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Une Compétition de Surf assistée par Jet-Ski (+ Jeep)

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Quel spectacle au Quik Pro France ! Nous avons assisté vendredi à une grosse performance de Kelly Slater, à un magnifique tube de Tatiana Weston-Webb et avons observé les meilleurs surfeurs et surfeuses du monde en action dans de très grosses conditions landaises.

En fait, il ne s’agissait pas exactement d’une compétition de surf, mais d’une épreuve d’un nouveau genre : la compétition de surf assistée par jet-ski.

Au risque de passer pour un rabat-joie, j’aimerais redire ici ma consternation à voir la surutilisation qui est faite du jet-ski dès que les vagues prennent en taille, comme ce fut le cas jeudi et vendredi.

Que les choses soient claires : le jet-ski est un engin de sauvetage indispensable pour assurer la sécurité sur une compétition de surf, a fortiori quand les conditions sont aussi exigeantes que ces 2 derniers jours dans les Landes.

Mais de là à utiliser le jet-ski systématiquement pour remonter le surfeur au pic, il me semble qu’un cap dans l’assistance des surfeurs est franchi, de nature à changer radicalement l’image de notre sport.

Que devient l’effort physique nécessaire pour passer la barre ? Où est le sens marin s’il suffit de se laisser droper au bon spot ?

Je sais bien que les conditions étaient énormes ce vendredi matin et qu’il était quasiment impossible de franchir la barre à la force des bras. Mais à ce moment-là, ne fallait-il pas opter pour un spot de repli ? (Parlementia et Lafitenia marchaient à merveille ce matin sur la Côte Basque).

Aujourd’hui, il faut avant tout « faire du spectacle ». La WSL veut des tubes ! Et pas le temps d’attendre qu’un surfeur passe la barre quand il est tellement plus rapide de le transporter d’un coup de jet. Le live webcast n’attend pas.

Tout cela est dommage, car cela porte atteinte à « l’essence » même de notre sport. Et ça marque mal à la veille de la COP21 à Paris quand les sportifs à l’image la plus écolo que sont les surfeurs ne font même pas l’effort de réduire leurs trajets dans l’eau ou sur terre. Car il faut aussi signaler la présence des 4×4 Jeep sur la plage pour descendre et remonter les surfeurs.

Comme le déclare ironiquement Owen Wright sur les réseaux sociaux :

« Nous vivons la grande vie sur le tour WSL. Des jet-skis pour ne pas avoir à ramer et des voitures sur la plage pour ne pas avoir à marcher ! »

L’assistance par jet-ski altère également l’équité sportive car le résultat d’une série dépend aussi de la capacité du pilote de jet-ski à transporter rapidement le surfeur au meilleur endroit au meilleur moment, sans se planter en route…

Peut-être devrait-on s’inspirer pour une fois du football qui n’a pas cédé à la tentation d’utiliser l’arbitrage vidéo car il serait impossible d’équiper les amateurs de cette technologie. Les meilleurs surfeurs devraient avoir les mêmes moyens en compétition que le surfeur lambda en free surf.

Mais peut-être que je suis dépassé et que l’avenir du surf sera aux JO dans des vagues artificielles chlorées avec assistance par jet-ski…

Lire aussi l’article : Pas de Bras, mais du Chocolat quand même

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