Nous avions été alertés par SOS Littoral Angloy sur le désensablement des plages d’Anglet et des risques de la vente d’une partie de ce sable. Ce projet de vendre du sable – auquel la Ville d’Anglet est opposée – semblait à peine croyable… Et pourtant, il existe bien un business mondial du sable avec déjà une pression énorme sur la ressource et une menace de pénurie, comme l’expose ce documentaire qui sera diffusé mardi 28 Mai 2013 sur ARTE.

Peu de personnes le savent, mais le sable est omniprésent dans des produits de consommation courante: le verre, mais aussi des lessives, des cosmétiques, du dentifrice, des composants d’ordinateurs, de smartphones, des matériaux de construction…

Mais la quantité de sable disponible est-elle suffisante pour répondre à l’explosion de la demande augmentée notamment par le boom immobilier ? Quelles sont les conséquences environnementales de l’extraction intensive du sable de la mer et des fleuves ?

Ce documentaire part à la rencontre des nouveaux contrebandiers du sable, de politiciens corrompus, de promoteurs immobiliers sans scrupules et de défenseurs de l’environnement qui tentent d’endiguer le phénomène de la disparition des plages.

Le réalisateur Denis Delestrac a effectué une enquête de fond qui révèle ce que seuls des scientifiques, des ONG et des grands groupes de travaux publics savent: le sable de nos plages est une ressource limitée qui est devenue l’objet d’enjeux colossaux ces dernières années. Une « guerre du sable » serait même déjà engagée.

Ce documentaire a observé l’extraction illégale du sable au Maroc pour les besoins de son boom touristique qui entraînerait déjà la disparition de plages dans le pays, l’expansion de Singapour qui continue de s’approvisionner en Indonésie qui voit des îles disparaître…

L’enquête nous emmène également à Dubaï avec ses projets pharaoniques de créations d’îles qui épuisent ses propres ressources en sable au point de devoir en importer, en Australie, ou en Floride où de nombreuses plages seraient en voie de disparition.

En France, des groupes industriels tenteraient de s’approprier les réserves de sable sous-marin dans des zones protégées…

Ce documentaire nous fait comprendre les tenants et les aboutissants d’un drame écologique, social et humain méconnu jusqu’alors qui pourrait conduire à terme selon les auteurs du documentaire à la disparition des plages de notre planète…

Plus d’infos: www.sand-wars.com

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Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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10 Commentaires

  1. Pour mieux comprendre:

    › après l’air et l’eau, le sable est la ressource la plus utilisée au monde. il représente un volume d’échanges internationaux de 70 milliards de dollars par an.

    › plus de 15 milliards de tonnes utilisées dans le monde chaque année.

    › sur la planète, 2/3 de ce qui est construit est en béton armé. Le béton est constitué de 2/3 de sable.

    › il faut 200 tonnes de sable pour construire une maison de taille moyenne.

    › un bâtiment comme un hôpital, consomme environ 3000 tonnes.

    › chaque kilomètre d’autoroutes engloutit au moins 30 000 tonnes de sable.

    › pour construire une centrale nucléaire, il faut compter environ 12 millions de tonnes.

    › chaque drague peut pomper entre 4 000 et 400 000m3 de sable au fond de la mer par jour.

    › chaque drague équivaut à un investissement de l’ordre de 20 à 150 millions d’euros.

    › entre 75 et 90% des plages de la planète sont aujourd’hui menacées de disparition.

    › si on ne fait rien d’ici 2100, les plages du monde seront de l’histoire ancienne.

    › a Dubaï, la presqu’île artificielle autoproclamée “8e merveille du monde” a coûté plus de 12 milliards de dollars, et a ingurgité près de 150 millions de tonnes de sable pompé au large des côtes de Dubaï.

    › 3500 sociétés australiennes exportent vers la péninsule arabique. Leurs bénéfices ont triplé en 20 ans, et le sable représente aujourd’hui un jackpot annuel de 5 milliards de dollars pour l’Australie.

    › l’existence même de Singapour dépend de ses importations de sable. sa superficie s’est agrandie de 20% ces 40 dernières années.

