, ou le faire apprendre à ses enfants ?

1. L’humilité:

Le surf nous apprend à être humble, du débutant au champion.
Si on ne l’est pas, la nature nous rappelle vite à l’ordre. Force des vagues, courants, froid, chaleur, rochers, récifs, la liste est longue, et tous ces paramètres sont à prendre en compte avant de se mettre à l’eau. Notre intégrité physique en dépend. La force de la nature dicte sa loi et il faut se rappeler sans cesse qu’elle est supérieure à la nôtre, même pour les plus aguerris.

2. La persévérance:

Parce que savoir surfer ne se fait pas en un jour. L’apprentissage est long, difficile.
Il est difficile sur le plan physique, mais aussi technique. Il faut savoir passer et jongler avec les phases de progression, d’euphorie et de stagnation, voire même de déception.
Il n’est pas rare, surtout au début, de passer deux heures dans l’eau à ramer, et de ne prendre que 3 ou 4 vagues. Il faut alors positiver et se dire que la prochaine session sera meilleure, qu’on progresse dans la douleur, qu’à entraînement difficile, guerre facile.
Bref, le surf, c’est une leçon de vie !

3. La santé:

Surfer rend fort, physiquement ET psychologiquement.
Physiquement, le haut du corps est particulièrement sollicité. Et si la ceinture abdominale et les jambes le sont moins, ces zones corporelles doivent être travaillées pour pouvoir accomplir correctement les bons gestes techniques.
De plus, les efforts liés à la pratique du surf allient travail d’endurance, de résistance, de vitesse et de puissance. Le surfer est un sportif accompli.
L’alimentation joue également un rôle très important, car le surf est un sport à haute dépense énergétique.
Le surf apprend à écouter son corps et à mieux le connaître.
Plus anecdotique, les bienfaits de l’eau de mer sur le corps humain ne sont plus à démontrer :
– favorise la cicatrisation* ;
– protège contre les infections ORL ;
– dégage les voies respiratoires ;
– participe au bien-être (les minéraux et les ions négatifs de l’eau de mer pénètrent par la peau et par les voies respiratoires, une quinzaine de minutes suffisent) ;

4. Le respect:

De la nature, parce qu’elle est plus forte que nous.
De l’autre qui a énormément à nous apprendre. Et des règles à respecter pour pouvoir pratiquer (les règles de priorité notamment).
Le surf apprend aussi à respecter son corps. Échauffements et récupération sont indispensables pour enchaîner les sessions, sous peine de blessures longues à se rétablir, telles les tendinites.

5. Le partage

N’en déplaise aux défenseurs du localisme, je persiste et signe, le surf est une activité de partage :
– soif de liberté: le surfeur aspire à être un homme libre. Et la liberté rapproche les êtres humains, profondément.
– goût du voyage: pour chercher de nouvelles vagues. Voyager c’est aller vers l’autre.
– le surf ne s’apprend pas seul: pour progresser, on regarde les autres, on échange avec les autres : sur la technique, les spots, les conditions du jour, les dangers, comment la vague fonctionne, etc.

6. L’adversité:

En surf, rien n’est gratuit, rien n’est facile.
Le surfeur se bat à chaque instant :
– contre lui;
– contre les éléments;
– contre les autres pour prendre la vague en respectant les règles de priorité.

7. Le lâcher prise:

Parce que rien n’est couru d’avance, malgré tout l’acharnement que l’on a pu y mettre. Chaque jour amène des conditions différentes, et plus délicat encore, chaque vague est différente. La pratique du surf réclame d’accepter l’inconnu, de sortir de sa zone de confort.
Le lâcher prise n’est possible que si la confiance en soi est présente. C’est une qualité précieuse dans la vie de tous les jours.
Lâcher prise, ou qualités d’adaptation, j’ai longtemps hésité. La différence entre adaptabilité et lâcher prise réside dans la confiance en soi nécessaire pour laisser faire. Je crois que le lâcher prise convient mieux aux sports de glisse, dans lesquels la maîtrise à 100% est rarement possible, de fait de l’environnement, changeant sans cesse.

Le surf et sa pratique véhicule donc des valeurs essentielles à la vie en société. Ses vertus pédagogiques sont nombreuses, et collent parfaitement aux sujets d’actualité.

C’est une vision personnelle, peut-être idéaliste, inspirée par ma pratique et celle que j’observe chez mes mentors. Bref, le but de cet article n’est pas de faire une thèse mais de partager quelques réflexions avec vous et de convaincre ceux qui hésitaient encore à se jeter à l’eau. On se retrouve à la patouille !

J’ai quand même envie de vous poser une dernière question : et vous, qu’est-ce qui vous a poussé à vous mettre au surf ?

