Depuis qu’il s’est retiré de son entreprise Microsoft en 2008, Bill Gates s’investit pleinement, avec sa femme Melinda, dans leur fondation multimilliardaire qui oeuvre à lutter contre des maladies comme le paludisme, le VIH, la tuberculose…à travers le monde
Dans sa lettre annuelle, Bill Gates apprécie l’aide internationale apportée par les pays riches. Mais le budget alloué à la santé n’est pas aussi important qu’il pourrait l’être. En 2007, l’aide internationale destinée à la santé était de 21.8 milliards de dollars, ce qui représente moins de 14% de l’aide totale apportée par les pays riches. Cet argent est néanmoins dépensé de manière très efficace : sauver une vie dans un pays pauvre reviendrait 10 fois moins cher que sauver une vie dans un pays riche selon Bill Gates.
Pour évaluer la générosité des pays riches, Bill Gates a calculé l’aide apportée par un pays en pourcentage de son Produit Intérieur Brut. On se rend ainsi compte que les pays les plus généreux sont la Suède, la Norvège, le Danemark et les Pays-Bas qui vont jusqu’à donner entre 0,8% et 1% de leur PIB. Les Etats-Unis donnent le plus en valeur absolue, mais ils se retrouvent bons derniers en pourcentage du PIB (0,19%). La France se situe en dessous de la moyenne (0,38% à égalité avec l’Allemagne) avec une aide qui aurait eu tendance à diminuer ces dernières années, d’après ces statistiques.
La crise mondiale qui vient de se dérouler et les déficits budgétaires qui en ont résulté risquent d’avoir un impact négatif sur l’aide internationale aux pays dans le besoin. Les pays riches seront tentés de réduire cette aide ou de l’augmenter peu.
L’autre risque est que l’enjeu environnemental prenne le pas sur l’enjeu sanitaire mondial. Bill Gates redoute que les budgets colossaux engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique soient financés par une partie de l’aide destinée initialement à la santé.
Les pays participant au sommet climatique de Copenhague se sont donnés comme objectif de verser 10 milliards de dollars par an dans les 3 prochaines années aux pays en voie de développement, et 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020, pour combattre le réchauffement climatique. Cette somme représente déjà plus des trois quarts de l’aide totale annuelle consentie en 2010 par les pays riches.
Bill Gates a déclaré qu’il craignait qu’une partie de cet argent ne provienne d’une réduction de certaines catégories d’aides, au premier rang desquelles celle destinée à la santé. Bill Gates enfonce le clou en affirmant que si seulement 1% des 100 milliards de dollars destinés au climat provient du financement de vaccins, 700.000 enfants risquent de mourir de maladies que l’on pourrait prévenir.
Sur le long terme, ce serait un très mauvais calcul car on sait que l’état de santé des populations influe sur l’environnement. La réciproque est également vrai mais il faut garder le sens des priorités. Tout comme Surf Prévention, Bill Gates mise sur la santé avant tout !
En savoir plus : www.gatesfoundation.org