Nous avions suivi depuis le début la crise requins à La Réunion qui avait commencé par l’attaque d’Eric Dargent. La série noire ne faisait que commencer avec autant de victimes qui portent les noms d’Eddy, Mathieu, Alexandre, Fabien, Stéphane, Sarah, Tangui, Talon, Elio

Un nouveau livre intitulé « Requins à La Réunion : une tragédie moderne » reprend le fil de ces événements tragiques vus de l’intérieur, et en livre une analyse qui ne correspond pas aux poncifs véhiculés dans la presse généraliste.

Ce livre présente une approche de la crise requins sous l’angle d’une histoire vécue. Il y a forcément un parti pris : celui du maintien de l’accès à l’océan avec un risque acceptable, passant par un retour à une pression anthropique localisée. Celle-ci demeurant aussi incontournable que taboue, à l’heure où la protection des océans – et de son emblème le requin – est devenue une des grandes causes éthiques planétaires.

Ce récit n’a pas la prétention de détenir la vérité absolue, ni de retracer l’ensemble des démarches et actions engagées par la multitude d’acteurs ayant œuvré pendant plus de quatre ans dans le cadre de cette thématique. Il s’agit d’apporter un éclairage factuel à tous ceux qui manqueraient d’éléments pour se positionner.

Loin de se réduire à une problématique localisée, il s’agit d’une véritable « crise de société », dans laquelle on retrouve une sorte de « choc des icônes » :

– entre d’une part le requin, décrit comme essentiel au point d’en devenir sympathique, et dont l’idée de massacre symbolise la cupidité et les excès de l’humanité, dépassant la simple satisfaction des besoins ;

– et d’autre part le surfeur, perçu comme arrogant, égoïste et marginal, symbole du temps libre généré par le progrès et la société de consommation, summum du plaisir… superflu.

Un requin qui mange un surfeur prend ainsi des allures de parabole moderne, où la Nature retrouvée réussit enfin à punir l’homme destructeur.

C’est cet enjeu qui conduit à cristalliser les débats avec autant de passions dans nos sociétés occidentales : tuer pour un plaisir », constituant un comble inacceptable dans un contexte contemporain antihumaniste grandissant, qui ne semble plus tolérer désormais que la « chasse à l’Homme ».

L’auteur Jean-François Nativel est une figure locale du surf et ancien sportif de haut niveau en bodyboard. Il a fondé en juillet 2011 la première association de prévention, et s’est lancé, dès les prémices de la crise, dans un combat acharné pour légitimer la mise en œuvre d’une politique publique en réponse au risque requin à l’île de la Réunion.

requins a la reunion

Liste des points de vente du livre ici : http://requinsreunion.com/index.php/points-de-vente

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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4 Commentaires

  1. hubb dit :

    Nativel !! pfffff !! même sans ces attaques, ils seraient à fond pour buter du requin..c’était son passe temps favori..son plat préféré est la grillade de requin tigre ! […]

  2. Yves dit :

    Il me semble que le problème des fermes aquacoles a été mis en avant par plusieurs spécialistes des requins. sur tous les blogs de surfeurs ou il n’est question que de tuer les requins on n’aborde jamais ce sujet. Hors dans tous les cas d’attaques récurrentes de requins on a souvent réussi à prouver que les activités humaines telles que les rejets d’eaux usées ou la présence de fermes étaient des conditions fortement aggravantes. Il y a aussi le cas d’un abattoir au brésil qui rejetait ses déchets dans une rivière ce qui avait eu pour effet de multiplier les attaques de requins plusieurs kilomètres plus loin en mer. Il est dommage que les grand médias passent les arguments de ces spécialistes sous silence. Ou que les surfeurs ne les reprennent pas!

    • Mwa dit :

      Ce que vous dites est faux ! Les surfers ont aussi réclamé la fermeture de cette ferme justement à cause de ces « spécialistes »… De plus une étude a été faite pour savoir si cette ferme attirait réellement les requins et le résultats a été négatif.

      Vous faites bien de parler du brésil et du drame qui a toujours lieu à Recife. J’avais vu un documentaire sur national géographique quelques années avant la crise requin à la réunion. A l’époque le coupable était tout trouvé, l’abattoir… Sauf que depuis sa fermeture les attaques n’ont pas cessées pourtant ce sont les spécialistes des requins que vous chérissez tant qui sont aux manettes…

      Ps: Spécialiste ne veut pas forcément dire scientifique.

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