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Que faire en cas d’allergie à sa combinaison de surf en néoprène ?

La combinaison représente une avancée dans le matériel du surfeur pour profiter des vagues par les températures les plus froides. Malheureusement pour certains, il est possible de développer une véritable allergie à sa combinaison. Mais il n’est pas aisé de déterminer à quel composant… Commence alors une recherche – qui peut devenir un véritable parcours du combattant – pour trouver une combinaison non allergisante. Le témoignage de cet internaute de Surf Prevention est intéressant, mais c’est loin d’être un cas isolé.

« Bonjour. Je fais du surf depuis 3 ans et c’est depuis 2 ans que je développe une allergie aux combinaisons qui se traduit par de l’eczéma au niveau des cuisses, poignets, hanches, épaules… aux endroits de frottement j’ai l’impression. J’ai testé des combinaisons O’neill, Billabong, Tribord, je suis allergique à toutes.

Je suis allé voir une allergologue et j’ai fait des tests et je ne suis pas allergique au néoprène ni à aucun des composants du caoutchouc. Je pense que je suis allergique à un composant des coutures ou à la colle. J’ai essayé avec un lycra en dessous mais je suis aussi légèrement allergique au lycra, ou alors il y a contact au travers…

J’aimerai tester d’autre solutions et avoir votre avis:

– Soit mettre comme une deuxième peau en coton mais j’ai peur que ma combi ne serve à rien du coup…

– Ou acheter une combinaison Patagonia (Néoprène avec doublure en laine) ou Sen no Sen qui sont faites avec du néoprène bio sans pétrole…

Donc si vous avez une idée, une solution ou si vous avez eu connaissance d’un problème similaire ?

Merci beaucoup. »

Réponse de Dr Surf :

Cher Lucas,

Tu n’es pas le seul dans ce cas, rassure-toi, et peut-être que ton témoignage va en entraîner d’autres dans les commentaires. Il m’est arrivé de voir quelques cas similaires mais la plupart du temps, un changement de combinaison suffisait à régler le problème. Quand l’eczéma de contact survient avec plusieurs modèles / marques différentes, il faut chercher à identifier la substance responsable. C’est là qu’une enquête policière commence en collaboration avec un dermatologue et/ou un allergologue.

Le coupable n’est pas forcément le néoprène mais parfois une colle utilisée, ou toute autre substance entrant dans la composition de la combinaison et qui se retrouve en contact avec ta peau. L’idéal serait d’avoir accès à la liste exhaustive des produits qui entrent dans la composition de la combinaison.

Au préalable, ton médecin traitant ou un dermatologue aura posé le diagnostic d’eczéma de contact à la combinaison. Ce diagnostic n’est jamais évident dans le cas d’un surfeur car les lésions d’eczéma peuvent se confondre ou s’intriquer avec les irritations provoquées par la combinaison. Les lésions irritatives fragilisent la peau et la rendent plus vulnérable aux allergènes surtout quand tu ne mets pas de « lycra » de protection en dessous. Mais le lycra ne suffit pas toujours.

Certains conseillent aussi l’application d’une crème protectrice ou de vaseline (gelée de pétrole rappelons-le) sur les zones à risques pour faire barrière entre la peau et la combinaison.

Si cela ne suffit pas, il faut effectivement changer de combinaison (il n’y a pas forcément d’allergie croisée entre les néoprènes). L’option des combinaisons doublées en laine Patagonia mérite d’être essayée. Personnellement, alors que je n’ai jamais pu porter une combinaison classique en néoprène sans un lycra en dessous, je supporte très bien le contact avec cette laine de mérinos à même la peau qui est beaucoup plus confortable que ce que l’on pourrait imaginer.

Pour les autres combinaisons, comme nous l’expliquait un internaute dans cet article,  ce sont plus les produits chimiques utilisés pour donner ses caractéristiques au néoprène que la matière première qui importent. La question importante n’est pas avec quoi le néoprène est fabriqué mais avec quoi il est traité. Quel que soit son mode de fabrication, le polymère du néoprène est le même (polychloroprène) : ce sont les substances chimiques avec lesquelles il est vulcanisé qui changent. La vulcanisation (procédé qui vise à rendre le néoprène plus élastique) est souvent réalisée avec de l’éthylène thiourée (ETU) ou ses dérivés comme accélérateurs, substances allergisantes et probablement cancérigènes… D’autres substances sont parfois incriminées : thiurames, carbamates, thiazoles…

Dans tous les cas, il faut essayer plusieurs modèles de combinaisons. Dans ton cas, il serait intéressant d’aller au bout de ta recherche pour déterminer à quel produit tu réagis. Cela t’évitera peut-être des désagréments avec d’autres produits contenant l’allergène comme un bandeau néoprène, des chaussures, des gants ou encore un bracelet en néoprène Power Balance 😉 …

Pour les personnes allergiques au néoprène, il existe des combinaisons sans néoprène comme ce modèle Thermocline de chez Fourth Element qui peut se porter seul ou en « seconde peau » sous une combinaison en néoprène car assurant une meilleure interface protectrice qu’un simple « lycra ». Plus d’infos : http://www.fourthelement.com/wet_thermocline.php

En savoir plus dans la fiche Surf Prevention sur les irritations et allergies du surfeur.

Références :

Liippo J, Ackermann L, Hasan T, Laukkanen A, Rantanen T, Lammintausta K. Sensitization to thiourea derivatives among Finnish patients with suspected contact dermatitis. Contact Dermatitis. 2010 Jul;63(1):37-41.

http://www.saferubber.eu/project

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