Après la pollution chimique, la pollution bactériologique, la pollution par hydrocarbures, etc., l’océan risque d’être de plus en plus exposé à la pollution radioactive. Nous avions déjà vu que des centrales nucléaires étaient en construction ou en projet en bord de mer, comme à Flamanville ou près de Jeffrey’s Bay. Mais ce n’était encore rien comparé à la grande nouveauté présentée par des ingénieurs français : des centrales nucléaires sous-marines !
Ces centrales sous la mer sont encore à l’état de projet mais un prototype devrait voir le jour en 2013 pour une mise en service annoncée en 2017, autrement dit demain. C’est DCNS spécialisé dans le naval militaire qui a imaginé transposer la technologie utilisée pour propulser les sous-marins nucléaires à des « mini centrales nucléaires ». Car pour minimiser leur impact potentiel, on précise bien qu’il s’agira de « petites » centrales nucléaires (50 à 250 mégawatts) qui devraient apporter une offre nucléaire low-cost aux pays émergents qui n’auraient pas les moyens ou le besoin d’acheter un EPR de 3e génération. Le projet passe en phase de validation avec des partenaires comme EDF, AREVA et le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA).
En pratique, ces centrales nucléaires se présenteraient sous forme de cylindres de 100 mètres de long et d’une douzaine de mètres de diamètre. Elles seraient produites à Cherbourg et acheminées en bateau (voir vidéo Daily Motion ci-dessous) avant d’être immergées entre 5 et 15 kilomètres des côtes à une soixantaine de mètres de profondeur. Des câbles enterrés les relieraient à des réseaux électriques locaux. Elles seront gérées à distance depuis la côte par téléopération. Ces centrales pourraient alimenter en électricité des populations de 100.000 à 1 million d’habitants. Elles sont clairement destinées à apporter une solution économique à des pays en voie de développement (NDLR : qui seront peut-être moins regardants sur l’impact environnemental potentiel que des pays militant contre l’énergie nucléaire).
La question centrale est évidemment celle de la sécurité qui sera le point-clé selon les concepteurs qui envisagent de placer un grillage pour protéger ces centrales d’attaques terroristes sous-marines. L’un des seuls « avantages » de ces centrales sous la mer serait de les protéger de la foudre, d’une attaque terroriste aérienne par avion de ligne ou d’un tsunami (sic). Pour l’impact environnemental, deux arguments plus que douteux sont avancés par des « spécialistes » : l’eau de mer est un liquide de refroidissement infini (mais quid de l’impact de ce réchauffement de l’eau sur la faune et la flore justement ?) et – tenez-vous bien ! – en cas d’accident nucléaire type « Tchernobyl sous-marin », la radioactivité se disperse beaucoup plus vite dans le milieu aquatique ! On va encore utiliser le pouvoir de dispersion de la pollution par l’océan pour s’en servir de poubelle aquatique géante ! Mais rassurez-vous, tout sera fait pour que cela ne se produise pas répètent à qui veut bien l’entendre les concepteurs de cette nouvelle folie humaine (c’est ce que devaient dire aussi les promoteurs de la plateforme Deepwater Horizon…). Que se passera-t-il dans quelques dizaines d’années si ces centrales ne sont pas entretenues ou laissées à l’abandon ?
Et voilà, nous sommes au XXIe siècle et l’Homme se prépare de nouveau à faire des « essais nucléaires sous-marins » d’un nouveau genre : on ne parle plus du nucléaire militaire ici mais de nucléaire civil pour apporter de l’électricité à des citoyens. Mais que l’utilisation du nucléaire soit civile ou militaire, les risques potentiels sont finalement les mêmes pour notre santé et celle de la planète. Pourquoi s’enferrer dans cette voie du nucléaire au lieu de tout miser sur des énergies marines propres (sur lesquelles travaille aussi DCNS) comme l’énergie de la houle et des vagues, l’énergie produite par le vent marin (exemple de l’île d’El Hierro aux Canaries), voire l’énergie thermique des mers. Au lieu de sanctuariser l’océan, nous l’exposons chaque jour un peu plus à notre pollution, mais le jour où l’océan sera vraiment malade, l’homme aura du souci à se faire pour sa survie sur la planète-mer.
Ces centrales nucléaires sous-marines concerneront directement les surfeurs car proches des villes côtières ou des îles…
Flexblue, la centrale nucléaire immergée de DCNS
envoyé par MancheLibre. – L’info internationale vidéo.
Lire aussi :
http://www.dcnsgroup.com/energie/nucleaire-civil/flexblue/la-solution-flexblue/
