Le surf, c’est la lumière. Le surf, c’est la vie. Sur ce site, j’essaye de retranscrire toute l’énergie vitale qu’insuffle le surf. Mais aujourd’hui nous allons évoquer de nouveau la mort, et ce rapport si particulier que nous, surfeurs, entretenons avec le décès de l’un des nôtres. Jamais la communauté des surfeurs n’avait été aussi soudée qu’après la disparition d’Andy Irons. En même temps que se déroulait cette impressionnante cérémonie à Hanalei Bay à Kauai, d’autres hommages avaient lieu sur des plages d’Europe, d’Australie, des Etats-Unis…
Il existe une réelle fraternité entre les surfeurs du monde entier, indépendamment de leur origine, leur appartenance politique ou leurs croyances. Et c’est peut-être cette union internationale qu’est venue sublimer la mort d’Andy Irons qu’il faut retenir de toute cette tragédie. Andy adorait dire qu’il fallait « répandre l’amour » : tout ce qu’il a accompli de son vivant aura servi à répandre l’Aloha Spirit sur la planète surf et bien au-delà. Ces rassemblements spontanés de surfeurs derrière les vagues sont uniques et il y aurait certainement beaucoup à écrire sur ce comportement solidaire, instinctif et presque animal des surfeurs.
En ce dimanche 14 Novembre 2010, à Hanalei Bay, des centaines de surfeurs étaient venus accompagner la famille Irons dans cette douloureuse épreuve. La première séquence de cette vidéo YouTube prend à la gorge et fait monter les larmes aux yeux. Ce sont les cendres d’Andy Irons qui retourne à l’océan. Il y a quelque chose de fort ici : la vie vient de la mer, Andy Irons a passé sa vie dans l’océan et il y retourne à la fin comme pour mieux renaître de ses cendres : pendant qu’elles se diluent dans l’eau, les cellules de son enfant à naître dans les jours prochains baignent dans le liquide amniotique de sa femme Lyndie. Comme si la vie était un éternel recommencement, et que l’eau en était le dénominateur commun.
On ne peut que partager la souffrance de Lyndie, la compagne d’Andy qui va se retrouver seule à élever son fils avec le fardeau de la perte de l’être aimé. On compatit avec la douleur des parents qui perdent leur aîné sans comprendre comment un sportif de haut niveau souffrant probablement de dengue a pu décéder seul dans une chambre d’hôtel alors qu’il aurait pu bénéficier de tous les soins médicaux nécessaires pour guérir de son mal. Sans oublier les proches qui étaient présents à cette cérémonie avec de nombreux surfeurs hawaiiens : Keala Kennelly, Rochelle Ballard, Kala Alexander, Reef McIntosh, Ian Walsh, Billy Zietz, Kai Garcia, Danny Fuller, Dustin Barca, Jesse Merle-Jones… Ses potes Occy, Luke Egan, Joel Parkinson, Mick Fanning… Le surfeur Jeremy Flores y était également.
Relire pourquoi Andy Irons aimait tant le surf.
Photo aérienne prise d’hélicoptère par Lachlan MacKinnon.