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Y a-t-il du Dopage dans le Surf ?

Avec le Tour de France, on reparle immanquablement de dopage. Mais le cyclisme est loin d’être le seul sport touché. Car en fait ils le sont tous, à tous les niveaux. Comme l’explique le spécialiste le Dr Jean-Pierre de Mondenard*, le dopage existe depuis la nuit des temps, et peut concerner tout activité de l’homme à partir du moment où il doit se dépasser ou entrer en compétition.

Le surf et les sports de glisse ne sont pas épargnés. Mais il s’agit souvent d’un usage récréatif de drogues prohibées, plus qu’une réelle recherche de l’augmentation de la performance par la prise de produits. Riding Zone a réalisé ce reportage très intéressant où le dopage dans le surf est ouvertement évoqué.

Le reportage commence par le courroux de Kelly Slater contre un journaliste suite à ses insinuations de dopage à son encontre. Slater a toujours affirmé qu’il était clean et dit même être prêt à se faire tester toute l’année s’il le faut.

Julie Jean, psychologue à Dopage Info Service déclare: « Les sports extrêmes ne sont pas tous affiliés à une fédération; ils ne sont donc pas tous soumis à des contrôles anti-dopage. On n’a pas beaucoup de données, mais on reçoit des appels de personnes pratiquant le BMX ou le surf par exemple. Bien sûr ce sont des disciplines où il y a du dopage, mais on n’a jamais entendu parler d’un dopage hyper-structuré. »

Michel Plateau, directeur technique de la Fédération Française de Surf donne des détails spécifiques au surf: « Des contrôles il y en a. Il y en a 2 types. Soit c’est le Ministère [des Sports] qui diligente un contrôleur pour aller faire des tests sur telle ou telle compétition (le Ministère demande en début d’année le calendrier des compétitions fédérales). Soit ce sont les fédérations internationales (ISA, ASP) de surf qui imposent à l’organisateur la mise en place de contrôles anti-dopage à la fin de l’épreuve. C’est ce qu’on a connu par exemple cette année en tant qu’organisateurs aux Championnats d’Europe Junior à Lacanau.

Le sportif est censé ne pas ignorer la loi. Cela ne peut pas être une justification que de dire « Ah je ne savais pas… » Le surfeur qui fait des compétitions doit prendre des précautions d’usage par rapport à son médecin ou par rapport aux produits qu’il pourrait prendre seul. En tant que sportif de haut niveau, il peut être testé quel que soit le jour, quelle que soit la compétition ou l’entraînement… »

Julie Jean: « Les stimulants sont d’autant plus dangereux qu’ils sont couplés avec une pratique sportive intensive qui elle-même provoque des accélérations cardiaques et des montées d’adrénaline. Il y a des risques, on peut mourir de la consommation de ces produits… Et comme il s’agit déjà de disciplines où on prend des risques, les stimulants peuvent faire perdre la notion de la limite et faire prendre des risques au-delà de ce qui est raisonnable pour sa sécurité. »

Michel Plateau: « Je n’ai pas l’impression que ce soit dans la philosophie des surfeurs de se doper. Quand on leur propose un contrôle antidopage, en général il n’y a aucun souci. Il s’y soumettent avec totale bienveillance puisque de toute façon ils n’ont rien à cacher. Un surfeur a tout à gagner de montrer que son sport est propre et qu’il n’y a aucun souci de ce côté là. »

Seul bémol à ce reportage, le passage où il est dit qu’Andy Irons est mort d’overdose. D’après ce que l’on sait, ce n’est pas le cas, même si les drogues et les médicaments qu’il avait consommés ont contribué à la survenue de son infarctus du myocarde. Ce qui est vrai par contre est qu’il a fallu attendre ce drame pour que l’ASP mette enfin en place une véritable politique de lutte antidopage.

*En savoir plus sur le dopage:

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