*dans certaines conditions uniquement (par application locale et brève d’une eau de mer parfaitement pure).

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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15 Commentaires

  1. Adrien dit :

    Quand je lis ce genre d’articles, ça me fait penser à une nouvelle de Paulo Coelho : c’est beau et poétique…

    Mais cela n’a pas grand chose à voir avec la réalité réelle du Monde qui existe vraiment !

    Sans vouloir être méchant, c’est vrai que le « rêve » est bon vendeur quand on veut gagner de l’argent sur un blog.

    Après, puisque vous demandez l’avis des lecteurs, moi, vivant et surfant sur la Côte Basque et le Sud des Landes, ma liste des vertus ne comporterait pas :
    – « l’humilité » : d’autres appellent ça la trouille ! Moi, je commence à être « humble » au-dessus de 2m,
    – le « respect » de l’autre : taxer, snaker, ramer comme si la vie en dépendait pour être mieux placé que le voisin, gueuler sur le pauv’ débutant, tout ça n’existe pas, en fait ?,
    – le « partage » : uniquement entre potes, et encore, s’il n’y a pas trop de monde à l’eau ! N’importe qui peste quand il vient de passer 10 minutes tout seul sur un beau peak et que d’autres viennent le squatter.

    Quant à la « Leçon de Vie » et le « Lacher prise », ces termes et leurs définitions sont trop lyriques pour moi…

    J’ai commencé à surfer car j’habitais au bord de l’océan, que c’était un sport de plein air, et que ça faisait peur à ma maman…
    Je continue car j’aime ça, c’est gratuit et je peux le pratiquer avec des potes, c’est tout !

    Pour finir, toutes ces vertus que vous défendez ne sont pas propres aux watermen ! Pourquoi ne seraient elles pas aussi valables pour ceux qui font du jogging, du vélo, etc ?

    C’est certainement la faute aux Tontons Surfeurs et aux grandes marques, qui arrivent à faire croire au surfste, depuis 40 ans, qu’il est un demi dieu !

    • Alexandre dit :

      Merci pour ton commentaire Adrien !
      L’idée n’était pas de décrire la vie de tous les jours, mais de prendre un peu de recul et de réfléchir à ce peut apporter le surf. Après chacun y prend ce qu’il veut. Cette vision est personnelle.
      Avant d’avoir la trouille au dessus de 2m, tu as été débutant, et de plus petites conditions ont du te poser des difficultés. Avec l’expérience, tu as repoussé tes limites.
      Malheureusement, effectivement, la taxe existe. Et gueuler sur le pauv’débutant je l’ai déjà aussi vécu. Tu cautionnes ces agissements ?
      Effectivement ces valeurs ne sont pas propres aux watermen. Mais elles sont rarement mises en valeur dans nos sports.
      Merci pour ta contribution, et profites de la chance que tu as de vivre au bord de l’océan !

    • jojo dit :

      complètement d’accord avec toi pour la côte basque!
      Les surfers labas se prennent tous pour kelly slater.
      mais il suffit de partir dans les pays du nord (ou juste le nord de la france) avec du respect pour les locaux et c’est pas loin d’être vrai cet article! Et ça fait beaucoup de bien de prendre l’air et de se marrer a l’eau!

  2. Marine dit :

    C’est un peu tiré par les cheveux cet article, mais bon.
    La santé c’est une valeur?

  3. Ferdi dit :

    belle blague.

    • Alexandre dit :

      Beau commentaire…

      • Ferdi dit :

        Je ne suis pas contre cet article, bien au contraire, le surf m’a apporté énormement dans la vie … mais je le trouve juste en complet décalage avec la réalité à l’eau.

        Pourquoi ?! Car il ne se passe maintenant plus une session de surf sans qu’on tombe sur des cas de « débiles » ou de « surf rage », même au fin fond de la forêt ou sur les derniers « spots tranquilles ».

        Les seuls sessions ou l’on est tranquille, c’est au large quand il y a « plus de deux métres cinquantes », car pas beaucoup de ces « surf (z)héros » n’osent s’y frotter …

  4. Merci à Alexandre pour cette contribution qui nous amène à réfléchir sur les valeurs qu’implique le surf.

    Globalement d’accord avec ce qui est écrit, sauf peut-être en ce qui concerne l’adversité. Je crois que le vrai « waterman » ne lutte CONTRE rien ni personne. Il compose AVEC les éléments, avec les autres surfeurs, et il refuse tout esprit de compétition avec l’océan. « He just goes with the flow » 🙂

    • Alexandre dit :

      Merci pour cette précision. Je crois que tu as raison.
      Alors « adversité » pourrait être remplacé par « goût de l’effort » ou « dépassement de soi ».

