Il y a des jours qui marquent à jamais l’histoire du surf. Ce vendredi 8 juin 2012 restera comme un épisode peu glorieux dans celle du circuit ASP World Tour. Alors que les conditions étaient totalement épiques, il a été décidé de suspendre la compétition pour laisser les seuls surfeurs qui avaient le courage d’y aller se mettre à l’eau pour une free session.
Cette session n’est pas comparable à celle du « Code Red » à Teahupoo l’année dernière où les vagues monstrueuses étaient tout simplement insurfables à la rame. Ce vendredi à Cloudbreak, il y a bien eu des séries énormes comme celle-ci mais la session est restée largement surfable à la rame avec des vagues propres qui ouvraient. On a vu des vagues intermédiaires surfées qui n’avaient rien d’inhumain.
Bien sûr que le surfeur lambda n’avait rien à faire dans ces conditions. Mais quid des 44 « meilleurs surfeurs » de la planète ? Sont-ils là uniquement pour amuser la galerie avec des aérials dans des conditions petites à moyennes ? A l’évidence, certains n’ont pas leur place sur le tour dès que les conditions dépassent une certaine taille. A l’inverse, d’autres mériteraient de participer sur ce genre de vagues comme Reef McIntosh (photo), Mark Healey, Ian Walsh, Ramon Navarro…
Une partie de la nouvelle génération de surfeurs du World Tour n’est pas prête à affronter ce genre de vagues. Mais on a du mal à imaginer que la compétition ait pu être annulée à une autre époque où des Tom Carroll, Gary Elkerton, Derek Ho ou encore Andy Irons étaient sur le tour.
Les milliers d’internautes qui ont attendu jusqu’à pas d’heure que la compétition soit lancée sont restés sur leur faim. Après avoir envisagé le déplacement de la compétition sur le spot de repli de Restaurants, elle a finalement été suspendue définitivement. Il faudra attendre des années pour avoir à nouveau des conditions similaires sur une compétition.
Doit-on se réjouir que l’ASP soit devenue « raisonnable » et préserve les surfeurs d’accidents potentiels ? Toute la question est de savoir si les critères d’annulation de la compétition sont les bons. Un Cloudbreak à 4 mètres est-il beaucoup plus dangereux qu’un Cloudbreak à 2,50 mètres ?
Deux séries du round 2 se sont quand même mises à l’eau avec un Bede Durbidge héroïque contre Adam Melling et un Raoni Monteiro qui a payé le prix de son engagement à la sortie d’un énorme tube face à Kai Otton d’une entorse de genou.
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