La course à des combinaisons plus « vertes » se poursuit : Patagonia a annoncé en novembre la sortie d’une nouvelle gamme de combinaisons pour 2013, élaborée à partir d’une matière différente du néoprène. Reconnue pour son engagement social et environnemental, la marque américaine avait déjà reçu en 2006 le prix de l’Innovation Ecologique EuroSIMA pour ses combinaisons alliant néoprène et laine Mérino.

Quatre ans de recherches ont été nécessaires à Patagonia et à son partenaire Yulex (spécialiste américain en bio-matériaux) pour obtenir une matière première répondant au cahier des charges de la combinaison de surf.

Parthenium argentatum, c’est son nom, ou plus simplement « Guayule », est à la base de leur trouvaille : il s’agit d’un arbuste non comestible, originaire du Mexique et aujourd’hui assez répandu (sud des US, Argentine, Moyen Orient, Chine, etc.). Si ses propriétés sont étendues (bio carburant potentiel, matière première pour pneus, etc.), l’arbuste permet aussi et surtout d’obtenir du latex, matière qui au terme d’un processus de transformation peut être utilisée pour les combinaisons.

Les avantages du Guayulum Surfum : sa culture nécessite peu d’eau, peu de pesticides et offre de bons rendements. Il s’affiche donc en alternative écologique aux matières premières classiques du néoprène que sont le pétrole et le calcaire, et dont on parlait l’année dernière. Si l’étude des impacts réels de la production de ce latex est néanmoins toujours en cours, le végétal marque un autre bon point: à la différence d’autres caoutchoucs, celui produit par le Guayule ne causerait pas d’allergies au contact de la peau.

Pour le moment, Patagonia a retenu un mix 60% Guayule/40% néoprène sur les prototypes testés par le team. Les 1ers résultats semblent prometteurs avec des combinaisons 30% plus stretch que les modèles actuels de la marque… Et une odeur 100% nature puisque la matière dégagerait un parfum d’eucalyptus (ou de forêt de pins selon les goûts).

Les 1ers modèles grand public seront distribués au Japon à l’été 2013, avec une petite série de custom aux US en parallèle. On devrait les voir arriver en France à l’automne.

A noter que si Patagonia est aujourd’hui à l’origine de cette innovation, des échanges sont prévus avec les autres marques du secteur afin de diffuser le concept…Pour une industrie surf ayant fait appel au néoprène depuis plus de 50 ans, la nouvelle est donc de taille.

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7 Commentaires

  1. Alexandre dit :

    Il me semble que Matuse proposait aussi un néoprène plus « nature »…
    Espérons que ce ne soit pas que du marketing.

    • David dit :

      Sauf erreur le néoprène Matuse est élaboré à partir de calcaire, comme pas mal de marques aujourd’hui.
      En faisant ce choix plutôt que le pétrole, certains en ont profité pour « marketer » leur combis comme « verte » alors que ce n’est pas forcément le cas…

  2. NICO dit :

    « il s’agit d’un arbuste non comestible » donc encore des terres cultivables en moins pour la bouffe ou de la déforestation en plus . Je dis ça mais j ai pas LA solution

    • David dit :

      En fait le guayule pousserait dans des régions arides, sur des terres peu cultivables
      Pas de concurrence avec l’alimentation à priori (cf bio-carburants) mais à vérifier

  3. Mr S dit :

    s’il arrive à faire des combis plus strech c’est pas mal parce qu’au début je visais une R3 et après l’avoir essayer j’ai decider que je serais moins frileux, ou que je ferais des sessions plus courtes parce que les R3 sont de veritables armures.
    La R2 est vraiment bien niveau strech chaleur qualité de fabrication c’est top, m’enfin vu ce que j’ai débourser pour l’acheter j’espère ne pas avoir à acheter celle en cactus,donc on vera la combinaison ultime dans 5 ans lol

  4. HK dit :

    Ce n’est pas du marketing. Effectivement le guayule vient du désert mexicain, et produit un caoutchouc à la fois souple et résistant avec la particularité d’être hypoallergénique, idéal pour les combis! Ils l’utilisent pour des pneux, des préservatifs et tous ce qui concerne le matériel chirurgical alors pourquoi pas les combis? Des essais sont en cours en Europe et notamment en France,au niveau production seulement; pour la transformation faudra être patient. L’objectif est de développer cette production en complément de celle de l’hévéa qui nécessite des pratiques peu respectueuses de l’environnement et qui connaît actuellement des problèmes sanitaires. Un moyen de préserver l’environnement, de maintenir l’agriculture et de diminuer les utilisations massives du pétrole pour le caoutchouc! Ms il faudra être patient avant que se soit démocratisé!Pour info tout ce qui est fait en caoutchouc nécessite un minimum de 20% de caoutchouc naturel plus il y a du caoutchouc nat plus votre matière est souple et resistante ms plus chère! Voilà pour l’info!

  5. Le NY Times a fait tester les nouvelles combinaisons Patagonia d’origine végétale:

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