Martin Esposito est né le 24 septembre 1977 à Grasse dans les Alpes-Maritimes. Il quitte la France à l’âge de 15 ans pour vivre à Hawaii et suivre une carrière de sportif de haut niveau dans le windsurf. Il parcourt le monde pour les compétitions et pour des reportages photo.

Il rentre en France à l’âge de 22 ans pour se consacrer à ses passions : la photographie et le cinéma. Quand Martin revient sur les lieux de son enfance, ces lieux sont maintenant ensevelis par une gigantesque décharge à ciel ouvert.

Martin Esposito s’est lancé le pari fou de vivre en immersion totale dans une décharge pendant 18 mois, caméra à la main. Le résultat : SUPER TRASH, un documentaire dérangeant qui fait un état des lieux alarmant du traitement de nos déchets, qui sortira le 9 Octobre 2013.

Au final, se sont plus de 600 jours de tournage pour réaliser son premier long métrage. Equipé de 3 caméras, Martin a filmé la cause environnementale de manière inédite, embarquant le spectateur dans une autre réalité. Il aura parcouru des kilomètres d’ordures et filmé les conséquences de la folie d’une société qui consomme et gaspille sans raison.

Seule sa cabane est toujours là, un ancien abri pour les ouvriers agricoles de l’époque, maintenant à la lisière de la décharge. Il décide de s’y installer et de vivre dans ce monde fait d’ordures et rythmé par le ballet, le va-et-vient incessant des camions et bulldozers qui déchargent et nivellent les déchets.

Petit à petit les employés de la décharge se familiarisent avec sa présence et lui révèlent les secrets de cette “zone“ : l’endroit de l’enfouissement des fûts d’arsenic, le trajet du lixiviat, ce jus de décharge, ce poison mortel qui s’écoule à travers une rivière sauvage et foisonnante jusqu’à la mer

Martin, au fil des jours et des mois, va faire son trou dans ce monde invivable jusqu’à sembler aller vers la folie. Il se nourrit des ordures. Il essaye, malgré tout, de recréer un univers vivable au milieu de la valse des camions qui l’évitent en le frôlant. Le jeune homme ne veut pas se résigner, il essaye de rendre cet univers ludique, humain.

Il écrit dans sa cabane son journal, ses pensées. Il se lave dans la rivière chaque jour comme de retour à un monde primaire. Il soigne les animaux prisonniers de cet enfer, il surfe sur la vague géante générée par les détritus. Il est au-delà de la dénonciation, il essaye par ce film, dans un effort désespéré, de faire une métaphore de notre monde loin de la culpabilité.

Il ne veut pas accepter cet univers qui lui a été imposé, il veut se l’approprier, l’ingérer, le digérer. Jusqu’au jour de la fermeture définitive où il sauvera une dernière mouette de l’empoisonnement.

La décharge fermée, Martin erre dans ce no man’s land, avec sa caméra. Il enterre des oiseaux, traîne parmi les Caterpillar abandonnés comme s’il ne pouvait se résoudre à quitter cet endroit. Tout est recouvert de terre, mais comme des fantômes, des sacs de plastique s’échappent du sol et volent dans le ciel emportés par le vent et qui frappent la caméra.

Martin Esposito: « Lorsque j’ai vu le film d’Al Gore, Une vérité qui dérange, j’ai eu un déclic…Un choc… Une évidence…Il me fallait faire un tour du monde des décharges à ciel ouvert, un constat mondial sur la pollution liée à la surconsommation, à la surproduction et aux problèmes de recyclage…

Pour moi les pollueurs étaient les gros pays comme la Chine et les Etats-Unis… Et ça me rassurait de le croire.

J’ai toujours cru que tout allait bien ici, en France. Je pensais qu’on était dans un pays sans gros problèmes écologiques. Je pensais que je pouvais faire confiance.

J’ai commencé à filmer dans une décharge sur la Côte d’Azur, à deux kilomètres de chez mes grands-parents. Je croyais n’y consacrer qu’une semaine de tournage et enchaîner avec mon tour du monde. Mais très vite j’ai vu que la folie humaine était aussi présente chez moi, en France.

J’ai vu les rivières empoisonnées par ce jus de décharge dont je ne connaissais pas encore le nom : le lixiviat. Alors, jour après jour, pendant deux ans, j’ai filmé ce trou immense qui peu à peu s’est transformé en montagne de millions de tonnes de déchets.

Révolté, j’assistais à un drame environnemental et écologique. Ma mission est de témoigner, là où j’ai grandi, dans ma région, dans mon pays, dans l!endroit que je pensais connaître mieux que personne.

Pour quelles raisons ai-je fait ce film ? Je crois qu’il n’est pas encore trop tard. Nous pouvons encore arrêter ce désastre. On doit agir. On doit se remettre en question, revoir toute la chaîne de production et de consommation… du début à la fin.

C’est mon devoir de montrer, c’est notre devoir à tous de témoigner, pour agir ensemble afin que les choses changent, avant qu’elles ne nous tuent.

Mon grand-père est né ici, Raymond est né ici, ma mère est née ici, je suis né ici, et peut-être un jour mes enfants… »

A propos de l'auteur :

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2 Commentaires

  1. Marc dit :

    A voir absolument ….et nous sommes tous concernés.

  2. Stéphane Poulle dit :

    Bonjour
    Stéphane Poulle journaliste à l’émission THALASSA cherche à joindre Martin Esposito si possible rapidement .
    son mail: stephane.poulle@francetv.fr
    portable: 06-18-37-16-83 remerciements

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