    › en inde, les pirates du sable agissent au grand jour sur plus de 8000 sites illégaux d’extraction, disséminés sur les côtes et rivières du souscontinent.

    › au maroc, le sable volé représente à ce jour, aux alentours de 40% à 45% des prélèvements

    › en Floride, 9 plages sur 10 sont en voie de disparition.

    › aux Maldives, l’extraction de sable liée à la montée des eaux a déjà forcé l’évacuation de 120 îles.

    › en Chine, 65 millions de logements sont vides, pourtant la construction est florissante et engloutie 1/4 du sable extrait sur la planète.

    › l’Espagne détient le triste record du pays qui a utilisé le plus de sable en Europe… pour rien. Alors qu’elle connaît une crise du logement sans précédent, 30% des habitations construites depuis 1996 sont inoccupées. Des aéroports entiers ont été édifiés, mais n’ont jamais vu un passager…

    Source: Le Sable, enquête sur une disparition / Dossier de presse.

  2. hubb dit :

    sans oublier le prélèvement de centaine de milliers de tonnes de sables au large de nos côtes sur les bancs de sables situés à plusieurs dizaines de kilomètres…chaque année, les plages d’où je suis (nord Vendée) perdent une quantité très importante de sable..c’est assez impressionnant de voir à la vitesse où ça va !

  3. @hubb,
    c est très interressant ce que tu dis sur ces tonnes de sables extraites au large de la vendée !
    as tu des docs, des photos ou des infos sur ce sujet là stp ?
    merci

  4. SoSLA dit :

    Suite au film documentaire d’Arte, qui montre l’importance de défendre nos plages de sables, nous relançons une dernière fois notre pétition afin que vous nous aidiez à passer la barre symbolique des 3 000 signatures. Cette pétition sera transmise mi-juin aux personnes concernées afin de faire entendre « l’intérêt général ». Nous faisons appel à tous les moyens en votre possession pour informer et transmettre au plus grand nombre de personnes (partage, liste de diffusion, facebook, twitter, blog, etc). Pour les septiques, vous pouvez encore visionner pendant 7 jours ce documentaire:
    http://videos.arte.tv/en/videos/le-sable-enquete-sur-une-disparition–7515454.html

  5. Dan dit :

    @Surf Prevention

    l’extraction de sable liée à la montée des eaux a déjà forcé l’évacuation de 120 îles

    hum… l’extraction liée à la montée des eaux ?! j’aimerai qu’on m’explique un peu.

    les maldives s’enfoncent dans l’océan puis en ressortent…
    http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2009/10/21/1752512_le-president-des-maldives-sous-l-eau-mais-pas-les-maldives.html

    • el diablo dit :

      j’ai travaillé 2 ans dans un hôtel aux Maldives, et je peux confirmer que le niveau de la mer augmente ! pas besoin d’être scientifique pour le voir ! la plupart des hôtels ( un hôtel = une île) sont obligés de renforcer le haut des plages avec des sacs de sables ou des petites digues…pleins de palmiers sont noyés..une centaine de petits îlots ont déjà été englouti..et pour quelques uns, en 2 ans, je l’ai vu de mes propres yeux..je confirme que le niveau de la mer augmente aux Maldives ! ou alors, le sable disparait et du coup donne cette impression de montée du niveau de la mer..

  6. Guy dit :

    Le verre pilé peut remplacer le sable pour la construction. Vitrifions le sable des déserts puis concassons-le à la granulométrie voulue et nous obtenons un matériau pour la construction qui remplace le sable marin. L’énergie nécessaire peut être fournie par des centrales solaires thermiques (500 à 600 degrés suffisent pour fabriquer du verre).
    Le problème est la faisabilité du procédé étant donné les quantités nécessaires (15 milliards de tonnes par an).
    (Commençons déjà par fabriquer le verre avec le sable des déserts).
    Quoi qu’il en soit, le procédé pourrait devenir rentable si on continue le pillage du sable au rythme actuel.
    PS Qu’est-ce qu’une centrale solaire thermique? : des panneaux de VERRE.

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