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Les physalies reviennent infester les plages de la côte Atlantique

Tous les ans depuis au moins 4 années consécutives, elles reviennent de plus en plus nombreuses sur les plages de la Côte Atlantique : les physalies, surnommées les « galères portugaises ». Le réchauffement de l’eau, la pollution des eaux de baignade et la disparition des prédateurs comme les tortues marines, qui les confondent avec des sacs plastiques, sont les pistes les plus sérieuses pour expliquer la pullulation de ces bestioles cousines des méduses qui nous viennent des mers tropicales.

Grâce à son flotteur, la physalie peut se laisser emporter par les vents et les courants sur de très longues distances. C’est quand le vent vient de la mer que l’on assiste le plus souvent à des arrivages massifs sur les plages. Le danger des physalies est constitué par leurs filaments qui peuvent mesurer jusqu’à plusieurs mètres et que l’on ne voit pas à la surface, contrairement au flotteur d’où ils partent.

Les physalies occasionnent des brûlures qui peuvent revêtir l’aspect de véritables lacérations comme nous l’avions vu sur le dos de ce malheureux baigneur. Cela peut engendrer une douleur insoutenable pouvant provoquer un malaise et un risque de noyade si l’on est dans l’eau. Même pour une brûlure apparemment bénigne et correctement prise en charge, les lésions cutanées, les douleurs et l’envie de se gratter peuvent persister plusieurs semaines et laisser des traces sur la peau. Pour un traitement qui limitera les symptômes, mieux vaut consulter un médecin après un contact avec une physalie.

Un piqûre de physalie chez un enfant en bas âge revêt immédiatement un caractère de gravité. Certaines personnes peuvent aussi faire une réaction allergique à une piqûre de physalie (urticaire, œdème de Quincke, choc anaphylactique). Pour éviter ces risques, la meilleure prévention consiste à éviter d’aller se baigner ou surfer, ou alors d’y aller revêtu d’une combinaison intégrale avec chaussons, gants et cagoule…

Les plages du Sud-Ouest de la France connaissent ces dernières semaines des arrivages réguliers mais on a l’impression que les autorités communiquent très peu auprès du grand public pour avertir du risque lié à ces physalies susceptibles de gâcher les vacances des estivants. D’après le journal Sud-Ouest, les MNS et les CRS des plages concernées « n’ont plus cette année le droit de communiquer directement avec les médias« . Les postes de secours doivent se contenter de faire remonter les informations concernant les envenimations par physalies au SAMU du département concerné. Ces données sont collectées chaque jour et seront analysées par la Cire Aquitaine (Cellule de l’Institut de Veille sanitaire en région Aquitaine) dans le cadre d’un plan baptisé Physatox.

J’ai pu contacter ce matin Patrick Rolland, le coordonnateur de la Cire Aquitaine, pour en savoir plus sur Physatox. Il m’a expliqué où trouver les informations les plus récentes sur les envenimations causées par des physalies. Allez sur le site de l’InVS, cliquez sur la région de France qui vous intéresse sur la droite de la page d’accueil et lisez le dernier point épidémiologique pour votre région. Pour l’Aquitaine, le dernier bulletin du 13 juillet fait état de « 25 cas d’envenimations par physalie signalés depuis le 28 juin par les postes de secours des plages d’Aquitaine, dont 21 dans le seul département des Landes. Un cas a présenté des signes de gravité (évanouissement). Plusieurs plages de la côte basque et des Landes ont été fermées ou sont actuellement fermées pour cause de présence massive de physalies. »

Les résultats sont publiés avec une semaine de décalage et ces premiers résultats ont été recensés avant l’arrivage le plus important de physalies. Ces données sont bien évidemment très largement sous-évaluées car elles ne font état que des cas qui sont remontés jusqu’aux SAMU ou au Centre Anti-Poison de Bordeaux via les postes de secours. De nombreuses personnes piquées ne sont évidemment pas passées par les MNS (qui n’ont pas forcément le temps de recenser tous les cas en cas d’afflux de blessés), beaucoup vont directement consulter un médecin de ville ou un pharmacien qui ne font pas partie du réseau de veille de Physatox. Malgré cela, Physatox pourrait apporter des informations très intéressantes sur les cas les plus sérieux recensés et médicalisés. Nous essayerons d’en savoir plus dans les jours à venir et de publier sur Surf Prevention les prochains bulletins et consignes.

Par chance, il ne fait pas très beau ces derniers jours, ce qui limite considérablement les risques de rencontres entre les baigneurs et les physalies. On peut néanmoins redouter une recrudescence des envenimations dès les prochaines belles journées. Le phénomène ne se cantonne pas aux Landes et aux Pyrénées-Atlantiques : la côte basque sud est aussi sévèrement touchée du côté de Zarautz ou San Sebastian.

Photo : physalie photographiée sur la Grande Plage de Biarritz le 13 juillet 2011. Video Facebook : Physalies échouées par dizaines ce week-end à Hossegor.

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