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Risque de Marée noire : le TK Bremen s’échoue à Erdeven pendant la tempête Joachim

Il vient d’Istanbul (Turquie) et doit rejoindre Ipswich (Angleterre). Mais sur son chemin, le TK Bremen, un vraquier de 109 mètres de long battant pavillon maltais, rencontre Joachim. Le mardi 13 décembre, il se déroute vers Lorient pour s’y mettre à l’abri. Pour des raisons encore floues, il décide de larguer les amarres jeudi 15 décembre en direction du nord de l’île de Groix pour s’y mettre au mouillage. Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, tout capote. Le cargo dérive et laisse une belle trace sur les appareils de navigations. Il finit sa course sur la plage de Kerminihy (Erdeven, 56) à quelques encablures.

Avec pour seule cargaison ses eaux de ballasts – qui remplacent la marchandise absente afin d’équilibrer le bateau – le vraquier demeure tout de même une source de pollution. Une brèche endommage une des cuves et le carburant destiné aux besoins de motorisation du bateau -180 tonnes de fuel et 40 tonnes de gazole- menace de s’enfuir. Une nappe de pétrole d’1 kilomètre de long sur 5 mètres de large flotte déjà autour du bâtiment.

Le plan Polmar est déclenché et une équipe d’une quarantaine de personnes s’affaire pour nettoyer ce qu’elle peut. Le pompage, depuis la terre, des hydrocarbures contenu dans le bâtiment devrait être terminé dans les 24h.

Ce week-end, un renfort de 150 pompiers est prévu sur les lieux. En attendant, deux barrages préventifs sont déployés : un du côté de St-Cado, l’autre à l’est de la rivière d’Etel.

La ria d’Etel est atteinte. Les ostréiculteurs sont inquiets et attendent avec impatience les résultats d’Ifremer, qui doivent révéler –ou non- une pollution de leurs coquillages. Les associations de défense du littoral sont aussi sur place. Pour le centre de sauvegarde « volée de piaf », le fuel léger qui s’échappe est dangereux pour les petits limicoles comme les « trottineurs de plage ». Ces derniers se nourrissent sur la laisse de mer et risquent de trop se frotter aux polluants qui pourraient leur brûler la peau et les pattes.

Surfrider Foundation Europe suit aussi le dossier de près. Ils examinent la possibilité de se porter partie civile lors d’un futur procès qui pourrait avoir lieu des suites de l’enquête ouverte aujourd’hui par le parquet de Brest.

Pour l’heure le cargo gît sur la plage. Une fois les cuves vidées, un nouveau diagnostic devrait trancher rapidement vers l’une des options envisagées : le remorquage ou la déconstruction sur place. Mais l’état très abîmé de la coque devrait tendre vers une déconstruction…pouvant durer quelques semaines voire des mois.

Photos : Anne-Kristell Jouan

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