Photo IMAZ PRESS REUNION
La nouvelle attaque de requin ayant conduit ce jour au décès d’un homme de 36 ans pratiquant le bodyboard sur la plage des Brisants a ravivé la polémique sur la crise requin qui sévit à La Réunion.
Comme souvent, les autorités ont pointé du doigt l’imprudence supposée du surfeur. La préfecture a évoqué dans un communiqué des « conditions de pratique défavorables. » La sénatrice Jacqueline Farreyrol a même parlé « d’imprudence fatale » en estimant que la victime était passée « outre les interdictions et recommandations pourtant visibles et connues de tous. »
Toute la question est de savoir si ce touriste en vacances avait bien reçu – ou non – l’information du risque encouru en se mettant à l’eau sur ce spot ce jour-là. Avait-il connaissance du drapeau orange signalant le risque requin ? En connaissait-il la signification ? Si le risque requin était particulièrement élevé ce jour-là, comment la victime a-t-elle pu utiliser une planche de location, comme certains medias l’indiquent ?
Avant de parler d’imprudence fatale, et par respect pour la victime et sa famille, il serait bon d’attendre de connaître les réponses à toutes ces questions.
La victime s’était mise à l’eau en plein milieu de journée, à un horaire réputé comme étant le moins dangereux (on a suffisamment reproché aux surfeurs attaqués précédemment d’avoir l’inconscience de se mettre à l’eau en fin de journée NDLR).
Comment peut-on encore mettre en cause la responsabilité première d’un surfeur dans une zone où le risque est devenu si important qu’elle est maintenant classée dans les 3 destinations les plus à risques d’attaques de requins du monde avec Port St Johns en Afrique du Sud et Recife au Brésil ?
Avec autant d’attaques aussi graves en si peu de temps et sur une si petite zone, on ne peut plus parler de hasard ou de fatalité. Il y a des causes à cette recrudescence d’attaques qui tardent à être identifiées et pour lesquelles des solutions préventives effectives se font attendre.
Jean-François Nativel de l’association Océan Prévention Réunion, a accusé sur France Info les autorités, les politiques et les scientifiques en charge du dossier de « faire l’autruche » en minimisant le problème et en faisant croire que cette situation critique est normale. Il considère que le risque est tellement élévé qu’il déconseille fortement de rentrer dans l’eau, tout en rappelant que c’est leur vie que les surfeurs mettent en jeu en allant surfer à La Réunion dans les conditions actuelles:
Risque requin à La Réunion : « Nos enfants jouent leur vie dans l’océan » videos.tf1.fr/infos/2013/sur…
— Surf Prevention (@surfprevention) 8 mai 2013
