Fukushima est une catastrophe sans précédent avec pour conséquence une pollution radioactive du milieu marin autour de la centrale accidentée. Il convient néanmoins de relativiser et de se rendre compte que l’Océan Pacifique n’est pas massivement contaminé dans son ensemble par Fukushima comme l’insinuent des articles catastrophistes qui circulent sur les réseaux sociaux. Exemple en Polynésie Française où la pollution radioactive en provenance de Fukushima semble indétectable d’après l’IRSN, comparée aux autres sources de radioactivité (essais nucléaires, Tchernobyl, centrales nucléaires en activité, radioactivité naturelle…).

Une surveillance radiologique de l’environnement français est exercée depuis 1962 en Polynésie Française. Elle concerne 7 îles (Tahiti, Maupiti, Hao, Rangiroa, Hiva Oa, Mangareva et Tubuai) représentatives des 5 archipels. Des prélèvements de nature variée sont effectués régulièrement dans les différents milieux avec lesquels la population peut être en contact (air, eau, sols, poissons, denrées alimentaires…).

Une surveillance radiologique de l’environnement renforcée a été mise en place à la suite de la catastrophe de Fukushima et s’est poursuivie en 2012 dans le domaine marin.  Afin de vérifier l’impact éventuel de l’accident de Fukushima sur le milieu marin, la fréquence de prélèvement de l’eau de mer, annuelle auparavant, est devenue mensuelle en 2012.

Les prélèvements d’eau de mer ont été effectués au sud de Tahiti (à Vairao) dans le lagon à 1,5 m de profondeur. La mesure du césium (134 et 137) qui sont les 2 radionucléides massivement rejetés dans l’environnement lors de l’accident de mars 2011 au Japon est réalisée par spectrométrie γ à l’issue d’un passage sur résine d’un volume de quelques centaines de litres d’eau.

– La détection de l’isotope 134, dont la période radioactive est de 2,1 ans, caractérise l’impact de Fukushima. Cet impact doit aussi être observé par l’augmentation de la concentration en Césium 137.

– L’isotope 137, de période radioactive plus élevée, proche de 30 ans, préexiste dans l’environnement suite aux retombées mondiales des essais nucléaires atmosphériques. Il provient aussi des retombées de l’accident de Tchernobyl ainsi que des rejets des usines de retraitement du combustible, et des centrales électronucléaires (1,3.108 Bq en 1999 pour un réacteur de 1300 MWe, en effluent liquide principalement).

Les valeurs très faibles en Césium 134 obtenues tout au long de l’année confirment que la concentration de Césium 137 observée est toujours issue des résidus des retombées des essais nucléaires atmosphériques anciens et que la contamination du domaine marin japonais n’a pas eu d’impact dans les eaux polynésiennes.

La valeur moyenne mesurée durant l’année 2012 pour le Césium 137 est conforme à celles obtenues généralement dans cette zone de l’océan Pacifique et à celles obtenues depuis 2009 à  Vairao et les années précédentes au nord de Tahiti (pointe Vénus – Mahina).

 

Evolution de la concentration du Césium 137 dans l’eau de mer en Polynésie depuis 1983

L’évolution de la concentration (exprimée en mBq.L-1) du 137Cs dans les eaux de mer de la ZEE (zone Economique Exclusive) de la Polynésie française (océan et lagon) de 1983 à 2012 est représentée sur la courbe ci-dessous.

Les données ont été obtenues pour des échantillons prélevés à 10 mètres de profondeur en océan au large de Tahiti en 1983 et de 1985 à 1994, au large de Hao en 1984 et au large de Rangiroa en 1996. A partir de 1997, les prélèvements ont eu lieu à 1,5 m de profondeur, en océan au large de Tahiti de 1997 à 2005, dans le lagon à la pointe Vénus de 2006 à 2008 et dans le lagon de Vairao depuis 2009.

La diminution de la concentration du Césium 137 sur cette période de 30 ans correspond essentiellement à la décroissance radioactive de ce radionucléide. Ce constat indique que ce radionucléide se dilue peu dans la masse océanique mais reste plutôt concentré dans les eaux de surface.


Les prélèvements de poissons pélagiques (thons, espadon, dorade coryphène, thazard…) ont été réalisés au voisinage des 5 archipels polynésiens : aucune augmentation de 137Cs par rapport aux années passées n’a été observée et le 134Cs n’a jamais été décelé.

Après une diminution régulière des niveaux de radioactivité depuis l’arrêt, en 1974, des essais atmosphériques français d’armes nucléaires, l’état radiologique constaté en 2012 est stable, dans la continuité des années antérieures récentes, et se situe à un très bas niveau. Cette radioactivité résiduelle est essentiellement attribuable au césium 137. La dose efficace annuelle ajoutée par la radioactivité résiduelle d’origine artificielle est inférieure à 5 microsieverts par an, soit moins de 0,5 % de la dose associée à l’irradiation naturelle en Polynésie (environ 1 000 microsieverts par an).

Source: IRSN.

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2 Commentaires

  1. DrGonzo dit :

    Qu’est ce que cet article essaie de nous dire?
    – Tahiti a déjà subit une telle dispersion d’éléments radioactifs suite aux essais de bombes que l’on ne voit pas la différence avec les flux provenant Fukushima?
    – Les courants épargnerait-il pour l’instant ces archipels?
    – Tahiti c’est la France donc les eaux sont équipé du même bouclier à la frontière que la métropole, ce qui avait été très efficace pour Tchernobyl comme on s’en rappelle bien!

    Ailleurs, quel catastrophisme tous ces scientifiques et observateurs à travers le monde qui vont jusqu’à crier à la catastrophe…
    après tout on est juste devant ce qui est probablement la plus importante source unique de pollution jamais vue!

    Sur la cote ouest américaine il font quand même un peu la gueule, ours blanc, lion de mer et toutes sortes de poissons confondus – petite compilation d’une source probablement pas de grande confiance mais au moins qui fait un boulot de compilation qui a de quoi se poser des questions:
    http://www.globalresearch.ca/28-signs-that-the-west-coast-is-being-absolutely-fried-with-nuclear-radiation-from-fukushima/5355280

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