    • Jacques dit :

      Complètement d’accord ,je pense en effet qu’il faut ôter l’adversité, et comme le dit assez justement Baleine ceux qui ne respectent pas ces valeurs ce sont les Beaufs et ça malheureusement il y en a de tous les niveaux et dans tous les domaines si on se fie à certains commentaires..Plus simplement c’est une question de maturité je pense et ça n’a rien a voir avec l’âge , il y a des gamins qui ont un total respect et des « vieux » de 25 ans qui sont largués.Pour certains une vie ne suffit pas à acquérir cette maturité ou cet état d’esprit .C’est pour ça que c’est intéressant de voir qu’on est plusieurs ,voire nombreux à partager la même vision , et c’est aussi le but ne pas laisser se détériorer un héritage lié à l’esprit du surf .Oui forcément ça peut paraitre prétentieux pour certains qui n’ont pas la volonté de faire l’effort de s’engager aussi bien éthiquement que physiquement mais c’est juste nécessaire.

  5. baleine dit :

    Je trouve cet article plutôt bien. Chacun est libre (ou non) de se respecter des lignes de conduites. Après, c’est sûr, on peut vivre ou non au bord de l’océan et taxer, raler sur les débutants, ne pas savoir dire bonjour au pic parce qu’on considère qu’on est le local ou qu’on peut penser (seulement) avoir le niveau d’un pro et faire son beauf, mais ceux qui sont comme ça ne se respecte pas eux mêmes! c’est leur droit !

    A chacun son libre arbitre….

    Je préférai un débutant sympa à l’eau à kéké qui surfe correct et qui a la grosse tête, s’habille brander des pieds à la tête.

    Anecdote : un jour j’ai croisé un gamin de 15/17 ans, qui m’avait taxé. Je lui ai courtoisement dit et il ne m’avait pas vu. Ca arrive…Bref, on a surfé ensemble ensuite en respectant les règles. Ce gamin avait un pur niveau : 360, roller à midi, petit air. il n’avait pas besoin de taxer pour prendre de bonnes vagues. C’est la classe…après,je radote, mais chacun son libre arbitre…

  6. Jo dit :

    Je vous trouve dur avec l’auteur. Certes, ce que vous dîtes tous est assez vrai : rivalités, localisme, regards de travers lorsqu’un mec arrive à l’eau, intolérance envers les débutants etc etc… Mais il faut aussi savoir trouver les « vrais » moments du surf. Je m’explique : il est évident que se foutre à l’eau à Hossegor au mois d’août est pas vraiment propice à une bonne ambiance. On compte jusqu’à 100 mecs par vague, dont la plupart viennent surfer deux semaines par an avec les dents qui rayent le banc de sable et sont prêt à tout pour avoir LA vague qui les fera se sentir important tout le reste de l’année. Tout le monde s’échauffent alors, eux, les locaux, les débutants, les papys… et c’est l’enchaînement de merde.
    Maintenant, si on prend le temps de surfer le reste de l’année, et pas seulement quand il fait beau, chaud et que des tas de petits culs en bikini font bronzette sur la plage, on retrouve les vrais valeurs du surf : tout le monde échange, on se laisse les priorités et les vagues si on voit qu’un autre mec la prendra mieux ou en a vraiment envie, les bons laissent les débutants se faire plaisir sur des vagues etc etc etc… Et en cas de tensions, les choses se règlent avec un petit « Excuses-moi », « Pas de problèmes t’en fais pas. »

  7. Alex dit :

    J’arrive après quelques années de retard, mais je tenais à confirmer : excellent article ! Les valeurs que vous décrivez reflètent le surf comme je l’ai toujours considéré, même si, comme il a été dit, certains prennent ça comme un sport lambda voire comme un défi quant au marquage de territoire primitif et absurde. Ex-local et ayant surfé durant plus de 25 ans sur la Côte Basque et le Sud des Landes, je viens d’être muté sur la côte méditerranéenne, près du Cap D’Agde (de bons petits spots par vent sud-est malgré les préjugés sur la Méditerranée). Je suis également père de deux enfants et bien malgré cela, je leur enseigne déjà les fondamentaux du surf, et ça passe inéluctablement par l’état d’esprit, le comportement et donc le respect tant des éléments que des autres surfers. J’ai commencé préalablement avec le skate et ils remettent à leur place les proprios de spots « autoproclamés », pour le bonheur des autres débutants. J’espère que ma maigre contribution vis-à-vis de ma descendance permettra un petit changement des mentalités qui polluent la noblesse des sports de glisse en général.

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