nicolas jarossay

Mise à jour du lundi 11 Avril 2016 :

Nous avions suivi sa préparation sur Surf Prevention. Ce dimanche, Nicolas Jarossay est vraiment parti pour tenter une traversée de l’Atlantique en Stand-Up Paddle !

Nicolas, pompier professionnel de 38 ans, a quitté ce dimanche 10 avril 2016 le port de Praia au Cap Vert pour tenter une traversée de l’Atlantique sur un SUP en autonomie totale et sans assistance, revendiquant une première mondiale dans la lignée des traversées de Gérard d’Aboville et Alain Bombard.

Désormais, il est seul face à l’océan. Il s’est éloigné des côtes capverdiennes à la rame, debout sur son stand up paddle habitable.

Il lui faudra franchir quelque 5.000 kilomètres et donner environ… 2,5 millions de coups de rame. Et surtout affronter des conditions extrêmes pendant 60 à 75 jours, la durée envisagée de sa traversée vers la Martinique.

Son embarcation : une planche insubmersible de 7 m de long sur 83 cm de large, dotée à l’avant d’une cabine de repos étanche de 2,2 m de long et 45 cm de haut et d’un coffre à l’arrière. A vide, le tout fait 100 kg.

Nicolas Jarossay commence sa journée-type par « faire son eau » au moyen de deux pompes manuelles de désalinisation lui permettant en deux heures de produire les 8 litres d’eau potable quotidiens nécessaires à sa survie : 3 litres pour sa nourriture lyophilisée et 5 litres à boire.

Il rame ensuite 8 heures par jour avec des pauses toutes les 2 heures, avec l’aide d’un routeur expérimenté à terre, Patrick Favre. « A la voile, un routeur sert à vous dérouter pour éviter une tempête. Là, ça servira plutôt à me dire +accroche-toi+, car je ne vais pas assez vite pour éviter une tempête« .

Observation des physalies

Au-delà de l’exploit sportif, Nicolas Jarossay mènera également deux protocoles scientifiques, l’un sur l’observation des physalies pour Septentrion Environnement, et un médical, sur l’étude de sa propre fatigue, au moyen d’un électrocardiogramme par jour.

Le sportif est équipé de dispositifs d’alerte pour éviter les collisions avec les bateaux, de deux téléphones satellitaires, deux GPS et deux balises de détresse lui permettant d’émettre 24 à 48 heures chacune, en cas de problème. S’il devait les déclencher, un avion pourrait être affrété en douze heures pour lui larguer un canot de sauvetage, mais il faudrait plusieurs jours avant qu’un bateau puisse se dérouter sur zone.

Son avancée pourra être suivie sur le site www.sup-transatlantique.fr, mais il ne mettra à jour ses coordonnées GPS qu’une à deux fois par jour.

Malgré ces précautions, Nicolas Jarossay sait que la traversée sera périlleuse. « Ce que je fais, c’est écrit dans la littérature qu’on ne doit pas le faire« , admet-il, revendiquant une filiation avec les grands aventuriers de la mer : Gérard d’Aboville, qui a traversé l’Atlantique puis le Pacifique à la rame en solitaire, ou encore Alain Bombard, premier à avoir fait l’expérience de « naufragé volontaire », ce qui l’a conduit à poser les bases de la survie en mer dans les années 1950.

Il bénéficie évidemment de l’expérience des rameurs mais la comparaison a ses limites : un bateau à la rame « fait une tonne », a-t-il expliqué, alors qu’avec tout son matériel et ses vivres à bord, le sien pèse un peu plus de 200 kg. Conséquence, il est plus rapide – « j’atteins 4 noeuds (près de 6 km/h) sur une mer plate, contre 2 à 3 noeuds pour un bateau à rame » -, mais il dérive facilement avec le vent.

Pour se préparer, ce spécialiste du Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP) et nageur sauveteur bénévole à la Société nationale de sauvetage en mer chez lui à Carro (Bouches-du-Rhône), près de Martigues, a suivi un entraînement spécifique et pratiqué des tests en Méditerranée pendant 5 jours et 5 nuits l’été dernier.

Il a également pris 5 à 6 kg de gras car, malgré des portions alimentaires trois fois plus importantes que celles d’un homme normal avec près de 100 kg de vivres embarqués, il devrait perdre 10 à 15 kg.

Il sait que les premiers jours seront les plus difficiles. « Après, le corps s’habitue à l’effort », veut-il croire.

D’après AFP / Thibault LE GRAND

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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4 Commentaires

  1. Avarie pour Nicolas Jarossay au lendemain de son départ :

    Suite à un incident technique ayant entraîné un chavirage, et après avoir passé plusieurs heures dans l’eau, Nicolas a dû être ramener à terre par les secours du Cap Vert.
    Les événements auraient pu prendre une tournure plus dramatique, mais Nicolas est maintenant sorti de l’hôpital et ses jours ne sont pas en danger.
    Les précisions viendront en temps et en heure.
    Nous comptons sur votre bon sens pour faire preuve de respect et de courtoisie dans vos éventuels commentaires.
    Merci à toutes les personnes qui soutiennent Nicolas.
    L’ensemble de l’équipe technique.

    • GALVAN Hermine. dit :

      c’est la faute à pas de chance. Je salue votre courage. Vous faites partie des hommes d’exception. Gardez votre soif d’ aventure.

  2. Adrien dit :

    Ça me rappelle l’aventure d’Ismael, le Marquisien, qui voulait faire 23 000 km, entre avec la Côte Basque et les Îles Marquises, avec la pirogue qu’il avait entièrement construite.
    Il s’est arrêté à Getaria, après quelques dizaines de milles, à cause d’une avarie.
    Maintenant, il ne s’encombre plus de matériel : il fait ses traversées à la nage, du côté de la Polynésie.
    Et quand on voit le morceau de Marquisien, moi, je dis « Chapeau ! »

    Bon courage à Nicolas !

  3. Communiqué de presse Sup Transatlantic, lundi 11 avril 2016.

    Nicolas a pris la mer dimanche 10 avril par des conditions météo favorables.
    Pour une raison qui reste indéterminée à ce stade, le système de gouvernail s’est soudainement brisé et a exposé l’embarcation par le travers à une déferlante.
    L’embarcation a chaviré.
    Toutes les tentatives pour la remettre à flot sont restées vaines puis de plus en plus épuisantes.
    La dégradation continue de la situation (épuisement, hypothermie, nuit) a rendu hélas inéluctable le déclenchement de la balise de détresse.
    La chaîne des secours a pu être mobilisée de façon méthodique, dans un contexte de grande modestie des moyens disponibles au Cap-Vert, de fortes contraintes techniques, et d’un dévouement admirable des sauveteurs.
    Nicolas est sain et sauf.
    En collaboration avec l’ambassade de France, il s’organise pour regagner l’hexagone.
    L’analyse des raisons techniques qui ont fait obstacle à cette première tentative sera prochainement engagée.
    Nicolas souhaite exprimer toute sa gratitude aux sauveteurs, notamment aux garde-côtes Cap-Verdiens.

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